Il n’est si longue nuit de Béatrice Nicodème

Il n’est si longue nuit de Béatrice Nicodème

Six adolescents tentent de se frayer un chemin dans une Allemagne divisée par la terreur et la guerre. Six adolescents qui se croisent, hésitent et choisissent leur camp, entre nazisme et résistance.

« Un roman choral bouleversant qui donne une voix à cette jeunesse allemande souvent oubliée, à ces destins qui se sont eux aussi croisés, entrechoqués, et pour certains fracassés. »

Peu de romans parlent, à ma connaissance, du nazisme vu par de jeunes allemands. Je crois n’avoir lu pour ma part que Loin de la ville en flammes de Michael Morpurgo qui raconte l’histoire d’une famille allemande et d’un éléphant après les bombardements de Dresde de février 1945. J’avais également beaucoup aimé ce roman destiné à un public un peu plus jeune, ainsi que Max de Sarah Cohen Scali dont le sujet reste tout de même assez différent (projet Lebensborn).

Il n’est si longue nuit de Béatrice Nicodème Il n’est si longue nuit de Béatrice Nicodème

Dans Une si longue nuit, Béatrice Nicodème présente avec simplicité des jeunesses bouleversées par la guerre et l’extrémisme politique, mais aussi des moments d’insouciance volés. Si on pouvait s’attendre à une prise de position manichéenne et sans ambiguïté par rapport à la politique notamment, les avis sont parfois nuancés. Si ces adolescents sont contraints de faire face à la vie et de quitter une enfance insouciante plus brusquement que prévu, ils restent néanmoins des adultes en devenir qui cherchent leur chemin en s’égarant parfois. On peut ainsi les voir évoluer et se responsabiliser au fil de l’histoire sans que leur avis ne soit linéaire. Otto, fervent admirateur du régime nazi qui se destine à une somptueuse carrière de SS, est donc tout de même un personnage nuancé qui frôle les clichés sans pour autant s’y cantonner… Mais chut, je n’en dis pas plus ! 😉

Les multiples points de vue qui enrichissent le roman d’histoires toutes très différentes sont complétés par des rencontres inoubliables. En effet, la solidarité est surement plus visible en temps de guerre et les relations sont souvent indispensables pour survivre… car la trahison guette toujours ! Tous ces comportements et sentiments complexes sont décrits avec justesse pour former un roman choral très réussi.

Il n’est si longue nuit de Béatrice Nicodème

Mlle Jeanne




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