Ant-Man et la Guêpe

Alors que le monde entier se prépare pour le prochain film des Studios Marvel, voici que je me réveille afin d'écrire la critique de ce film sorti il y a 8 mois de ça. Sauf que si je veux vous parler des prochains long métrages de la firme, je me suis promis de ne pas en oublier un seul. Voici, donc, très en retard, la critique de Ant-Man et la Guêpe.

Ant-Man et la Guêpe

Le premier film Ant-Man avait été une réelle surprise - même si les qualités du film ont souvent été oubliées parce qu'il n'était pas réalisé par Edgar Wright - notamment grâce à sa tonalité laissant penser parfois à du Judd Apatow tout public et à son humour efficace notamment dans l'utilisation de la différence d'échelle. J'avais passé un très bon moment et, c'est vrai j'avais envie de revoir Scott Lang ( Paul Rudd) aux côtés de Hope Van Dyne ( Evangeline Lilly) et de Hank Pym ( Michael Douglas) d'autant plus qu'un mystère persistait en plus du fait que la jeune femme héritait du costume de sa mère dans la scène post-générique.

Mais, avouons-le, autant revoir des personnages qu'on a su apprécier à un moment donné est excitant, autant ces suites sont bien moins réussies. Rappelez-vous de Ghostbusters 2 ou de Iron Man 2 qui tentent de reproduire bêtement la recette du premier film en imaginant que reposer l'intrigue sur un ensemble de clins d'oeil au premier film et mettre plus d'effets spéciaux satisferait le public. Que nenni ! Il ne faut pas le prend pour moins exigeant qu'il n'est. Et nous, le savons très bien, les suites réussies sont celles qui arrivent à garder l'essence du premier mais à nous emmener là où on l'attend le moins.

Ant-Man et la Guêpe

Sans dire qu'il arrive au même niveau que Blade 2 ou de Retour Vers Le Futur 2, Ant-Man et la Guêpe se classe plutôt dans les films qui ne veut pas simplement reproduire le schéma du premier épisode. Il prend les personnages tels qu'on les a laissés, rajoute l'élément perturbateur qu'est l'affrontement à l'aéroport de Captain America: Civil War, et nous obtenons un début d'histoire intéressant. Et tout viendra couler de source tellement les personnages mènent la danse.

Clairement, c'est la force du film. Les personnages interagissent ensemble d'une bien belle manière, donnant un côté familial très plaisant ; on se sent chez soi. Mais, ce que j'apprécie surtout c'est que le film qui s'appelle Ant-Man et la Guêpe donne la part belle aux deux personnages ; l'un qui se retrouve avec les situations incongrues - et une scène hilarante sur un camion, l'autre avec des scènes d'action fort appréciables. Chaque membre du duo a donc le droit à des moments qui lui sont propres. Il est tout de même dommage que Paul Rudd et les autres scénaristes ne secouent pas un peu le cocotier pour donner des choses plus surprenantes mais, après tout, il s'agit de la première mission de Hope dans son costume.

Ant-Man et la Guêpe

À côté de ça, le film propose une histoire qui a deux aspects intéressants. Le premier est le plus évident, il s'intéresse au Quantum Realm où Janet Van Dyne ( Michelle Pfeiffer) est enfermée depuis longtemps. Nous n'en connaissons pas les secrets - et c'est l'autre défaut du film - mais, il répond à quelques interrogations laissées par la précédente aventure de Scott et Hope. Le second aspect est plutôt dans la construction du Marvel Cinematic Universe puisque la menace, Ghost ( Hannah John-Kamen), est née des origines de ce monde fantastique. Il semble que les studios menés par Kevin Feige s'inspirent des comics Heroes Reborn où tout était connecté.

De manière plus pragmatique, l'intrigue est relativement simple mais rudement bien rodée et les motivations de Ghost créent un bel effet de surprise. D'ailleurs, à celles et ceux qui persistent à essayer de coller les histoires des comics aux films, ce personnage est le premier à être réellement créé pour le cinéma même si son pseudonyme est emprunté à un super-vilain (pas très intéressant) vu dans Fantastic Four. En fait, ce n'est pas le tout premier puisque Hope n'a pas vraiment d'alter-ego dans les comics. En tout cas, plus les films Marvel Studios avancent, plus il me paraît évident que leur volonté est de se détacher un maximum des comics.

Ant-Man et la Guêpe

En tout cas, le film reste dans le même esprit que le premier, à savoir un film de braquage avec plein d'humour et des supers dans un univers plutôt urbain. Ça marche vraiment bien même si les trailers - bien que très bien montés encore une fois - révélaient les meilleures blagues du film. Du coup, lorsqu'on voit le Pez Hello Kitty, même si on ne sait pas quand la scène arrivera, on la voit de très loin. Pour le coup, Marvel Studios a fait moins d'effort sur ses bande-annonces que sur d'autres films mais, ce n'est pas vraiment un défaut intrinsèque au métrage de Reed. Mais, il reste quelques bonnes surprises comme la scène qu'on attendait avec Luis ( Michael Peña), le rôle de Jack Foster ( Lawrence Fishburne) et les quelques moments de tendresse entre Lang et sa fille Cassie ( Abby Foster Rostton). Sans parler de la scène post-générique qui fait le lien entre le film et Avengers: Infinity War et qui permet de placer le film dans la chronologie Marvelienne.

Techniquement, c'est propre et carré. En fait, même côté réalisation, le film ne nous fait pas sortir de notre zone de confort. Comme je l'écrivais plus haut, on se sent un peu comme à la maison. Personnellement, ça ne m'a pas dérangé puisque c'est un peu ce que je voulais voir dans Ant-Man et la Guêpe. En revanche, je ne suis pas certain de pardonner ce manque d'innovation dans un prochain film mettant en scène toute cette petite famille.


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