The Sentry #5

Après son retour surprise dans l'univers Marvel, Jeff Lemire a repris le destin du Sentry en main, pour une mini-série qui trouve sa conclusion ici, avec Joshua Cassara aux dessins. Après les retrouvailles intimes du précédent numéro, le Sentry est face à...tout le monde.

Dans un grand moment de comic-book presque inspiré de Dragon Ball (pensez à Buu dans le tome 40), le Sentry a été changé drastiquement. Il est enfin devenu ce qu'il aurait toujours dû être, à savoir une parodie de Goku en Super Sayan 3. On pourrait croire que je me moque ou que je n'aime pas l'idée mais c'est faux: il y a un vrai côté jouissif à voir le personnage évoluer de la sorte, et vu les nombreux ennemis et anciens alliés en face de lui, ça va être nécessaire...

Le numéro est globalement bon. C'est dit. Par contre, c'est trop peu. Le personnage disparaît déjà après cinq petits numéros, et c'est bien triste. Le problème tient plus du côté de l'auteur qu'autre chose à mon avis. On sent bien que Jeff Lemire a eu des problèmes à l'écriture, que ce soit l'éditeur qui ne l'a pas laissé finir, ou son souhait visiblement pressant d'en finir avec la série. Sur le dernier acte, on a presque une résolution d'intrigues toutes les deux pages, et ça en deviendrait presque indigeste. La série n'était pas nécessairement annoncée comme étant limitée à la base, et le désir de tout finir avant de partir se sent du côté de l'auteur.

C'est dommage, parce que vu l'importance qu'avait pris les personnages secondaires, on aurait pu espérer les revoir. Là, la fameuse confrontation avec Billy est pliée dans une scène glauque, réussie mais néanmoins rushée. L'ensemble oscille constamment entre le très bon et le bâclé, et c'est triste. J'aime le Sentry, je trouve qu'il y a un vrai potentiel chez ce personnage, et ses transformations récentes laissent espérer le meilleur pour la suite, et le voir repartir aussi vite qu'il était arrivé est regrettable.

Pour en rajouter dans mon malheur, Joshua Cassara dessine le script malsain de Lemire avec un talent certain. Si ça avait été laid, j'aurais été ravi de voir la série s'arrêter, mais là c'est du bon travail. Ses personnages sont imposants, la folie plus ou moins contenue du Sentry est là, et l'horreur visuelle est efficace.

The Sentry #5


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois