La nef des fous – tome 9 – Walking dindes

Chronique « LA NEF DES FOUS, Tome 9 – WALKING DINDES »

Scénario, dessin et couleurs de TURF

Public conseillé : tout public (à partir de 10 ans)

Style : Aventure humoristique
Paru le 24 octobre 2018 aux éditions Delcourt
Collection « Terre de Légendes »
14,50 euros

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Ca commence comme ça…


Quelque part dans les bois embrumés, le sergent et son acolyte enquêtent… au milieu de la purée de poix, ils distingue vaguement du mouvement… Glou-glouu, glou-glouuu, c’est un troupeau de dindes géantes qui foncent sur eux !
Les bestioles sont très agressives et ils ne doivent leur salut qu’à un plongeon forcé dans le cours d’eau… Pour rallier Eauxfolles, la capitale, ils ne leur reste plus qu’à suivre le courant…
En ville, les dindes ont débarqué, semant la confusion et des dégâts collatéraux. Le roi demande des comptes à son grand chancelier, mais ce dernier en autant dépourvu que d’informations concernant la disparition de la reine. Par contre, pour la reine, il semblerait que l’inspecteur Roussin est intégré dans la liste des suspects.. sa majesté… Les statistiques ne mentent pas !

Ce que j’en pense


Comptez vos abatis, les dindes géantes débarquent dans « La nef des fous » ! Turf, le maître frappadingue du lieu a libéré les affreuses bêtes au milieu de l’enquête en cours. On en oublierait presque que la reine Ophélie a disparu pendant un tour de magie du célèbre Hidouni. Ce qui ne l’empêche pas de mener, tambour battant, son petit monde décalé dans plusieurs directions simultanées…
Tout d’abord, il y a le duo de policiers improbables, qui prend systématiquement les chemins de traverse… et arrivent à leur fin, mais pas celles attendues. Ensuite, il y a Roussin, le commissaire zélé, qui soupçonne tout le monde. Sans oublier Clorinthe, la fille du roi, qui fait tourner en bourrique sa majesté, et le Grand Chambellan, tombé en disgrâce depuis sa tentative de putsch (lire les 7 premiers tomes de la série), mais continue malgré tout ses petites magouilles…


© Éditions Delcourt, 2018 – Turf

Comme à son habitude, Turf secoue le cocotier (c’est une image ! Il y a de la dinde, mais pas de cocotier…) pour nous offrir une enquête sans queue ni tête, entre délire et humour. C’est totalement décalé, souvent drôle et toujours inattendu. Impossible de prédire où il a décidé d’amener son petit monde de fou…

Au dessin, là encore, toute la fantaisie de l’auteur est en marche. Les véhicules improbables, l’univers coloré et cohérent (entre moyen-âge et période contemporaine), les délires visuels de tout genre (voir le rêve de Baltimore façon « roman photo » ou le trombinoscope des suspects), il s’amuse avec son petit monde à lui, qu’il maîtrise pleinement. C’est beau, poétique et totalement dingue.C’est simple, depuis que je suis tombé dedans (en 1993), j’adore et j’en redemande !

Si vous connaissez déjà cet univers « impitoyablement…drôle », nul doute que vous allez en redemandez une louche. Par contre, si vous n’avez pas encore goûté, ce deuxième cycle est l’aubaine qu’il vous manquait pour commencer sans avoir l’air trop tarte.
Prêt ? Gloussez (comme une dinde) !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois