Je reviens avec beaucoup de retard (j'ai fini les cours depuis 3 mois...) sur mon année de PACES en tant que doublante (= carrée), avec un article un peu plus court que le premier consacré à ce sujet. Si ça t'intéresse, mon autre article par ici.

Déjà, je vais commencer par te dire que malgré mes 2 PACES, je ne passerai pas en deuxième année de médecine puisque j'ai raté, et je me dirige actuellement vers une L2 de psychologie. Et je pense qu'il faut que te dise que ce n'est pas grave. ça arrive. Je ne suis pas la première, je ne serai pas la dernière, mais il est nécessaire de comprendre que ce n'est pas parce que tu es carrée que tu vas forcément réussir, c'est faux. Pour rappel, j'étais classée 899è lors de ma première année, et 584è pour ma deuxième : loin d'être dans les 247 premiers pour faire médecine donc !

Mais je t'explique tout un peu plus en détail ci-dessous.

Si j'ai beaucoup changé ma méthode de travail entre les deux semestres de ma 1ère PACES, ça n'a pas été le cas pour la 2ème : j'ai gardé la méthode des jours (révisions à J0, J1, J3 blabla), mais j'ai ajouté deux semaines de QCM intenses avant les partiels puisque je me suis inscrite à une prépa en ligne qui fournissait des QCM. Le tutorat était loin d'être suffisant (en tout cas à Strasbourg), et je pense que la prépa est plus que nécessaire pour comprendre certaines matières comme la physique et les maths. J'ai beaucoup bossé des notions que j'avais écartées par manque de temps pendant ma 1ère PACES, comme par exemple les différentielles sur lesquelles je me suis arraché les cheveux (et qui ne sont pas tombées au concours, comme par hasard...), ou encore TOUS les chapitres de physique qui ont permis de remonter un peu ma moyenne (je pensais pas compter sur les maths et la physique un jour, il faut s'attendre à tout).

Mais globalement, ma méthode est restée la même : début des révisions à 9h avec des matières " simples " comme la bio, les sciences humaines ou la chimie ; reprise après le repas avec les matières un peu plus lourdes comme la physique ; et relecture/QCM le soir jusqu'à 22 ou 23h... et ceci tous les jours de septembre à janvier. C'est un rythme à apprivoiser, et même si je n'ai jamais été une grande bosseuse pendant mes années lycée j'ai réussi à le garder pendant deux ans.

Je ne vais pas te mentir et te dire que la 2ème PACES est plus simple que la 1ère, parce que c'est faux à mes yeux. La 2ème a été la pire, et de très très loin. Tu sais à quoi t'attendre, tu sais les sacrifices que tu vas devoir faire, pourtant c'est dur de tenir au fil des mois. J'ai voulu laisser tomber plusieurs fois parce que je n'en pouvais plus, il y a des jours où je ne bossais pas parce qu'impossible de me mettre à bosser ou de rester concentrée, et je me suis souvent demandé pourquoi je m'infligeais ça. Mes quelques amis doublants étaient au bout du rouleau eux aussi, donc difficile de se motiver entre nous quand on a tous envie de lâcher... mais on a tenu bon, et certains ont réussi à passer (heureusement !).

Début 2018, début du 2ème semestre, je découvre Fortnite (fallait bien que je le case quelque part) qui va me servir de défouloir et me permettre de relâcher un peu la pression... jusqu'en mai, où j'ai craqué et j'ai pété les plombs. Mai étant aussi le mois des derniers partiels, ça a été compliqué à gérer. Je n'arrivais plus à bosser, je me mettais une pression monstre qui ne m'a servi à RIEN, je stressais pour des trucs débiles, j'ai arrêté de sortir parce que je devais réviser mais je n'y arrivais pas, je ne faisais plus de pauses... C'est aussi la période où j'ai délaissé le blog parce que je culpabilisais de lire et/ou écrire des articles et je pensais que c'est ce qui me ferait foirer mon année. En fait, je culpabilisais peu importe ce que je faisais et c'était un cercle vicieux : j'avais besoin de calmer le jeu mais j'avais aussi réussi à me convaincre que si je faisais autre chose que réviser j'allais me planter. Puis sont venus les exams, le soulagement et les larmes de joie parce que ça s'est enfin terminé, et que quoi qu'il arrive le cauchemar était fini. Je crois d'ailleurs que je n'ai jamais autant dormi que les jours qui ont suivi le concours...

Les résultats du concours sont arrivés mi-juin, et même si je m'attendais à ce résultat vu mon classement du 1er semestre, ça a été la douche froide puisque c'est le moment où j'ai réalisé que peu importe ce que je ferais, je ne serai jamais médecin. Mais le plus dur a été de me dire que même deux ans de travail acharné n'avaient pas payé, et que j'allais devoir repartir de 0. Je n'en ai pas trop parlé sur les réseaux (j'ai tweeté une seule fois dessus d'ailleurs), et je vais t'avouer une chose ici, c'est tout simplement parce que j'avais honte d'avoir raté. C'est complètement con vu que le taux d'échec est de 90%, mais vu le soutien, les messages et tout le reste des twittos ou instagram, j'avais juste honte de pas avoir réussi. ça a été un gros coup au moral, et ça a surtout provoqué beaucoup de remises en question : est-ce que j'avais la bonne méthode de travail ? Est-ce que je bossais assez, relisais assez, faisais assez de QCM ? Est-ce que je sortais " trop " (oui parce que dans ma tête, sortir une fois toutes les 2 semaines, et pas en soirée hein, c'était trop), ou je faisais trop de pauses ? Pourtant je savais que j'avais tout donné, mais je n'ai pas pu m'empêcher de douter de tout, et surtout de m'en vouloir pour ne pas avoir donné plus.

Aujourd'hui je suis inscrite en L2 de psychologie, et j'ai trouvé pour la suite un master qui correspond à peu de choses près au métier que je voulais faire en entrant en PACES. Ça a été dur de passer à autre chose mais avec le recul je pense que le plus important est d'avoir tenté, pour ne pas regretter ensuite. Et surtout, le plus important reste de rebondir et de ne pas se laisser écraser par cet échec. Oui j'ai raté (en beauté même si tu veux mon avis), mais je raterai plein d'autres trucs dans le futur pourtant ma vie ne s'arrête pas là. J'ai aussi compris que ça ne servait à rien d'avoir honte, c'est pour ça que j'ai écrit cet article, pour que ceux qui se plantent, que ce soit une fois ou trois, réalisent que ce n'est pas un drame et qu'il faut relativiser voire même utiliser ce raté pour mieux rebondir.

Surtout, je me suis demandé si j'aurais pu tenir les 10 ans d'études, les ECN en sixième année, l'externat, l'internat et tout ce qui va avec... et aujourd'hui je pense pouvoir te dire que non. Je ne dis pas que la PACES est un bon moyen de " faire le tri " parce que c'est loin d'être le cas, mais vu comme j'ai vécu ces années je pense que je n'aurais pas été capable de survivre aux autres Donc j'ai arrêté de m'en vouloir, je suis passée à autre chose, et aujourd'hui j'ai plus que hâte de rentrer en psycho et d'apprendre de nouveaux trucs (qui me seront, j'espère, plus utile que d'apprendre à résoudre des différentielles) !

Encore une fois, merci à ceux et celles qui m'ont motivée et soutenue pendant ces deux ans, je ne sais pas ce que j'aurais fait sans vous et vos blagues (parfois un peu nulles faut le dire), donc MERCI ♥