Chronique « DE LA NÉCESSITÉ d’AVOIR UN OURS CHEZ SOI »
Scénario & dessin de DEBHUME
Public conseillé : Adultes / Ado
Style : Humour
Paru le 31 aout 2018 aux éditions « Le Lombard », hors collection.
64 pages couleurs, 14,95 euros,
Share
Ca commence comme ça…
Chez le psy, un jeune homme se confie. 33 ans, un travail pas passionnant, il a toujours eu l’impression que la vie va trop vite pour lui. Lui, il regarde plutôt le train passer (comme une vache)… Mais tout a changé, car Ernest l’Ours s’est invité chez lui.
Il est gentil Ernest, mais c’est un vrai nid à problème. Quand il rentre chez lui, La baignoire a débordé et cela a provoqué une fuite dans l’immeuble. Il a beau l’engueuler, il s’excuse plus tard en lui préparant le dîner. Avec ses grosses pattes, la motricité fine, ce n’est pas son truc, c’est normal…
Prix “Raymond Leblanc”
« De la nécessité d’avoir un ours chez soi » est le premier album de Debuhme. Ce jeune auteur a reçu le prix “Raymond Leblanc”. Cette compétition internationale, portée par les éditions du Lombard, sélectionne chaque année un projet et l’accompagne (financièrement et éditorialement) pour lui faire voir le jour. C’est donc en même temps un premier album, mais choisi pour ces qualités par un jury de professionnels que voici.
Ce que j’en pense
Et s’il suffisait d’avoir un truc hors norme (un ours, pourquoi pas !) pour supporter le quotidien et avancer dans une vie qui ne vous plait pas ? C’est l’idée (un peu barrée) de Debuhme, qui nous raconte, sur un ton tout à fait normal, comment un jeune paumé de 33 ans voit sa vie changer (en mieux) avec l’apparition d’Ernest. Avant ça, il n’était vraiment pas à l’aise dans ses basquettes et sa vie étriquée. Boulot pas gratifiant, vie privée vide (sa mère l’appelle tous les jours), il est temps que ça change avant de sombrer dans la dépression…
Mais que fait Ernest, l’ours la dedans et d’où vient-il ? Debuhme ne nous en dit rien, excepté que sa présence est peu catastrophique quand même. Il faut dire que ce n’est pas si facile de nourrir et de cacher en ours dans un petit immeuble bourgeois… Malgré les difficultés d’intendance, il va mieux grâce à la présence d’Ernest, il rencontre même une femme qui s’intéresse à lui, et son “nihilisme”…
Au dessin, Debuhme travaille ses personnages comme un dessin animé. Son trait caricatural croque les trognes et les personnages avec un bon coup de crayon. C’est vif et drôle.
Pour résumer, « De la nécessité d’avoir un ours chez soi » est une belle petite fable sur la vie quotidienne, qu’il faut s’avoir un peu bousculer pour supporter et ne pas sombrer. C’est frais et lisible par tous.