Retour à Rome pour Marie et Raphaël

Retour à Rome pour Marie et Raphaël

Une nuit à Rome – Livre 3 (Jim – Editions Grand Angle)

C’est un retour auquel on ne s’attendait plus. Tous ceux qui ont lu les deux premiers épisodes de la saga romantique « Une nuit à Rome » se souviennent à coup sûr de l’histoire étonnante de Marie et Raphaël. Nés le même jour, ils s’étaient fait la promesse à vingt ans de passer la nuit de leurs 40 ans ensemble à Rome. En couple avec une autre fille à ce moment-là, Raphaël avait oublié ce serment. Jusqu’à ce que, deux jours avant son quarantième anniversaire, il reçoive une vieille cassette VHS de la part de son amour de jeunesse, ainsi qu’un numéro de téléphone. Du coup, il avait tout plaqué pour la rejoindre à Rome. Après cette fameuse nuit, on pensait le récit terminé. Erreur! Dix ans après, Marie et Raphaël sont de retour dans la Ville éternelle, avec l’espoir un peu fou de renouer avec la magie de cette nuit passée ensemble à Rome. Mais le moins que l’on puisse écrire, c’est que la cinquantaine ne réussit pas vraiment aux deux anciens amants, qui sont depuis lors retournés à leur existence d’avant. Raphaël s’est fait plaquer par Sophia, la mère de ses enfants, ce qui l’a amené à se plonger corps et âme dans son travail, tandis que Marie semble elle aussi en plein doute à l’approche de la cinquantaine. Malgré tout, ils s’accrochent tous deux au pacte conclu la nuit de leurs 40 ans: celui de se revoir dix ans plus tard dans la même chambre du même hôtel à Rome. C’est donc plein d’espoir que Raphaël décide d’inviter Marie à la grosse fiesta qu’il organise pour son cinquantième anniversaire, dans le magnifique appartement romain que lui prête son directeur commercial. Mais n’est-ce pas peine perdue de chercher à faire revivre le passé?

Retour à Rome pour Marie et Raphaël

Le dessinateur et scénariste Jim (Thierry Terrasson de son vrai nom) s’est imposé ces dernières années comme l’un des auteurs les plus prolifiques et les plus vendeurs de la bande dessinée franco-belge. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: au total, Jim a publié plus de 90 BD et romans graphiques à ce jour et il a vendu plus d’1,2 million d’albums. Parmi les plus connus, on retrouve des titres comme « Un petit livre oublié sur un banc », « Petites éclipses » ou « L’invitation ». Ces deux derniers ont d’ailleurs fait l’objet d’une adaptation au cinéma. Et puis bien sûr, il y a « Une nuit à Rome », qui est certainement l’une des BD les plus emblématiques de Jim. Sans trop de surprise, cette histoire va, elle aussi, être adaptée au cinéma dans un futur très proche, les droits ayant été achetés par deux sociétés de production. Le début du tournage serait imminent. Il faut dire que Jim lui-même affirme qu’il écrit les scènes de ses BD comme les scènes d’un film. Et il n’hésite pas à se comparer à des réalisateurs comme Cédric Klapisch ou Claude Sautet, avec qui il dit partager « cette façon de regarder les gens de près ». La comparaison est sans doute un brin exagérée, mais il est vrai que la force des BD de Jim réside dans leur capacité à capter l’air du temps et à revisiter de façon moderne des thématiques universelles comme l’amour ou l’amitié. Dans le troisième tome de sa série « Une nuit à Rome », Jim s’intéresse plus particulièrement aux questionnements liés à la cinquantaine. Il sait de quoi il parle, puisqu’il est lui-même âgé de 52 ans. Certes, l’auteur semble éprouver certaines difficultés à réellement faire vieillir son héroïne Marie, sur qui les années ne semblent pas avoir beaucoup d’effet, mais par contre, il s’en donne à coeur joie pour décrire la « midlife crisis » de Raphaël, que l’on retrouve en plein doute par rapport à son travail, sa famille, son apparence physique et même face à la mort. « Je voulais évoquer cet âge où tout va devenir plus compliqué », explique Jim. « Dès le départ, l’idée de la mort s’est imposée. Cinquante ans, c’est un âge où il va falloir s’y préparer, un âge où certaines choses seront moins légères ». Pari réussi pour l’auteur, qui parvient toujours aussi facilement à embarquer ses lecteurs dans son univers. Ce n’est pas forcément de la grande littérature, mais c’est sacrément efficace.


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