Elle s’appelait Sarah, la BD

Elle s’appelait Sarah, la BDElle s’appelait Sarah est un roman de Tatiana de Rosnay, écrit en anglais et après La mémoire des murs, un ouvrage sur son obsession pour « les maisons, les appartements, leurs secrets, leurs mystères » et sur « la sensation puissante qu’une demeure peut exercer » sur les gens. Sarah’s Key est un roman qui a une belle histoire. Il est de ceux qui sont refusés par bien des éditeurs avant qu’on leur offre enfin leur chance. Héloïse d’Ormesson est celle qui a été séduite par le travail, l’inspiration et le talent de Tatiana de Rosnay. La suite est connue : plus de trente pays traduisent et vendent le livre, Gilles Paquet-Brenner réalise l’excellent film et, ensemble, Tatiana de Rosnay, Pascal Bresson et Horne, adaptent le texte pour la bande dessinée aux éditions Marabulles.

Elle s’appelait Sarah, c’est l’histoire d’une petite fille que la police française est venue chercher en 1942 pour la conduire au Vélodrome d’Hiver. Avant de partir avec ses parents, elle a eu le temps de cacher son petit frère dans le placard de leur chambre, un placard très bien dissimulé, en lui promettant de revenir le chercher. Mais Sarah est ensuite emmenée au camp de Beaune-la-Rolande et, là-bas, séparée de sa mère. À Paris, en 2002, Julia Jarmond, journaliste américaine, est chargée d’écrire un papier sur la rafle du Vel’d’Hiv. Elle s’apprête également à emménager dans l’appartement de famille de son mari français. Ces deux événements la mettent sur les traces de Sarah. Cette dernière va changer à tout jamais l’existence de Julia.

Après Simone Veil – L’immortelle, l’adaptation du roman de Tatiana de Rosnay est la deuxième collaboration de Pascal Bresson avec les éditions Marabout. Comme dans le récit original, l’histoire se passe tantôt en 1942, tantôt en 2002. Et comme avec l’ouvrage original, la lecture est fluide, évidente. Le scénario a fait des choix et de très bons choix. Si bons que le lecteur réfléchit à ce qui ne serait pas dans la bande dessinée ou à ce qui a été remodelé tant l’adaptation est fidèle au texte. Autant dans ce qui est raconté que dans l’intensité des événements. Les bulles, si scrupuleusement conçues, sont accompagnées des dessins formidables de Horne. Délicats, minutieux, détaillés. Les visages des personnages sont incroyablement expressifs, les décors splendides. Sarah est un mélange d’innocence, de tendresse, d’incompréhension et de colère. La police est terrifiante, les grandes ombres qui la représentent sont dignes des plus grands cauchemars. Julia est belle, élégante, séduisante sans le savoir, douce, déterminée, touchante. Les lieux et les ambiances se succèdent. Le lecteur est absorbé entièrement dans chaque époque et à chaque étape du périple des protagonistes. S’il a été bouleversé par le roman, si le très bon film écrit par Serge Joncour l’a touché, l’aventure émotionnelle était alors pourtant loin d’être terminée. Le voilà de nouveau complètement retourné par cette adaptation qui fait dire que rarement une adaptation de roman a été aussi réussie, aboutie.

Elle s’appelait Sarah, la BD

Présentation de l’éditeur :
Paris, juillet 1942 : Sarah, une fillette de dix ans qui porte l’étoile jaune, est arrêtée avec ses parents par la police française, au milieu de la nuit. Paniquée, elle met son petit frère à l’abri en lui promettant de revenir le libérer dès que possible. Paris, mai 2002 : Julia Jarmond, une journaliste américaine mariée à un français, doit couvrir la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv. Soixante ans après, son chemin va croiser celui de Sarah, et sa vie va changer à jamais. Cet album, adapté du roman de Tatiana de Rosnay, est porté par le souggle de Pascal Bresson et revit sous la délicatesse des dessins de Horne.

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