Reconquérants

Reconquérants
Reconquérants
En 44 avant Jésus-Christ. Une galère transportant des dizaines de colons romains s'échouent sur les rivages du continent américain, après une longue dérive au gré des caprices de l'océan Atlantique... Isolé de tout contact avec l'Europe, les descendants de ces colons ont fondé Libertas, capitale de la République du Nouveau Monde, sans jamais perdre espoir de revoir la Rome éternelle. Quinze siècles plus tard, un jeune citoyen du nom de Géron est enrôlé de force dans la légion de Libertas. Sous les ordres du cynique légat Cnéus Salveris, cinquante navires de guerre partent à la reconquête de l'Europe. Une surprise les attend, à la lisière de la Méditerranée : un gigantesque vortex barre l'accès du continent. Géron et ses compagnons découvriront-ils ce que dissimulent les portes de l'ancien monde ?
Reconquérants
Pourquoi ce livre ? C’est, comme souvent, la beauté de la couverture qui m’a fait acheté ce livre : je trouvais qu’elle ressemblait à un Simonetti, en plus colorée peut-être. Autrement, quand j’ai su que c’était une uchronie, j’ai foncé dessus parce que c’est un genre que j’affectionne. Enfin, j’ai découvert récemment Johan Heliot avec Frankenstein 1918, son dernier titre à L’Atalante, et j’ai grandement aimé. Pleins de bons arguments !
Je n’ai malheureusement pas accroché. En réalité, c’est compliqué à expliquer car je suis mitigée plus que déçue, et ce sur des points très différents.
Tout d’abord, Reconquérants relate la vie d’expatriés romains qui ont fondé une nouvelle civilisation à l’autre bout du monde. Une merveille de technologies et de savoir-vivre. Tout bascule quand un tribun décide de retrouver l’ancienne civilisation pour des raisons au demeurant obscures. Beaucoup de mystères et de tensions dans ce récit, car toute une armée de soldats lourdement équipés est levée afin de contrecarrer tous les obstacles, vivant ou non, se dressant sur leur route.
J’ai trouvé qu’il manquait de l’action à l’ensemble. En fait, ce n’est pas tellement l’action qui pêche mais son incarnation (je ne trouve pas d’autres mots). Très peu de dialogues, de longs temps de narration, de fait on a l’impression que l’action est diffuse. Par ailleurs, l’enjeu est davantage politique et l’auteur passe un long moment à décrire les enjeux, les relations entre les peuples, les découvertes géopolitiques, etc. C’est très intéressant, mais cela ne fait en rien avancer l’histoire. La forme est en revanche bien meilleurs. Tout au long de ma lecture, j’ai eu l’impression de lire d’authentiques chroniques antiques, preuve s’il en faut que l’auteur maîtrise son sujet. Les petits détails de narration sont également importants et confèrent ce sentiment d’évoluer dans une autre époque. C’est réaliste et cohérent. Sauf qu’au bout de deux cents pages de chroniques sans intérêt à mes yeux, cela commence à tirer. Je me suis rendue compte que, si je prenais le livre avec plaisir, je n’arrivais pas à lire longtemps, par lassitude. Je me suis surprise à sauter quelques extraits par ennui, puis à carrément lire en diagonale. De fait, les rebondissements ne m’ont pas forcément convaincue. En revanche, la fin gagne en rythme et c’est plutôt dans l’intérêt du bouquin, cela permet de le sortir de cette nappe de langueur. Toutefois, si certains indices viennent préparer le terrain, j’ai trouvé que toutes les révélations venaient un peu tard.
Petite mention aux scènes sexuelles. Le livre en compte quelques unes, je ne le placerai pas entre toutes les mains. Néanmoins ce sont des scènes nécessaires dans la progression de l’intrigue - elles ne tombent pas comme un cheveu sur la soupe - et sont suffisamment élégantes, implicites, pour ne gêner en rien l’innocence (si on peut encore parler de cela pour un humain de cet âge) d’un adolescence. Ce fut un point qui m’a ravi.
Je n’ai pas particulièrement été attachée par les personnages, notamment en raison de la forme même du livre. Dans des chroniques, on lit les pérégrinations et pensées d’un personnage, historique ou non, divulguées dans un ton des plus neutres. Ce fut le cas ici, et les actes comme les pensées de chacun ne m’ont pas permis d’apprécier les caractères à leur juste valeur.
La plume est toute aussi neutre. Je ne peux donc pas dire que je l’ai particulièrement appréciée, néanmoins elle est fidèle à l’esprit des chroniques, je peux donc dire que c’est une indifférence qui permet un rendu positif.
Dans les petits plus qui ne font pas de mal, j’ai énormément apprécié les petites références remaniées et ce que l’auteur a fait de l’évolution de Rome. Je ne peux trop en dire, mais cela présente un caractère de folie qui ne se départit pas de cohérence.
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Une lecture mitigée d’apparence courte mais que j’ai peiné à terminer. Les personnages, fidèles à leur fonction, ne dégagent rien. L’intrigue peine à gagner du rythme et les révélations n’ont pas été si intenses espérer. Bref, seuls les détails permettant de conférer à ce livre cet esprit de chroniques antiques m’a été agréable. Mitigée donc, mais rien qui ne m’empêche de me tourner vers d’autres oeuvres de l’auteur.
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10/20
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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois