Gramercy Park, de Timothée de Fombelle et Christian Cailleaux

Gramercy Park, de Timothée de Fombelle et Christian CailleauxNew York, dans les années 1950. Une jeune femme est apicultrice sur le toit d’un building de Manhattan. Chaque jour, elle observe son voisin dans l’immeuble d’en face, un puissant homme noir d’une quarantaine d’années qui terrorise ses employés, jusqu’à connaître ses plus intrigantes habitudes…

L’avis de Mlle Jeanne : « La consolation. Tous, ils cherchent la consolation. » Dès les toutes premières phrases, le mystère s’installe et une magnifique bande dessinée aux multiples facettes commence ! Pendant toute ma lecture, j’étais transportée dans cet univers de polar un peu sombre et pourtant plein d’espoir : petit à petit on se rend compte que c’est bien plus qu’une romance et que quelque chose nous échappe. Les passages à New York alternent avec des flash back à Paris notamment, qui nous en apprennent toujours un peu plus alors que le mystère s’épaissit.

La fin de l’histoire est absolument géniale. Je n’avais rien deviné et je suis restée bouche-bée, surprise… Bref je me suis laissée cueillir. A ce moment là et même plus tard en y repensant, on se rend compte de tous les indices qui sont disséminés tout au long de l’histoire et on n’a qu’une envie : recommencer du début pour replonger dans cet univers et trouver toutes les traces, les indications à double sens. Car rien n’est dit clairement, ce qui laisse une grande place à l’interprétation et à l’imagination. La couverture est très belle mais elle ne prend réellement son sens qu’à la fin de l’histoire, quand on comprend tout…

Les illustrations sont magnifiques et s’accordent très bien avec la poésie du texte. La gamme de couleurs utilisée est assez large et un peu sombre, ce qui renforce le côté polar de l’histoire. Certaines d’entre elles sont tout particulièrement originales et belles, les gros plans du visage de Madeleine sont mes préférées.

En bref, je vous conseille vraiment cette bande dessinée. Elle se lit d’une traite et nous transporte quelques décennies plus tôt à New York et Paris, dans une ambiance nostalgique et mystérieuse. Cliquez ici, sur le site de Gallimard, pour lire les premières pages !

L’avis de Yoko : Une fois n’est pas coutume, j’ai eu un avis beaucoup plus mitigé sur cette bande dessinée que Mlle Jeanne. A mon sens, l’histoire n’est pas du tout assez aboutie. Alors, bien sûr, le texte étant de Timothée de Fombelle, il y a un style élégant qui crée une atmosphère de mystère au point de complètement nous transporter dans l’histoire ! Et j’ai également adoré les illustrations qui correspondaient à merveille avec ce que le texte laissait imaginer. Mais mon gros regret reste le manque de développement de la psychologie des personnages. L’histoire repose sur un présupposé à propos du sentiment amoureux qui, sans justifications, s’impose au lecteur comme allant de soi : mais le choix que fait le personnage n’est absolument pas celui que ferait un personnage féminin un minimum moderne (et avec un mini minimum de cohérence) ! Je suis très certainement excessive dans mes reproches mais cette fin que Mlle Jeanne adoré m’a profondément déçue : sans développement du pourquoi et du comment de cet amour qui survivrait à la pire des trahisons et qui voudrait s’affirmer dans un acte aussi extrême que celui que le personnage envisage, il ne m’est resté que mon incompréhension à la fin de l’ouvrage. Je ne sais pas si vous avez pu me suivre (c’est extrêmement dur de critiquer cette BD sans la spoiler) mais mon avis se résume au fait que c’est une bonne BD mais décevante de la part de l’auteur de Tobbie Lolness, Vango, et Le livre de Perle.

Gramercy Park, de Timothée de Fombelle et Christian Cailleaux

L’avez-vous lu ? Avez-vous bien aimé ?

Mlle Jeanne




wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois