Le jour où mon pénis est tombé

Le jour où mon pénis est tombé
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Le jour où mon pénis est tombé
Titre : Le jour où mon pénis est tombé
     Auteur : David Duranteau     Sorti le 28 juin 2017     Lu entre juin et juillet 2018     Auto-édition     Genres : Humour /  Policier
► 4eme de couverture : 
Je m’appelle Fabrice Carmen, j’ai 43 ans, je suis le présentateur vedette de la matinale d’une grande radio française.J’ai du fric, je suis connu, les meufs m’adorent, je suis le mec que tout le monde rêve d’être…Sauf que récemment les petits désagréments s’accumulent… Mon pénis, par exemple… Il est tombé, un matin, sous la douche… Ça fait un choc de le voir à côté de la savonnette… Et cette nouvelle animatrice à la radio qui ne porte jamais de culotte, c’est la fille d’un cinéaste connu, je crois qu’elle essaie de me piquer ma place… Et comme une apothéose, à l’instant où je vous parle, une femme est allongée sur mon canapé hors de prix, une coupe de champagne plantée dans la gorge… Je m’allumerais bien une clope, moi…
Je remercie David Duranteau pour ce SP, j’ai été contacté par mail et j’ai trouvé la demande originale. 
Le jour où mon pénis est tombé
    Le titre de ce livre donne immédiatement le sourire, je pense que nous imaginons tous cette scène plutôt comique, improbable surtout, mais qu’en est-il du contenu ? Qu’est-ce que ce livre va nous raconter si ce n’est ce qu’indique le titre ? Eh bien laissez-vous surprendre par une histoire rafraîchissante, drôle et particulièrement décalée. Succomber à ce livre, c’est plonger au cœur d’un récit délirant qui sous des apparences de roman léger délivre un véritable message. 


      Le jour où mon pénis est tombé retrace l’histoire de Fabrice Carmen, animateur vedette de radio et quadragénaire très séduisant qui papillonne à droite et à gauche sans parvenir à trouver la fleur idéale. Sa vie va subitement basculer lorsqu’il va perdre ce dont il est tant fier, ce qui lui permet d’enchaîner les succès mais surtout, ce qui symbolise la virilité. L’enfer va débuter car il n’est pas question d’avouer ce terrible secret, surtout pour un tel séducteur ! Va s’ensuivre une course contre la montre pour tenter de rectifier le tir… Les premières pages prêtent donc à rire car il n’est pas donné à tout le monde de perdre son pénis. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Fabrice Carmen, malgré son nouvel handicap, ne pense qu’à dominer le monde. En effet, il s’agit d’un homme totalement imbu de sa personne et détestable ; typiquement le genre de personnage que l’on a envie de gifler tant son comportement est insupportable. Je l’ai de suite pris en grippe et je pense que ce sentiment est voulu et pleinement assumé de la part de l’auteur. David Duranteau est parvenu à créer un personnage totalement antipathique auquel on fini tout de même par s’attacher, à force de patience et de persévérance, c’est là un véritable tour de force. 
