A même la peau, de Lisa Gardner

A même la peau, de Lisa Gardner

AUTEUR: Lisa Gardner
TITRE: A MÊME LA PEAU
ÉDITEUR, ANNÉE: Albin Michel, 2 janvier 2019
NOMBRE DE PAGES: 512 pages

Après « Lumière noire » qui fut une très bonne lecture, j’avais envie de me lancer dans un autre roman de Lisa Gardner… Je ne pensais pas alors avoir l’opportunité de découvrir son nouveau titre grâce à une masse critique de Babelio. Assise dans mon fauteuil, bien au chaud et avec le calme plat dans la maison, j’étais impatiente de me lancer dans « A même la peau » .

Résumé:

« Deux meurtres spectaculaires sont perpétrés à Boston à six semaines d’intervalle. Dans les deux cas, les victimes sont des femmes seules, atrocement mutilées, à côté desquelles l’assassin a déposé une rose.
L’inspectrice D.D. Warren, chargée de l’enquête, décèle vite une similitude entre ces mises en scène macabres et une longue série de meurtres ayant défrayé la chronique à Boston quarante ans plus tôt et dont l’auteur, Harry Day, s’est suicidé depuis.

Seul recours pour D.D. Warren : se rapprocher des deux filles de Harry Day. Se pourrait-il qu’il y ait un lien entre les récents crimes et Shana et Adeline ? Pour le savoir, D.D. Warren va devoir se confronter à cette interrogation : peut-on échapper à son destin lorsqu’il est marqué du sceau de la mort ? Une plongée stupéfiante au coeur d’un enfer familial : Lisa Gardner s’impose définitivement comme une virtuose du thriller psychologique. »

Là encore, la thématique de fond choisie par l’autrice m’a beaucoup plu:
La question de l’acquis et l’inné, à travers l’histoire de deux sœurs, Adeline et Shana.
La première n’avait même pas un an et la seconde, 4 ans, lorsque la police a surgi chez eux pour arrêter leur père qui prenait plaisir à torturer et écorcher ses victimes au sein de leur propre foyer. Et toutes deux, plus ou moins conscientes, ont été témoins de ses crimes. Puis la vie des deux sœurs a pris un chemin différent. Shana, l’aîné, est restée en foyer jusqu’à commettre l’irréparable et condamnée à la prison. Quant à Adeline, en raison de sa pathologie qui ne lui fait ressentir aucune douleur, elle fut adoptée par un des médecins qui prenaient soin d’elle. Elle a grandi dans un foyer où elle était en sécurité, aimée et, par la suite, est devenue une grande psychologue.
On aurait pu s’attendre à un traitement manichéen de ses personnages, l’une qui serait un monstre tel que leur géniteur et l’autre, une « survivante » qui aura su se détacher de « l’héritage maudit » de sa famille. Mais c’est loin d’être le cas…
Adeline et Shana sont la force de ce roman par leur relation meurtrie combinée par ce besoin de garder un lien, de cette nouvelle série de crimes qui fait écho à ceux commis par leur père et l’impact qu’elles subissent de tout cela. Je n’avais qu’une envie durant toute ma lecture: savoir comment tout cela allait finir.

Malheureusement, d’autres point du récit ont quelque peu amoindri le plaisir de ma lecture. L’un d’entre eux, c’est le personnage récurrent de l’autrice, DD Warren. Blessée à l’épaule suite à une chute sur la scène de crime, je fus lassée par son comportement irritable. On a encore l’image de l’enquêteur/trice, grognon, accro à son travail et qui a du mal à lâcher prise.  J’ai eu du mal à m’accrocher ce personnage.

Quant à l’autre raison, cela concerne le responsable des meurtres. En plus de deviner très vite qui est la personne, je l’ai trouvé fade (je me demande si ce genre de qualificatif peut être donné à ce type de personne…). Ah oui, j’ai oublié ! Je n’ai pas réussi à le trouver crédible (pourtant ses crimes sont horribles) à cause du nom qu’on lui donne, « le tueur à la rose ». Je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai pas pu  m’empêcher de faire un mélange bizarre dans ma tête entre ce criminel et  Tuxedo Mask (l’homme masqué) de Sailor Moon. Alors oui, j’avoue que mon cerveau crée des liens assez bizarres, mais je n’ai pas pu m’enlever cette idée. A par cette folie passagère de ma part, je trouve tout même regrettable qu’il n’y ait pas eu plus de mystère entourant ce criminel.

Conclusion:

J’attendais beaucoup de ce nouveau roman de Lisa Gardner, après avoir aimé « Lumière noire », mais avec une enquêtrice « usante » et un criminel très vite reconnaissable et peu mémorable, je ressors de ma lecture avec une petite déception.

Pourtant, il n’en reste pas moins intriguant et très bien mené lorsque l’autrice reste concentrée sur Adeline et Shana, et sur l’exploitation de la question de l’inné et l’acquis ainsi que la pathologie de l’analgésie congénitale. La conclusion qu’elle offre à ses deux sœurs m’a  d’ailleurs fait presque oublier les petites déconvenues rencontrées avec les autres personnages.

Et c’est pour cette raison que je vous invite, si vous avez l’occasion, de découvrir l’histoire d’Adeline et Shana.

(Image à la une de  axcy )

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