Chronique « ON MARS » – tome 2 – Les solitaires

Scénario de SYLVAIN RUNBERG, dessin et couleurs de GRÜN,

Public conseillé : Adultes / grands adolescents (à partir de 16 ans),

Style : S.F.
Paru aux éditions Daniel Maghen, le 14 mars 2019, 80 pages couleurs, 16 euros
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L’Histoire

Jasmine Stanford, l’ex-flic condamnée aux travaux forcés sur Mars rejoint ”l’église syncrétique nouvelle”. Après avoir été accueillie par la communauté, Xavier, le chef de l’église lui présente ses “tuteurs d’âmes”. C’est Thomas, l’homme qui l’a agressée à son arrivée dans les douches…
Pendant ce temps, sur terre, au siège de l’O.N.U., la présidente chinoise fait un discours vibrant. Elle tente de convaincre ses pairs qu’il est temps d’arrêter les “déportations légales” vers Mars pour les criminels. Elle s’engage à ce que le nouveau cargo pénitencier qui transporte des milliers de condamnées soit le dernier du genre…

Ce que j’en pense

Avec Sylvain Runberg au scénario et Grün au dessin, nous retrouvons les protagonistes cette belle série d’anticipation dans la continuité chronologique du premier tome. Jasmine Stanford a “fait ses preuves”. En conséquence de quoi, elle a le droit d’assister aux réunions de “l’église syncrétique nouvelle”.

Sylvain nous offre un grand spectacle et une réflexion sur les pouvoirs invisibles et souterrains d’une société. Même au sein de ces parias, les contre-pouvoirs surgissent et tentent de reprendre leurs droits… de force, bien entendu. Au passage, on s’interroge. Qui sont les bons et les méchants ? Les condamnés ou les riches colons qui profitent de cette manne humaine privée de droits ?
Au milieu de cette débâcle, Jasmine m’apparaît comme un “pantin”, qui découvre la situation et tente (pour l’instant) de survivre.

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Au dessin, Grün fait un remarquable travail de mise-en-image. Le monde imaginé par Sylvain s’’incarne totalement dans des planches de toute beauté. Le trait est réaliste et la lisibilité au top. Il compose de grands paysages martiens très convaincants nimbés dans des ambiances colorées rougeoyantes et/ou bleutées. C’est beau et immersif.

Malgré ce beau et long travail de mise-en-lumière, il ne délaisse pas pour autant ses personnages. les expressions et le langage corporel sont précis et détaillés. A côté des hommes, le design tech est soigné. Drones aux inspirations naturalistes (poulpes mécaniques) et véhicules en tout genre, le travail et l’imaginaire sont en là pour un beau moment de lecture.