Couleurs de l’incendie - Pierre Lemaitre

Couleurs de l’incendie - Pierre Lemaitre Deuxième volet de la trilogie ouverte avec Au-revoir là-haut, Couleurs de l’incendie s’attarde sur la trajectoire de Madeleine Péricourt au fil des années 30, où comment l’héritière de l’une des plus grandes fortunes de France est poussée à la ruine après le décès de son père par les manigances de son entourage et le geste fou commis par son fils le jour des funérailles de son grand-père.
Un plaisir de retrouver Pierre Lemaitre dans ce roman fleuve qui brosse, à travers les mésaventures de Madeleine, le portrait d’une Europe frappée par la crise économique et la montée du nazisme. L’intrigue mêle le monde des affaires, la politique, la presse et la haute bourgeoisie dans un tourbillon dont  personne ne sort indemne. Histoire d’une chute, d’un déclassement social mais surtout d’une impitoyable et machiavélique vengeance, ce feuilleton digne des plus belles heures de la littérature populaire joue parfaitement son rôle de page-turner addictif.
J’ai adoré la galerie de personnages, tous plus retors les uns que les autres, même s’il faut bien reconnaître que personne n’attire l’empathie dans ce panier de crabes (même Madeleine et son fils, pourtant victimes désignées au départ, ne font rien pour que l’on plaigne leur triste sort).
Une lecture de vacances idéale, plus divertissante qu’engagée sur le fond mais comment ne pas reconnaître les talents de conteur d’un Lemaitre tricotant son récit avec autant de maîtrise que de virtuosité, sans parler de sa capacité à restituer l’atmosphère d’une époque en ébullition. Inutile de préciser que je suis partant pour le dernier volet de la trilogie qui devrait se dérouler durant la seconde guerre mondiale.
Couleurs de l’incendie de Pierre Lemaitre. Albin Michel, 2018. 535 pages. 22,90 euros.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois