Signé poète X

Signé poète X

Parfois la meilleure façon d’aimer
quelqu’un
c’est de le laisser.

⋅ Sortie le 29 août 2019
⋅ Contemporain, roman en vers
Résumé

4/5
TW : homophobie, sexisme, racisme, harcèlement (y compris sexuel)

Les romans en vers ont la côte en ce moment, et c’est loin de me déplaire puisque j’adore ça. J’avais donc hâte de découvrir Signé poète X, récompensé plusieurs fois et acclamé un peu partout… le moins que l’on puisse dire, c’est que le livre est loiiiin d’être mauvais.

Signé poète X est puissant, c’est clairement un livre engagé et c’est tout ce que j’aime. L’auteure utilise la voix de Xiomara pour faire passer des messages importants sur ce que c’est d’être une femme noire, entre racisme, sexisme et misogynie, et si certains seront impassibles face à sa détresse, elle m’a mis une grosse claque. Xiomara est un personnage très vulnérable mais surtout elle est d’une honnêteté à toute épreuve et son histoire, sa vie et ses sentiments m’ont beaucoup touchée, au point d’avoir envie de la serrer dans mes bras une bonne partie du livre. Ce n’est pas juste un roman sur le slam, c’est aussi l’histoire d’une jeune fille qui se découvre, traverse la puberté et approche la sexualité dans une famille obsédée par la religion. L’auteure ne mâche pas ses mots et nous met sous les yeux des situations très violentes et criantes de vérité, certaines ont même réussi à me mettre les larmes aux yeux.

Je n’ai eu aucun souci pour m’identifier à Xiomara, on a tous plus ou moins vécu des situations qui nous rapprochent d’elle, et je l’ai trouvée très crédible dans son rôle d’ado qui se découvre. Elle mène l’intrigue, qui bien qu’elle ne soit pas aussi incroyable que les romans de fantasy ou de SF, fait bien son boulot et reste intéressante du début à la fin, une fin qui arrive d’ailleurs très vite (un peu trop à mon goût même). C’est le genre de livre qui te donne l’impression d’être vu(e) et entendu(e), et vu la période je pense que c’est pour ça qu’il est important.

L’écriture est top elle aussi, mais mon seul reproche viendrait de la traduction : j’ai  quelques chapitres en anglais et je pense que j’aurais carrément dû tout lire en anglais. La traduction est loin d’être mauvaise, mais c’est très difficile de traduire de la poésie aussi chargée et lorsqu’on compare l’original et la traduction, je trouve que cette dernière est beaucoup moins puissante. C’est toujours un genre que j’ai préféré lire en VO et malheureusement je pense que ça ne changera pas…

Bref, un contemporain qui vaut le coup d’être lu.

Merci à Nathan pour l’envoi ! 


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