Horlà 2.0

Chronique « HORLÀ 2.0 »

Scénario et dessin de SERGE ANNEQUIN

Public conseillé : ado / adultes

Style : Fantastique
Paru le 2 novembre 2018 aux éditions EP
79 pages couleur
16 euros
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Ca commence comme ça…


K est envoyé en “Lointaine Province” par son employeur, pour y travailler sur un logiciel qu’il doit configurer. Tout ne se déroule pas aussi bien qu’il le voudrait. La configuration se passe plus lentement qu’il ne le souhaiterait. La nuit, il fait des cauchemars et se réveille fatigué. Pour se changer les idées, il part régulièrement se balader dans les petites ruelles qui sillonnent la charmante petite ville. Au détour d’un chemin, il se retrouve face à un portail, lui interdisant le passage. Il l’enfourche pour se retrouver de l’autre côté. S’ouvre à lui un étroit passage, entouré d’arbre… Là, il s’installe pour fumer une cigarette. Arrive alors une jeune fille qui s’arrête et lui demande une cigarette… Sa rencontre avec Katzuné, jeune fille de 13 ans, va singulièrement chambouler sa petite existence !

Ce que j’en pense


Si l’histoire est librement inspirée de la nouvelle de Maupassant “Le Horla”, on y trouve d’autres références certaines : Lewis Caroll, Aragon, Buzzati ou Schrödinger et son paradoxe du chat. Pour moi, l’histoire de Serge Annequin m’a fait penser au genre littéraire de l’auteur cubain, José Carlos Somoza et son incroyable “Théorie des cordes”, ainsi qu’a celle du japonais Haruki Murakami et sa trilogie “1Q84”. Dans “Horlà 2.0”, j’ai retrouvé ce côté obscur, décalé et fantastique. Je ne sais jamais vraiment si je suis dans la réalité ou un monde parallèle. C’est vraiment troublant et c’est un genre que j’affectionne.

Dans ce récit, K est représenté avec une tête de lapin. Bien qu’il soit le seul à n’être complètement humain, cela ne se voit que dans son apparence. Pour le reste, il est comme vous et moi. Quand son employeur l’envoie depuis le continent en lointaine Province, il se dit que cela lui fera du bien et lui changera les idées. Il est loin de s’imaginer qu’il va se retrouver face à des événements plutôt étranges. La rencontre avec Katzuné va passablement le chambouler. De rencontres en cauchemars, K ne va plus vraiment savoir où il en est et où il va.

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Voilà une bande dessinée que je n’ai pas pu lâcher ! Rien que sa couverture m’attire, à la fois douce et intrigante. L’intégrale des “Fragments de l’oubli” du même auteur, m’a fait le même effet ! Dans chacun de ses titres, il y a beaucoup de douceur. Cela vient certainement de son trait doux et élégant. Une palette de couleur pastel accompagne l’histoire dans des dégradés de gris et de bleus, rehaussé par de jolies teintes orangées. Serge Annequin travaille à l’ancienne. Il dessine sur papier calque au format A4. Il utilise des feutres pointes fines et des brosses avec de l’encre de Chine pour amener de la matière. Parfois il ajoute du crayon et des lavis d’encre de Chine. L’infographie et sa dernière étape pour nettoyer, retoucher et poser la couleur. Il n’y rien à dire, c’est réussi !

Un récit poignant et onirique, où se mélange le fantastique et la recherche de soi. J’y ai également retrouvé tout le suspense et l’angoisse des films d’Alfred Hitchcock. Inclassable et surprenante. Enivrante et effrayante, agrémenté d’un dessin éclatant et enchanteur, c’est une pépite !

Horlà 2.0Cette chronique fait partie de la « BD DE LA SEMAINE ». Réunion chez Noukette, cette semaine.


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