Avec ce cinquième épisode de , Brian Michael Bendis, David F. Walker et Jamal Campbell nous dévoilent les origines de la jeune femme. Et cela invite forcément des ennuis derrière.
Depuis le début de la série, nous suivons une jeune femme, Naomi, qui a enquêté sur l'éventuelle venue de supers dans sa petite bourgade tranquille des États-Unis. Elle est surtout en quête de savoir qui elle est vraiment, se sentant différente et, elle a raison. Elle a ainsi découvert que le garagiste de la ville et son père partagent un lourd secret. C'est en apprenant celui-ci que Naomi vient à découvrir qui elle est.
Cet épisode, comme le précédent, est marqué par la patte de Bendis notamment par sa structure alambiquée et sa capacité à écrire des dialogues qui font du surplace - heureusement simples à lire. En conséquence, le début de l'épisode est décompressé à mort donnant l'impression que la révélation tant attendue ne se fera pas dans ces pages. Il n'en est rien, les scénaristes nous racontent alors les origines de Naomi et ce qui la rend exceptionnelle.
C'est un peu une partie de l'essence de DC Comics que Bendis et Walker mettent dans l'histoire de Naomi. En tout cas, nous en reconnaissons certains gimmicks comme les "elseworlds" et la "crise" - terme peu anodin. C'est assez chouette ce qui nous est présenté mais, j'avoue, je trouve que c'est un potentiel gâché.
Pas que les origines dévoilées aussi rapidement gâchent l'ensemble, ce qui le gène est que nous avons pas l'impression que cela changera grandement Naomi. Finalement, j'ai même l'impression que nous aurions commencé la série en découvrant ses origines que cela aurait emmené au même point. J'aime l'ambiance générale de la série, j'aime la manière qu'on me raconte les choses, mais il manque un petit quelque chose afin de rendre ça encore meilleur. L'autre point qui pourrait être problématique - mais seule la suite nous le dire - est le fait que le titre prend une toute nouvelle direction à la fin de cet épisode. Du coup, on pourrait craindre que la révélation des origines de Naomi pourrait signer la fin du titre tel qu'on l'aimait.
Les dessins de Jamal Campbell participent grandement à l'intérêt de la série. Le dessinateur donne beaucoup de personnalité à ses personnages, cassant les stéréotypes et donnant des expressions à chaque protagoniste. Mais, ici, il arrive en plus à sublimer le tout avec ses doubles pages montrant les scènes de guerre. La construction de ses pages telle des images figées est très intéressante puisque, à chaque fois, il y a deux actions qui s'entremêlent le plus naturellement possible. Là, encore, on reconnait la patte Bendis dans cette manière de mettre en avant toutes les qualités des artistes qui l'accompagne.