Un destin de trouveur

Chronique « UN DESTIN DE TROUVEUR »

Scénario et dessin de GESS

Public conseillé : Ado/adultes,

Style : Aventure fantastique
Paru le 10 avril 2019 aux éditions Delcourt
25,50 euros

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Ca commence comme ça…

Impasse de la Cerisaie, Paris, Hiver 1888. Deux policiers, Alphonse et Emile Farge viennent arrêter un tueur qui s’acharne sur un cadavre. L’homme ne ressent aucune peur, car il est L’hypnotiseur, celui qui impose sa volonté rien que par la voix. Il apprend qu’Émile est un trouveur. Il trouve ce qu’il cherche en jetant un caillou sur une carte.
L’hypnotiseur ordonne à Alphonse de se suicider le lendemain devant ses collègues. Quant à Emile, à partir de maintenant, il doutera de son talent.
Ayant oublié ce qui vient de se passer, deux heures plus tard, les deux hommes se mettent à la recherche du tueur dans l’église de la trinité.
Le caillou indique une position où il n’y a personne… Déçu, les deux hommes rentrent les mains vides.

Ca commence comme ça…

Paris fin du 19e siècle, des hommes se découvrent des “talents”, des capacités hors normes qui les distinguent des “simples mortels”. Il y a “la bouche”, celui qui parle et qu’on croit, les “coriaces”, ceux qui ont une force surhumaine, et tant d’autres… qui se servent de leurs dons à des fins plus ou moins honnêtes.

Dans ce monde alternatif, Gess nous entraîne à la suite d’Émile Farges, un policier marié à Léo, une coriace, qui a mis son talent de « trouveur » au service de la justice. Quoi de plus facile pour un homme comme lui que de trouver une piste ou même directement un assassin, car il n’a qu’à penser à quelque chose pour savoir où le trouver. Mais rien n’est simple pour Emile. Il est mal vu par ses collègues qui ne comprennent pas son talent. Cela empire quand Emile est pris dans une vengeance entre gangs. La Bouche, le chef de La pieuvre kidnappe sa famille. Il doit trouver pour lui sa femme, qui a été enlevée elle aussi, en échange de sa femme et sa fille…
Evidemment, Emile ne peut pas avertir la police, puisqu’il travaillera pour des malfrats.. ce qui va encore compliquer son intervention.

Je connaissais assez mal le travail de Gess et je l’ai découvert avec plaisir. Son univers glissant vers le fantastique est très cohérent. Chaque élément historique ou fantastique trouve sa place. Au delà de l’aventure policière, Gess aborde la notion de devoirs liés à ces pouvoirs. Comment et quelles sont les limites ? C’est tout le conflit intérieur qu’Émile se pose. Plongeant dans la jeunesse du héros, il évoque comment a été inséminé cette morale et se demande si il a le droit de dépasser ses propres limites ?

Le dessin de Gess est assez particulier. Avec son encrage très fort, il ressemble à une fusion entre du “Franco-belge” et du “Comics”. Hyper efficace, mais aussi très détaillé, Gess impose son style avec une grande maîtrise et un certain panache. C’est efficace, lisible et très dynamique.

Si vous aussi, vous avez envie de découvrir l’univers de Gess, ce one-shot est une excellente occasion.


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