      Tout au long du récit, une relation étrange et presque intime s’installe entre le lecteur et les personnages. C’est à chaque fois la première personnage du singulière qui est employée, jusqu’à là rien de particulier, sauf que ce « je » s’adresse à un « tu » qui n’est autre que le lecteur ! En ce sens, un sentiment de proximité s’installe très rapidement, nous sommes immiscés dans l’intimité des protagonistes, nous connaissons leurs pensées, leurs doutes ainsi que leur peurs. Nous apprenons à les connaître et nous sentons proches d’eux Je ne vous cacherai pas que Fabrice Carmen monopolise et l’attention et l’espace, mais les personnages dits secondaires ne sont pas en reste pour autant, ils sont même très intéressants et font progressivement avancer l’histoire. Je pense notamment à Hélène, chirurgienne et jeune femme pleine de vie qui tente de trouver l’amour, celui qui fait battre votre cœur à chaque fois un peu plus fort… Je pourrais également vous parler de Bénito, ce chauffeur de taxi ou plutôt cet entrepreneur qui conduit les gens à destination. Bénito est un être attachant que l’on prend facilement en pitié tant il semble fragile mais pourtant indispensable. Je vous parlerai enfin de Monica, gothique dans l’âme et femme mystérieuse, cette dernière a plus d’un tour dans son sac… 
Le jour où mon pénis est tombéCi-dessus une photo de Lège-Cap Ferret - Source
     L’histoire se déroule en France, plus particulièrement entre Lège-Cap Ferret, autrement dit le Bassin d’Arcachon, et la région Parisienne. Pour être allée plusieurs fois du côté d’Arcachon et du Cap Ferret, je visualisais plus facilement les décors ainsi que l’ambiance des lieux et je peux vous assurer que c’était très agréable quoique parfois un poil stéréotypé. Dans la capitale, c’est l’univers de la radio que nous découvrons, à la fois émerveillés et sous le choc de ce monde très tape à l’œil. Nous sommes plongés au cœur de ce qui semble être la haute société, l’élite mondaine, un milieu dans lequel le snobisme est roi, l’illusion reine. Je n’ai pas particulièrement adhéré à cet univers car je dois avouer qu’il représente une partie de ce que je méprise ou tout du moins, Fabrice Carmen et ses manières incarnent ce que j’exècre. Pour autant, je dois reconnaître que l’auteur joue parfaitement avec les clichés ainsi qu’avec nos a priori, il se sert des stéréotypes collectifs afin de les briser ou au contraire, les renforcer. J’ai trouvé ce jeu très habile quoique parfois répétitif, permettant de pointer du doigt ce qui fait mal et d’insister dessus. 
     Comme évoqué précédemment, l’auteur alterne les points de vus des personnages, je dois avouer que d’un côté cela dynamise le récit, le rendant moins monotone, mais d’un autre côté j’avoue avoir eu quelques difficultés, notamment à identifier qui parlait à chaque fois. Il n’était pas rare que je recommence la lecture d’un paragraphe pour bien comprendre de qui il s’agissait, notamment à cause du style. En effet, David Duranteau possède un style très particulier, certes unique, mais auquel je n’ai pas forcément accroché. A la fois déroutant, très oralisé et en même terriblement lent voire lourd, l’utilisation sans doute excessive des trois points de suspension m’ont plus d’une fois fait perdre le fil, provoquant même un certain malaise. Leur usage n’était à mes yeux, pas toujours justifié, d’autant plus qu’ils étaient employés pour chaque personnage, ce qui ne permettait malheureusement pas de les différencier facilement. En somme, l’auteur possède une belle plume, camouflée par trop de nombreuses fioritures en ce qui concerne la ponctuation. C’est un style, un style auquel malheureusement je n’adhère pas. J’ai d’ailleurs mis ce roman en pause avant de reprendre la lecture des semaines plus tard, notamment parce que je sentais que je n’étais pas dans la bonne période pour le lire. Je ne voulais pas me forcer car je savais que je pourrais davantage l’apprécier en prenant le temps de savourer l’histoire. Et cela a marché, alors que je n’étais pas vraiment entrée dans l’histoire pendant le premier tiers, j’ai dévoré les deux autres avec avidité. 
     Au fil du récit, les actions s’enchaînaient, de même que les surprises, bonnes comme mauvaises. J’ai trouvé que certaines choses allaient un peu vite, suivant sans doute le rythme et l’effervescence parisienne. J’ai été happé dans un tourbillon, ne sachant parfois plus où donner de la tête, me demandant si l’auteur allait revenir sur tel ou tel indicent, sur tel ou tel personnage. Tout était à l’image de la frénésie parisienne, de ce rythme boulot/métro/dodo dans lequel chacun semble un peu prisonnier, tentant maladroitement de s’extirper d’une routine installée depuis bien trop longtemps. Alors quand tout bascule pour Fabrice, j’ai eu l’impression que le rythme de l’histoire suivant celui de la vie de Fabrice, un rythme tantôt effréné, tantôt plus modéré. Jamais sage toutefois, car comme le titre le laisse penser, le sexe occupe ici une place importante sans pour autant gâcher la lecture. Le sexe, on l’évoque, on en parle franchement mais finalement, on le vit très peu. Tout ce qui concernait les rapports sexuels ou même le sexe en général étaient souvent suggestifs, parfois crus mais jamais véritablement choquants. Souvent tournée en dérision, la sexualité représente presque un personnage à part entière, complètement intégrée dans l’histoire et fondue dans le décor. 
