Kallocaïne par Karin Boye

Kallocaïne par Karin Boye

Editions Les Moutons électriques

Collections Hélios

Ebook

Parution initiale en 1940

Quatrième de couv’ :

Fondé sur la surveillance des uns par les autres, la force de l’état mondial est d’avoir érigé la délation, acte civique. Aussi l’ingénieur Kall n’a-t-il aucun mal à se persuader que sa découverte — une drogue de vérité à laquelle il donne son nom — servira un état qui pourchasse sans pitié toute forme d’individualisme. Le viol cérébral qu’il commet sur Linda, son épouse, mettra le doute dans son esprit. Il fera siens aussi les secrets qu’accusés ou suspects soumis à interrogatoire délivrent avec sérénité, comme si, soudain délivrés de l’angoisse, ils retrouvaient leur âme. Contraintes de se libérer du silence, les consciences vont se défaire dans un tissu de révélations qui mettront en péril l’organisation de l’état.

Mon avis :

J’ai l’ambition au fur et à mesure des années de découvrir les classiques de la SFFF et même les classiques tout court même si cette deuxième catégorie sera encore plus rare que la 1ère car on a bien remarqué je pense que j’étais peu branchée littérature blanche (c’est l’euphémisme du siècle hein ^^) :

  • L’intrigue :

Bienvenue dans l’Etat Mondial où tout le monde espionne tout le monde, la police a des yeux et des oreilles partout jusqu’à la chambre à coucher parentale et il ne faut surtout pas parler seul à seul avec quelqu’un sous peine d’être suspect. La vie en communauté est obligatoire, être asocial est vu comme dangereux et les individus de ce genre sont extraits de la société, comprendre tués. Toute la société est standardisée, logement, alimentation, habillement sont identiques pour tout le monde, les temps de loisirs sont également planifiés tout autant que les exercices militaires et policiers chaque jour après le travail, autant dire que la population est totalement aliénée. Notre héros malgré lui, Léo Kall, reproduit une sorte de sérum de vérité qu’il appellera Kallocaïne et qui permettra de dévoiler les pensées intimes des gens, tout sera su, plus aucun jardin secret individuel ne subsistera.

La terminologie des citoyens appelés Camarades-soldats, l’obligation de vie communautaire, et les traits typés des personnages, me font penser que cette dystopie dénonce le communisme d’une Chine qui au temps de Mao était fermée sur elle-même mais ça ne colle pas trop sur les dates même si assez proche vu que le Parti Communiste Chinois est apparu en 1949, par contre le communisme soviétique est probablement l’influence de Karin Boye (c’est peut-être dit dans une pré ou postface, mea culpa je ne m’en souviens plus ^^).

  • Le personnage :

Notre ingénieur chimiste nous rapporte son histoire sur un journal intime, on sait qu’il est aux arrêts et n’a aucune nouvelle de ses proches depuis des années, on apprend quels évènements ont causé sa perte, il revient donc sur son passé.

Léo Kall, le chimiste qui met au point la Kallocaïne, est un pur produit de la société qui ne remet rien en question, il est même fier de sa trouvaille qui va sûrement lui permettre de grimper de nouveaux échelons. Avant la mise sur le marché il faut tester le produit, il aura donc à sa disposition du « matériel humain » ou autrement appelé Sacrifices volontaires qui après une bonne campagne de propagande sont prêts à faire avancer la science. On apprend qu’il est marié avec 3 enfants et le plus âgé de 8 ans est déjà embrigadé dans un camp de jeunesse. Le temps des tests se fait sous la supervision de son chef Rissen, Léo va de plus en plus le suspecter ainsi que sa femme et sa paranoïa ne sera pas sans conséquence.

En bref, clairement je n’ai pas envie de vivre dans une telle société de toute façon il y a longtemps que j’aurais passé l’arme à gauche les asociaux ne sont pas bienvenus ^^ entre les sociétés hyper individualistes et hyper communautarismes, il y a un juste milieu à trouver. Ce livre fait partie des références du XXème siècle avec 1984, Le meilleur des mondes et Fahrenheit 451 à part ce dernier j’en ai aucun dans ma PAL mais petit à petit je complèterai mon éducation dystopique.

D’autres avis chez : Xapur.

Bonne lecture !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois