Parce qu’il fallait t’oublier un peu d’Eza Paventi

Parce qu’il fallait t’oublier un peu d’Eza Paventi

Fleur Fontaine arrive en Afrique du Sud pour un stage en journalisme, de quoi se donner un nouveau départ après une douloureuse rupture amoureuse. De Johannesburg à Cape Town en passant par le parc Kruger, elle découvre ce pays et son histoire aux côtés de ses hôtes et nouveaux amis, ravis de partager leur culture avec elle.

Si le résumé du livre m’avait beaucoup tenté, la première de couverture et le titre m’avaient un peu refroidie… Mais, comme dit le célèbre dicton : Ne jugez pas un livre d’après sa couverture ! Et pour cause : dans la première édition québécoise, ce roman s’appelle Les souliers de Mandela et la couverture est nettement plus neutre…

Parce qu’il fallait t’oublier un peu d’Eza Paventi Parce qu’il fallait t’oublier un peu d’Eza Paventi

(Mhm… Je parlais de l’édition de gauche ;))

Pour continuer sur la mise en page, le texte est annoté de petites remarques et schémas explicatifs qui remettent en contexte et aident le lecteur à mieux se représenter le cadre géopolitique de l’Afrique du Sud, tout en accentuant l’aspect plus ludique du « carnet de voyage ».

J’ai donc beaucoup aimé découvrir l’Afrique du Sud aux côtés de Fleur et de ses accompagnateurs ; sa vision des choses n’est pas manichéenne et elle ne cesse de remettre en question sa vie occidentale qui a perdu son sens à ses yeux. En effet, en plus de la découverte d’un pays, ce roman est également une quête initiatique et une histoire de reconstruction. Après cette rupture amoureuse qui est à l’origine de l’histoire et qui la rythme par des chapitres à la troisième personne dédiés aux souvenirs de Fleur, naît une interrogation sur sa manière de vivre, sa vision des choses et un besoin de comprendre et de pardonner. Si certaines formulations m’ont parfois parues un peu maladroites ou clichées comme « Au fond de moi, je savais que j’étais en train d’écrire l’histoire », d’autres décrivent de manière imagée ses sentiments, ses prises de conscience et ses réflexions…

« Je me dis que c’est peut-être cela, savoir se reconstruire. Se retrouver dans une vie que l’on n’aurait jamais su concevoir en l’extrapolant à partir des éléments de notre ancienne existence. Accepter que le vide ne soit pas un gouffre, mais un tremplin. Accepter que l’errance soit une nécessité, et non un chemin à éviter. »

Je me suis particulièrement attachée au personnage de Fleur car il est réaliste. Son comportement peut être décalé, inapproprié, blessant, bizarre… bref tout sauf idéalisé : elle n’est pas parfaite, on assiste à des scènes d’excuses après des conversations un peu délicates, des moments gênants, des situations surprenantes, etc. Fleur est avant tout une jeune femme moderne et indépendante qui essaie de trouver sa place au milieu d’un flot de questions auxquelles elle ne trouve pas forcément de réponse…

« Dans mes gènes, je porte l’histoire de ces femmes qui n’ont jamais été complètement libres, qui n’ont su devenir personne d’autre que des mères. Je porte en moi leurs rêves inaccomplis, leur liberté bafouée. Je porte le poids de cet héritage tel un fardeau dont j’ai juré de me débarrasser. Très jeune, j’ai su que j’avais le choix de ne pas être elles. Je suis née dans une société où l’on m’a laissé y croire. Jamais, je me le suis promis, je n’aurai à dépendre d’un homme, de sa force ou de son esprit. Jamais je n’aurai à dépendre de son salaire, de ses relations ou de sa protection. Mais personne ne m’a mise en garde, personne ne m’a expliqué que je pourrais devenir dépendante d’un seul regard. Son regard, à Lui. Personne ne m’a avoué que l’absence de ses yeux admiratifs sur moi serait suffisante pour que tout perde son sens, pour que j’en oublie qui je suis. Je proviens d’une lignée de femmes dépendantes. J’ai reçu tous les outils pour ne pas l’être. Et pourtant. »

Et avec tout ça, je n’ai presque pas parlé de l’Afrique du Sud… Heureusement pour en savoir plus ou juste pour les curieux, il existe un blog dédié au roman qui accompagnera votre lecture de photographies et petites notes historiques : https://souliersdemandela.com/

En bref, Parce qu’il fallait t’oublier un peu est une belle surprise, un roman initiatique qui vous fera (re)découvrir un pays à travers les yeux d’une jeune femme moderne en quête d’identité !

Parce qu’il fallait t’oublier un peu d’Eza Paventi

Merci beaucoup aux éditions Kennes pour cet envoi !

Parce qu’il fallait t’oublier un peu d’Eza Paventi

Mlle Jeanne




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