Le jour où mon pénis est tombé
      Dans Le jour où mon pénis est tombé, il est également question d’une enquête policière, et pas des moindres ! Notre cher animateur de radio semble avoir quelques petits soucis avec les forces de l’ordre, mais est-ce réellement de sa faute ? S’ensuit des péripéties toutes plus loufoques les unes que les autres, un suspense parfois intenable et des révélations croustillantes. Cette enquête pimente le récit et lui fait prendre des tournures intéressantes et non moins surprenantes, nous laissant l’occasion de nous familiariser avec un enquêteur quelque étrange mais sympathique. Suivre le déroulement de l’affaire apportait un souffle nouveau et bienvenu au récit, permettant à l’auteur de déjouer les pièges d’une intrigue trop classique. 
     Mais alors, quels messages ce livre fait-il passer ? Quelles leçons peut-on tirer de cette lecture ? Car c’est bien là tout l’enjeu lorsque je commence un récit : qu’est-ce que je vais pouvoir retenir ? Et bien, sous des apparences légères, presque frivoles, Le jour où mon pénis est tombé s’intéresse à des sujets passionnants. Sous couvert d’humour, ce livre aborde la peur, celle de s’attacher à l’autre, car il est bien connu que s’attacher à quelque, faire confiance, c’est donner les clés de notre cœur, c’est offrir la possibilité à quelqu’un de nous briser. Comment faire confiance quand on est un animateur vedette et que les gens n’en veulent qu’à votre image ou votre argent ? Quand les sentiments entrent en jeu, tout est chamboulé, pour le meilleur et pour le pire. 
     La différence fait également partie de ce livre, la différence comme un handicap qui nous asphyxie, comme d’un poids que l’on traîne… Elle est très particulière pour Fabrice car elle concerne son membre viril et n’est donc pas visible par le plus grand nombre. Toutefois, force est de constater qu’elle est là, en lui et qu’il doit apprendre à vivre avec, à la côtoyer mais surtout, à l’accepter. Car accepter sa différence revient à devenir plus fort. Deux autres grandes thématiques sont abordées, celle du pouvoir et de la jalousie, qui vont malheureusement souvent de pair. La jalousie est un frein qui ronge les âmes et les empêche d’avancer, elle est à bannir de toutes relations, amicales, familiales et surtout amoureuses. La jalousie est un crève-cœur. De même, le pouvoir, lorsqu’il est entre de mauvaises mains, peut conduire aux pires extrémités. A l’instar de la jalousie, il peut pousser certains individus à commettre des actes odieux et totalement irresponsables, à commettre l’irréparable sous couvert d’être celui qui domine. 
     Vous l’aurez compris, ce livre ce n’est pas une simple histoire de pénis et d’amour, c’est une critique du monde nombriliste dans lequel nous vivons. Malgré quelques petits couacs concernant la plume et le rythme, j’ai passé un très bon moment avec ce livre qui m’a montré un autre visage que ce à quoi je m’attendais. L’humour et la légèreté sont au rendez-vous, proposant un récit désopilant et captivant tout en instaurant une certaine proximité avec le lecteur. La fin est un clin d’œil à cette relation particulière nouée entre le lecteur et les personnages, c’est comme si maintenant, nous faisions aussi parti de cette grande famille de personnage, à l’image de Fabrice Carmen. En définitive, ce fut une lecture rafraîchissante et originale, idéale pour se détendre à l’ombre d’un palmier, et pourquoi pas, au Cap Ferret ! 


► 3 raisons de lire Le jour où mon pénis est tombé : 

- Une histoire drôle et rafraîchissante
- Une plume unique
- Un personnage principal totalement déjanté
Le jour où mon pénis est tombéLe jour où mon pénis est tombé
Je valide la catégorie 38 du Défi lecture 2018 : Lire le livre d'un auteur aux initiales doubles ainsi que la catégorie Lire un livre comique du Challenge 2018.
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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois