Bilan mensuel · juillet 2019

Bilan mensuel · juillet 2019

Bilan mensuel · juillet 2019

Comme ce blogue demeure avant tout consacré aux livres, je rentre dans le vif du sujet. De quoi a été fait mon juillet livresque? Du très bon et un bof. Surtout, un immense coup de cœur, signé Susan Power.

Bilan mensuel · juillet 2019

Il y a d'abord eu Nomadland de Jessica Bruder. Je ne saurais dire l'effet que m'a fait cet essai. La réalité dépeinte par la journaliste américaine est certainement terrible, désolante, éprouvante. Que des hommes et des femmes, à deux cheveux de la retraite, se retrouvent sans le sous, contraints de tirer le diable par la queue, de chercher des petits boulots éreintants et mal payés, est en soi révoltant. Regardant le beau et bon côté des choses, j ' ai retenu la liberté éprouvée par ces nomades forcés et l'esprit de solidarité qui unit ces gens de la route.

Plusieurs passages m'ont donné à cogiter.

"L'économie est un jeu. Ce jeu ne devrait concerner que les éléments superflus de l'existence (motos, ordinateurs, téléviseurs). Nourrir sa famille, se soigner, avoir un toit au-dessus de la tête... cela ne devrait pas être assujetti à une économie quelconque."

"Quand je me suis installé dans mon van, j'ai compris que tout ce que m'avait raconté la société n'était qu'un mensonge: se marier, vivre dans une maison entourée d'une jolie clôture blanche, se rendre chaque jour au travail, être enfin heureux à la fin de sa vie mais malheureux avant d'y arriver. [...] Pour la première fois de ma vie, j'étais heureux dans mon van."

"C'est le souci de nos possessions, plus que tout autre chose, qui nous empêche de vivre librement et noblement."

Histoire de sortir un peu de mes sentiers américains, j'ai mis la main sur Le musée des avenirs possible de Josephine Rowe. Ce roman australien, à la sauce très américaine, m'a plutôt fait bonne impression. Reste qu'un mois après sa lecture, je serais bien en peine de t'en parler. Il ne m ' en reste rien, sinon que la quatrième de couverture laisse présager une toute autre intrigue que celle que j'ai lu. Dommage...

J'ai enchaîné avec Danseur d'herbe, le seul et unique roman de Susan Power. J'ai envie de te dire qu'il s'agit là du meilleur roman autochtone que j'ai lu cette année. Une fresque familiale à la chronologie disloquée, habitée par des personnages hauts en couleur, dont un loulou de Poméranie à trois pattes nommé Chuck Norris, une grand-mère en fauteuil roulant qui ensorcèle les jeunes hommes pour les amener dans son lit, une septuagénaire qui découvre enfin la signification du mot "orgasme". La tragédie voisine avec un comique décapant, la tradition et la modernité s'entrelacent. Un roman mémorable, que je tiens absolument à relire.

Il m ' a été difficile de me remettre en selle après la lecture de . J'avais lu son Danseur d'herbe. J'ai suivi les bons conseils d'Electra et mis la main surSur la route et en cuisine avec mes héros de Rick Bass' en garde un vibrant souvenir et plein d 'idées de lectures hautement inspirantes.
billet sans trop en faire de cas. En fait, je craignais l'orgie culinaire. Erreur! Le récit de Rick Bass est un road trip parsemé de rencontres. Et non des moindres: Amy Hempel, Gordon Lish, John Berger, Thomas McGuane, Lorrie Moore, Joyce Carol Oates, etc. Des rencontres tantôt épiques, tantôt émouvantes. J

Voyage aidant, je me suis enfin décidée à plonger dans Le centre du monde d' Emmanuelle Walter. Un essai sur les routes de la Baie-James en compagnie de Roméo Saganash. Cet essai dresse un portrait éclairant du territoire et des gens qui l'habitent: Cris et Jamésiens. Comme dansSoeurs volées, la journaliste donne un visage humain à une réalité trop souvent ignorée.

"Une région de plus en plus visitée par des courageux qui, appelés par les barrages et l'immensité, bravent les nids de poule."

Je me suis ensuite pitchée sur le recueil de nouvelles de du glamour hollywoodien. Des hommes ordinaires, lucides, touchants, en constant équilibre au bord du gouffre. Parce que les mots me manquent, je t'invite à lire le Richard Lange, billet d'Electra. Deads Boys, qu'Electra m'a ramené de France. Douze nouvelles aussi excellentes les unes que les autres. Le Los Angeles dépeint par Richard Lange est aux antipodes

Bilan mensuel · juillet 2019

J'ai lu quelques nouvelles tirées de Des raisons de vivre d' Amy Hempel, dont Rick Bass fait grand état dans Sur la route et en cuisine avec mes héros. Comme avec les nouvelles d'Alice Munro, un je ne sais quoi bloque. Fadeur? Manque de mordant? Je n ' ai pas accroché.

Comme ça faisait un bout que je n'avais pas lu de roman québécois, j'ai commencé de L'évasion d Arthur ou la commune d Hochelaga Simon Leduc. Comment dire... Je me suis rendue à la moitié, intriguée par la voix du personnage principal et par le style. Mais l ' intrigue n 'a pas eu assez d'emprise sur moi pour que j 'aille envie de poursuivre.

Surtout que le nouveau recueil de nouvelles de Le es trois nouvelles lues dans Lucia Berlin, Un soir au paradis, venait d 'arriver entre mes mains. Manuel à l'usage des femmes de ménage m ' avait fait un tel effet... En comparaison, l 'ai été diverti. Mais je m 'attendais à beaucoup plus, espérant retrouver la profondeur et l'atmosphère présentes dans les 43 nouvelles de son premier recueil. Une cuisante déception. Un soir au paradis me sont apparues comme des feuilles trouvées dans un fond de tiroir. Au mieux, j

Là, ça commençait à faire dur, mon affaire. Le découragement n'était pas loin. Pour me sortir de ce coup de mou livresque, j'ai extrait de ma PAL une valeur sûre. David Treuer et son Little m'ont sauvée! Je suis sur la bonne voie.
Et toi, comment s'est passé ton mois de juillet livresque?


wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois