Nos trente ans – Arthur Dreyfus

Nos trente ans (couverture)

Résumé de l’éditeur

« Un micro. Un intervieweur invisible. Trois garçons et trois filles. Six personnages qui, ensemble, incarnent la génération dite des “millenials” – ceux qui sont devenus des adultes au tournant du nouveau millénaire. Qui ont appris à vivre à travers des écrans. Et qui tous, à leur manière, cherchent à comprendre ce que signifie “devenir adulte”. Ou plutôt : à garder espoir dans un monde déjà foutu, où la politique ne pourrait plus rien…Qui sont nos héros ? Sonia, l’idéaliste un peu trop naïve. Samir, le garçon un peu trop sérieux. Mickaël, qui a brûlé sa jeunesse. Claire, enfermée dans une vie bourgeoise. Gautier, l’adolescent artiste dans l’âme. Et Sibylle, qui a tout vécu avant de naître. À travers leurs confessions, leurs failles – mais aussi les surprises de la vie -, ils nous entraînent dans une aventure intime, drôle et universelle. »

Mon avis

Je tiens tout d’abord à remercier Babelio de m’avoir fait découvrir deux choses : la série complète Nos Trente ans d’Arthur Dreyfus, mais aussi le livre audio ! C’était la première fois que j’en écoutais un et l’expérience ne m’a pas totalement déplu. Je pensais vraiment que le support papier m’était indispensable, mais visiblement le contenu audio arrive tout autant à attirer mon attention.

En résumé

Les points positifs : certains passages intéressants qui engagent le lecteur dans la réflexion.
Les points négatifs : des moments plus ennuyants et des comédiens-lecteurs pas toujours crédibles.

Des thèmes pertinents ?

Dans la série Nos Trente ans d’Arthur Dreyfus, nous découvrons six personnages interrogés par un journaliste invisible. Ils abordent sept thèmes au cours de leurs entretiens : l’amour, le travail, la politique, la vie et la mort, la famille, le numérique et l’avenir. Bon. Quand j’ai commencé à écouter ce livre audio, j’avais déjà quelques appréhensions, car c’était la première fois que j’en écoutais un, alors imaginez ma déception quand on aborde dès le début le thème de l’amour. Attention, je ne suis pas une Sibylle en puissance, mais j’en ai un peu assez que tout tourne autour de ça. D’autant plus que les personnages ont des visions assez particulières de ce thème. Entre Sibylle, la blasée de la vie qui se croit supérieure à tout le monde, et Mickaël qui nous parle crûment de « baise » à plusieurs reprises… Merci, mais non merci. Je me suis dit à ce moment-là que si les six heures d’écoute étaient ainsi, j’allais avoir beaucoup de mal. Heureusement, les chapitres suivants étaient plus intéressants. Celui sur la politique m’a particulièrement plu, car j’avais l’impression qu’un vrai débat s’installait. J’ai aussi apprécié tous les passages qui nous sortaient du monologue : des micro-trottoirs, l’intervention de membres de la famille ou d’amis des protagonistes, l’incruste d’inconnus… Ces passage rajoutaient un petit peu de dynamisme à un ensemble assez lent et traînant. Je n’ai donc pas été complètement déçue et j’ai parfois pris du plaisir à découvrir ce livre audio.

Des lecteurs peu convaincants

Lors de l’écoute de Nos Trente Ans, j’ai souvent levé les yeux au ciel et soupiré d’exaspération. Le principal problème ? Le jeux des comédiens-lecteurs. Je ne dis pas qu’il est mauvais, chacun a sa propre interprétation des personnages et ils ont peut-être décidé de rendre les personnages plus caricaturaux pour montrer des personnalités extrêmes. De plus, ils lisaient un script (c’est une fiction et non une véritable interview de six trentenaires) donc tout n’est évidemment pas leur faute. Ils devaient jouer un rôle, ils l’ont fait. Il est vrai que lors de certains passages ils ne sont pas très convaincants, comme lorsque Sonia vit un drame et que ses larmes font plus rire que pleurer. Mais je crois que le pire du pire, le summum de l’irritation, c’était la voix de Sybille. Ou plutôt son intonation. Comme elle paraît vraiment blasée à longueur de temps, elle a une voix traînante et un petit ton supérieur qui m’a véritablement énervée. Je me disais même au début que j’allais passer toutes ses interventions. Je ne l’ai pas fait, finalement, mais j’ai été très tentée.

S’identifier aux millenials

Une chose que je n’ai pas forcément saisi dans cette oeuvre, c’est pourquoi le thème des milleniums est abordé et pourquoi il apparaît même dans le résumé. En fait, je ne pensais pas que les trentenaires étaient des millenials (et quand je lis les critiques de ce livre, je me rends compte qu’eux-mêmes, ils ne le savaient pas), car j’ai du mal à me dire qu’entre les années 1980 et 2000 – si on regarde la définition « officielle » – nous ne sommes qu’une seule et même génération. Si c’était vrai, j’aurais pu m’identifier aux personnages, trouver des similitudes dans nos histoires, notamment dans le chapitre sur le numérique quand les protagonistes se remémorent leurs anciens appareils et « comment c’était à l’époque ». Mais j’ai beau être une millenial aussi, je n’ai pas ces souvenirs là, car la technologie avait déjà fait un bond quelques années plus tard. Ainsi, je trouve qu’utiliser ce terme pour attirer plus d’auditeurs potentiels était un peu maladroit et presque trompeur. J’ai d’ailleurs pensé au livre Les sans-oubli de Sophie Baruchel dans lequel notre génération est décrite avec des personnages beaucoup plus divers auxquels on s’identifie tous un peu. Exploiter le thème des millenials est donc possible, mais il faut peut-être le faire avec plus de délicatesse. Pour la série Nos trente ans, je pense qu’utiliser ce terme était inutile, que « trentenaire » aurait été suffisant et qu’il aurait sûrement été plus juste.

Nos trente ans – Arthur Dreyfus

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