L’Indé Panda 6

L’Indé Panda 6

Soyons honnête, je n’avais aucune attente particulière par rapport à ce magazine. J’ai été tout simplement bluffée, chaque nouvelle était meilleure que la précédente et je crois que j’ai adoré presque toutes les nouvelles qui composent ce magazine. Je m’attendais à avoir une ou deux dans mes préférés, mais je ne suis pas capable de faire un ordre tellement elles étaient toutes magistrales. Je vais donc me contenter de faire un petit commentaire pour chacune.

Le procès participatif de Bouffanges: cette nouvelle a un joli principe avec son idée de démocratie participative et de jurys comme réseaux sociaux. Je n’ai pas autant adhéré que prévu car j’ai trouvé le résultat trop convenu mais j’ai bien aimé la réflexion sur l’importance des téléphones portables dans notre vie. Avec le début qui commençait comme le Procès de Kafka, j’ai aussi trouvé ça dommage que l’auteur n’aille pas jusqu’au bout de l’idée et garde une affaire criminelle sérieuse pour incriminer le personnage principal.

Dan de Catherine Loiseau: Le roman policier revisité avec des robots et un huis-clos particulièrement savoureux. J’ai bien aimé la construction des logs, la pensée du robot et la manière dont il essaie de comprendre les émotions. C’est léger et amusant comme Asimov et on en redemande.

Un caveau sans vitrail de Laurent B: On se prend dès le début à sympathiser avec la petite fille kidnappée qui garde des ressources impressionnantes et reste calme jusqu’à la fin. J’ajouterais juste que la parade finale ne marche pas trop sur une liseuse en noir et blanc et a un côté un peu invraisemblable malgré tout mais j’étais prise dans l’intrigue. Pauvre chaton!

Maïa et l’homme blanc de Céline Saint-Charle: Cette nouvelle est juste mignonne et agréable, elle donne un peu de douceur et de joie de vivre dans l’ensemble des nouvelles. On se prend à rêver d’un monde comme celui de Maïa et cela fait du bien. C’est simple et beau.

L’étrangère qui vit chez moi de Khalista Farall: j’ai trouvé cette nouvelle un cran en-dessous des autres. Même si l’ambiance est assez noire et retranscrit bien l’idée, j’aurais préféré plus de mise en situation.

Maman est une espionne de Nicolas Chevolleau: j’ai un sentiment ambigü par rapport à cette nouvelle, elle est amusante et donne un point de vue de petite fille qui n’a pas compris grand chose à la vie des « grands » mais j’avoue que j’aurais préféré avoir tout le mode d’emploi pour mieux comprendre l’ironie de la situation. En tout cas,  joliment trouvé comme idée!

Tout compte fait de Nathalie Bagadey: cette nouvelle rayonne de bonheur et elle est très agréable à lire. Elle donne un éclairage différent sur les contes de fées qu’on avait tous plus ou moins dédaigné à un moment. Ma petite critique serait le ton excessivement joyeux et précipité qui garde un petit côté maladroit sur l’ensemble.

Dans l’impasse du chat de Marie Havard: voici un de mes coups de cœur si ce n’est la meilleure nouvelle de tout le recueil. L’autrice réussit à donner une existence à un chat qui va vivre de grandes aventures. La fin conclut avec brio cette histoire féline incroyable avec le héros félin bien mal récompensé de ses actions.

Le dernier chant de Cindy de Vincent Ferrique: pour être honnête, même si la nouvelle est bien écrite, l’intrigue est beaucoup trop noire et horrible pour que je l’apprécie. Elle m’a mise mal à l’aise et j’ai trouvé le rythme un peu trop mou. J’aurais aussi préféré que le « don » de Cindy soit mieux décrit, elle écoute, parle et ça marche?

Le numismate de Patrice Dumas: La chute est grandiose et le reste est digne d’un grand écrivain, on croirait du Balzac et on y croit jusqu’au bout aux pouvoirs magiques.

La dernière danse de Valéry Bonneau: l’idée est grandiose de faire quelqu’un qui est allergique au toucher et ne peut toucher aucun être humain. Malheureusement, je trouve qu’elle n’a pas été exploitée jusqu’au bout et je suis restée sur ma faim.

Bal du 14 juillet de Zia Odet: cette nouvelle est très noire, très dure et j’avoue qu’elle l’est beaucoup trop pour ma sensibilité, j’étais plutôt choquée mais elle est remarquablement bien écrite.

Donc comme vous voyez, on a une sacrée collection de nouvelles toutes plus géniales les unes que les autres. Si je devais prendre mes trois préférées dans tout ça, je dirais Maïa et l’homme blanc de Céline Saint-Charle, Dans l’impasse du chat de Marie Havard et Le numismate de Patrice Dumas.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois