Editions Philippe Picquier Jeunesse, septembre 2016

Madame Li est une très vieille et pauvre femme.

Quotidiennement, elle se rend au Pont-qui-chante pour puiser de l'eau dans ses deux vieux pots de terre à tout faire.

Un jour, la petite Yun l'accompagne et remarque que l'un des pots est fêlé et laisse ainsi s'échapper la précieuse eau. Aussitôt, elle suggère de remplacer ce pot par un tout neuf. Mais Madame Li refuse, réfutant que son pot, ainsi, lui est très utile.

Pour que la fillette comprenne, elle l'invite à revenir le lendemain.

Elles refont le même trajet, mais Yun ouvre grand ses yeux, et voit ce qu'elle n'avait alors jamais vu : des fleurs, des plantes, des animaux, des insectes...

Le chemin est grouillant de vie.

Mais quel rapport avec le pot qui fuit ?

Cet album nous pousse à réfléchir sur ces infimes choses que nous ne prenons pas le temps de voir et donc encore moins d'observer, comme sur la vision que nous avons de la vieillesse (des personnes comme des objets).

Il fait aussi le parallèle avec le consumérisme de nos sociétés, qui tendent (pour trop peu encore) vers le recyclage et une seconde vie des objets.

Les illustrations, réalisées à l'encre (de Chine ?), de pochoirs et/ou collages, rappellent des ombres chinoises et s'accompagnent de calligraphies qui mettent en avant un mot-clé : regarder ; lourd ; secret...

Un album poétique et délicat sur le passage du temps, des êtres et des choses, pour apprendre à voir ou à faire autrement.

Et je ne peux que le relier avec un autre album sélectionné aussi au Prix des Incorruptibles (CE2-CM1) : L'incroyable histoire de l'orchestre recyclé.

Belles lectures et découvertes,

Blandine