Captain America #1

Le journaliste et scénariste de comics Ta-Nehisi Coates reprend la destinée de Captain America avec Leinil Francis Yu aux dessins, la promesse d'un nouveau départ qui s'intéresse réellement aux conséquences de Secret Empire, à la chute de Hydra et la fin du S.H.I.E.L.D.. Mais pas seulement !

Pour celles et ceux qui ne le savent pas, Ta-Nehisi Coates, journaliste afro-américain, auteur du livre de chevet de Barack Obama, est également le scénariste du comic book Black Panther depuis plus de 3 ans dans lequel il aborde à la fois les problèmes inhérents au continent africain mais, aussi, au fait d'avoir la peau noire dans notre société moderne. Donc si le scénariste aborde le côté "afro" avec ce titre, avec celui sur Captain America, il va aborder celui d'être américain et ce que ce pays représente.

L'un de ses prédécesseurs, Nick Spencer, a utilisé le titre pour écrire une allégorie sur la montée des White Supremacists aux Etats-Unis en montrant une sorte de dystopie quasi-apocalyptique. Coates a décidé de prendre à bras le corps les conséquences de cette histoire tout en proposant une métaphore de la société dans laquelle nous vivons. Très clairement, la situation politique des Etats-Unis inquiètent de nombreux auteurs et nombreuses autrices de BD qui profitent de leurs œuvres pour montrer ce qu'ils ou elles observent ou pour y déballer leurs peurs. Si Spencer était plutôt dans le second cas, Coates préfère le premier. Il montre que les gens n'ont plus la même confiance en Captain America, devenant dans cette allégorie le symbole de l'Amérique.

Coates n'oublie de nous raconter une histoire de Captain America mais, par définition, cette série se veut politique. Elle l'a toujours été de manière plus ou moins marquée. Mais, peu importe, pour celles et ceux qui ont peur que le discours prenne place sur la situation, n'ayez crainte, le scénariste gère parfaitement l'ensemble. On retrouve ce que ses prédécesseurs ont fait : la dynamique du run de Ed Brubaker, les conséquences de ceux de Rick Remender et de Nick Spencer, mais aussi la proximité envers le peuple que Mark Waid a voulu mettre en avant durant son cours passage sur la série. Coates assimile tout ça et nous le retransmet très bien tout en nous proposant de nouvelles menaces pour Captain America et nous livrant un premier épisode au rythme si bien maîtrisé qu'il se dévore.

Je ne suis pas le plus grand fan de Yu. A vrai dire, même si j'ai apprécié son passage sur New Avengers et sur Secret Invasion notamment, en règle générale je n'ai pas sa manière de dessiner. Là, il y a tout ce qui me dérange chez lui mais aussi ce que j'aime bien lorsqu'il s'applique. Du coup, je pense que je peux dire sans trop m'avancer qu'il est plutôt en forme et que les fans du dessinateur ne seront pas déçus.

Captain America #1


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