The dying and the dead – Tome 1

Chronique « THE DYING AND THE DEAD »

Scénario de JONATHAN HICKMAN
Dessin de RYAN BODENHEIM

Public conseillé : Ado / Adultes

Style : Fantastique / Comics
Paru le 19 septembre 2018 aux éditions Glénat, collection Comics
176 pages couleurs,
17,50 euros

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Ca commence comme ça…


Un couple vient de s’éclipser de leur cérémonie de mariage, afin de “consommer” leur nouvel union. Alors qu’ils sont en plein ébat, des personnes armées font irruption dans la chambre et abattent froidement l’homme. La veuve, qui connaît visiblement ses agresseurs, leur explique alors comment ouvrir le coffre-fort contenant le petit coffret qu’ils étaient venus chercher… avant de se faire tuer à son tour…
Pendant ce temps, Jim Canning, ancien colonel de l’armée Américaine, est au chevet de sa femme atteinte d’un cancer en phase terminale. Un homme au teint livide apparaît et lui propose un étrange marché…

Ce que j’en pense


Voilà une série qui démarre sous les meilleurs “Hospices”. Plus sérieusement, une secte secrète, un peuple ancestrale veillant sur l’humanité depuis sa création, la quête d’immortalité d’Adolf Hitler, etc… Si tout ceci peut faire penser à un “medley” des meilleurs épisodes de “X-files”, le scénariste Jonathan Hickman est néanmoins parvenu à me surprendre avec ce premier tome.
Pour commencer, l’auteur nous “largue” dès les premières pages dans une histoire commencée depuis 50 ans déjà, et cela sans explication au préalable. Les personnages se connaissent plus ou moins et parlent alors de faits qui nous échappent totalement. Si bien que j’avais l’impression d’être un Français moyen en plein colloque Polonais sur la fission de l’atome… Pourtant, en nous entraînant d’une époque à l’autre au fil des pages, l’auteur parvient à rendre l’intrigue plus limpide, même si à la fin de l’album quelques mystères persistent. Un procédé scénaristique qui m’a fait un peu penser aux séries d’Enki Bilal.

Vient ensuite le choix des héros de la série. Jim et sa bande sont loin des jeunes premiers des séries d’action traditionnelles. Ces vétérans sont en effet plus proches de la tombe que du berceau et pourtant Hickman parvient à rendre assez crédible leur « comeback » grâce au secret qui les relie les uns aux autres. L’auteur ne cherche pas à en faire des « Bob Morane » et encore moins des super-héros. Les passages d’action mettant en scène ces seniors se déroulent durant leur jeunesse en pleine Seconde Guerre Mondiale. Le scénariste garde donc (pour le moment ?) une certaine fragilité à ses héros. L’un d’eux se retrouve même à bout de souffle après avoir donné une correction à un homme.
Mais le peuple des Baduri n’est pas inintéressant non plus, puisque l’auteur nous présente d’ors et déjà des créatures peu sympathiques. Hautains envers la race humaine et en apparence assez fourbes ces « surhommes » sont cependant à la merci de nos « vieux d’la vieille » qui doivent accomplir une certaine mission pour eux. Cela rend donc le marché passé entre eux et Jim plus passionnant encore, puisque aucun des deux partis n’a confiance en l’autre.

Pour finir, mélanger l’histoire avec un grand « H » avec un récit fantastique à le mérite de nous ancrer dans une sorte de réalité alternative assez intéressante.

Ryan Bodenheim participe lui aussi au côté réaliste de l’album en alliant des dessins d’une grande finesse à un character design efficace. Que ce soit dans les traits des personnages historiques ou purement inventés, le dessinateur fait preuve d’une minutie d’orfèvre. La moindre expression ou ride semble étudiée dans les moindres détails pour un rendu très impressionnant. Pourtant, ce qui m’a sauté aux yeux dès les premières planches c’est cette colorisation plus qu’originale. Le dessinateur utilise des monochromes pour la plupart des cases, ne se permettant une touche de couleur que de temps à autre, pour mettre en avant un élément précis du décor ou de l’action.

« The dying and the dead » a donc tout d’une grande série en devenir. Seul, des dialogues philosophiques (selon moi pas très inspirés) viennent alourdir inutilement le scénario. Un petit bémol qui devrait disparaître au fil des tomes (du moins, je l’espère).


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois