Les Prénoms épicènes – Amélie Nothomb

Couverture Les Prénoms épicènes

Quatrième de couverture

« La personne qui aime est toujours la plus forte. »

Mon avis

Deux histoires parallèles ?

Au début de ce livre, nous découvrons un couple de jeunes gens. Si l’homme est amoureux, la femme essaie de lui faire comprendre que ce qu’ils vivent n’est pas une grande et belle histoire d’amour, mais plutôt une histoire sans lendemain. L’homme est vexé, même blessé, et on ne se rend pas tout de suite compte des conséquences sur le reste du livre.
Effectivement, après ces quelques pages introductives, on découvre un tout autre personnage – Dominique, une jeune femme banale, même invisible aux yeux de tous. Pourtant, Claude va la remarquer. Ils vont très vite se marier et une petite Épicène pointera le bout de son nez. C’est à partir de ce moment-là que l’histoire devient terriblement intéressante. Épicène éprouve une haine viscérale envers son père, elle va même mourir intérieurement à cause de lui. Comment réussira-t-elle à revivre ?

Des personnages attachants

Comme toujours avec Amélie Nothomb, l’histoire est courte. Pourtant, j’ai trouvé que les personnages étaient décrits en profondeur. La petite Épicène est un personnage très complexe et on apprend à la connaître au fil des dialogues, au fil de ses pensées. C’est juste fascinant de voir tout ce que l’auteure arrive à transmettre avec quelques mots. J’ai vu certaines critiques qui disaient justement tout le contraire de ce que je pense. Mais comme j’ai été pas mal occupée avec les cours et le travail, je n’ai pas pu lire le roman d’une traite, comme je le fais d’habitude. Comme j’ai pris mon temps, que j’ai lu quelques pages par jour, je me suis rendue compte à quel point l’écriture d’Amélie Nothomb était complexe, tout en restant extrêmement fluide, et je trouve ça remarquable.

Je me suis beaucoup attachée aux personnages d’Épicène et de Dominique. Ce sont deux protagonistes très touchants qui sont les malheureuses victimes d’un désir de vengeance. J’ai aimé découvrir leur histoire et j’espérais à chaque page tournée que leur situation allait s’arranger. La fin m’a surprise – comme toujours avec Amélie Nothomb -, mais m’a beaucoup plu. Quant à Claude, même s’il s’agit d’un type tordu, j’ai aimé découvrir comment l’auteure le décrivait. Ce que j’aime le plus chez elle, c’est sa façon de décrire les sentiments, les émotions et c’était particulièrement intéressant avec Claude comme il est – il faut le dire – un peu psychopathe sur les bords.

Court mais efficace

Le problème avec Amélie Nothomb, c’est que j’aimerais que cela continue pour toujours. En fait, j’aime tellement son style d’écriture fluide que je pourrais le lire pendant des heures sans me lasser. Évidemment, l’histoire est courte, comme d’habitude, mais elle couvre tellement de situations, tellement d’émotions, que je ne reste pas sur ma faim. Oui, c’est court, mais c’est efficace. À la fin du livre, la boucle est bouclée. Certains pensent que le nombre de pages est un problème, pour moi, ce n’est pas le cas. En y pensant, je ne sais pas ce que l’auteure aurait pu rajouter. Il y a pas mal d’ellipses narratives dans ce roman, mais elles sont pertinentes. S’il ne passe rien dans la journée d’Épicène, pourquoi s’attarderait-on dessus ? Pour moi l’histoire est parfaitement conclue et c’est tout ce qui m’importe.

Les Prénoms épicènes – Amélie Nothomb

Petit coup de gueule

J’ai vu certaines critiques véritablement assassines – certaines personnes lisent le roman annuel d’Amélie Nothomb uniquement pour la critiquer car ils savent, avant même de l’ouvrir, qu’ils ne vont pas l’aimer.. J’ai du mal à comprendre ce besoin de déverser sa haine, surtout que cela reste clairement de la littérature et que chacun a le droit d’avoir son avis. J’ai l’impression qu’avec l’effervescence autour des blogs ou même des booktubers, on affiche de plus en plus une « norme » que les gens doivent respecter s’ils veulent être considérés comme de véritables lecteurs. Combien de fois ai-je entendu : « non mais Musso/Nothomb/Valognes, c’est pas de la littérature ». Parce qu’un auteur est connu et s’adresse à un large public, alors il n’est pas assez bien pour mesdames et messieurs les littéraires ? Le fait que les gens lisent, c’est déjà extraordinaire, non ? Pourquoi toujours vouloir définir une élite ? Laissez donc les gens lire ce qu’ils veulent et si ça ne vous plait pas, alors ne vous forcez pas à lire leur chronique et encore moins les romans en eux-mêmes. Amélie Nothomb sort un livre par an. Si vous êtes certains que vous n’allez pas l’aimer, alors ne le lisez pas et au diable votre tradition de découverte de la rentrée littéraire. La lecture doit rester un plaisir pour tout le monde, alors arrêtons de chercher des problèmes là où il n’y en a pas et continuons à nous plonger dans des histoires qui nous permettront d’échapper à cette réalité bien maussade.

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