Bad Ass – Kitty Kitty kill kill

Chronique « BAD ASS – Kitty Kitty Kill Kill »

Scénario de HERIK HANNA
Dessin et couleurs de JULIEN MOTTELER

Genre : Anti-héros délirant

Public : Ado/Adultes
Paru le 16 mai 2018 aux éditions DELCOURT/em>, Collection Contrebande
15,50 euros

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Ça commence comme ça…

Après avoir innocemment volé le « ré » d’un requiem qui passait sur la platine de ses parents, une petite fille se découvre une acuité auditive hors du commun. À ce don vient s’ajouter le pouvoir de manipuler les sons afin de les rendre inaudibles ou au contraire tellement puissants qu’ils peuvent faire exploser des objets.
Après avoir fugué de chez ses parents, la jeune fille décide de mettre ses talents au service du crime en devenant la voleuse la plus talentueuse de Roman City. Mais lorsque Amadeus Kitty se décide à voler un livre démoniaque, sa route va malheureusement croiser celle des «New Masters of crime» et surtout de « Dead end ».

Ce que j’en pense :

“Kitty Kitty kill kill” est le second spin-off de la série “Bad ass”. Qui dit spin-off, dit récit complet mais surtout entièrement indépendant de l’intrigue principale. Preuve en est que depuis le tome précédent (dont j’avais déjà fait la chronique) je n’ai toujours pas lu un album de la saga et j’ai réussi à suivre l’histoire sans problème. Un pitch assez simple qui sert surtout de prétexte pour mettre une nouvelle fois notre héros dans des situations impossibles. Comme pour “Jack goes to hell” le scénariste Herik Hanna (à priori rien avoir avec le Hanna de “Hanna – Barbera”) nous entraîne dans une aventure complètement déjantée où combats dignes d’un comics américain flirtent avec un humour bien trash.

Jack me fait d’ailleurs penser, par sa gouaille, à des personnages comme Freddy Krueger ou Deadpool. Mais l’originalité de cet opus réside surtout dans le fait que nous assistons quasiment à un huis-clos. En effet, seule une dizaine de pages se déroulent en dehors du hall d’exposition du muséum de Roman City. Un lieu confiné donc, mais qui permet tout de même au scénariste de nous proposer une ribambelle de personnages tous plus incongrus les uns que les autres. Nous retrouvons au casting, outre Dead End et Amadeus Kitty, une fan inconditionnelle de Mister T, appelée très finement Miss T, un humanoïde rhinocéros (hommage à peine caché à Rocksteady des «Teenage mutant hero turtles») et même un personnage légendaire dont on se demande vraiment ce qu’il est venu faire dans cette galère, surtout qu’il se ridiculise totalement ! Mais je vous laisse découvrir de qui il s’agit par vous-même…
En parlant de ridicule, les “New masters of crime” se posent là. Avec eux, l’expression “bêtes et méchants” prend tout son sens, puisqu’il n’y en a pas un pour relever la stupidité de l’autre. Un pur régal de répliques débiles.

Parlons maintenant dessins. L’artiste Julien Motteler n’a pas à rougir de sa prestation, bien au contraire. Il réussit même l’exploit de nous faire deviner les mimiques de Jack bien qu’il porte une cagoule lui couvrant entièrement le visage. De plus, son style graphique (évidemment très inspiré comics) apporte encore plus de punch à l’album. Pour ne rien gâcher, une colorisation moderne mais soignée finit de nous cueillir. Vous l’aurez donc compris “Kitty Kitty kill kill” est un défouloir à l’américaine, Hanna assurant le show de mains de maître. À lire absolument !