Monet, nomade de la lumière • Rubio et Efa

Monet, nomade lumière Rubio

Monet, nomade de la lumière • Rubio et Efa

Éditions Le Lombard, 2017 (111 pages)

Ma note : 16/20

Si je ne pense pas être une grande passionnée de peinture, le courant impressionniste m’a toujours littéralement fascinée. Cet amour de la nature qui transperce les toiles. Ce désir de représenter la couleur, le mouvement, la lumière, au plus près de ce que l’œil peut percevoir. Je vous en parlais déjà via mon billet consacré à un beau-livre (Les impressionnistes, de Gérard Denizeau). Fin 2016, j’avais également eu un gros coup de cœur pour Deux remords de Claude Monet. Si je n’avais pas croisé la route du chef de file du mouvement impressionniste depuis, c’est maintenant chose faite avec ce joli roman graphique que j’ai eu la chance de trouver sous le sapin à Noël. J’ai pu découvrir cet ouvrage en compagnie de Fanny, du Manoir aux livres.

Dès les premières planches, nous retrouvons un Claude Monet âgé, accompagné de son plus fidèle ami : Georges Clemenceau. Opéré de la cataracte, le vieil homme craint par-dessus tout ne pouvoir recouvrer la vue. Des flash-back ponctuent ensuite le récit de vie de l’artiste. Ils offrent l’occasion de revenir sur la jeunesse de Monet, sur ses débuts en tant que peintre, mais aussi sur ses déboires financiers et maritaux. J’ai beaucoup appris avec ce roman graphique. Je dois dire que je n’avais pas en tête que Claude Monet avait pu vivre dans une certaine misère avant que son talent puisse être reconnu (même s’il a toujours réussi à disposer d’un toit pour lui et les siens). Je ne savais pas non plus que Camille Doncieux, sa femme, et Alice Hoschedé, sa maîtresse, avaient fini par partager un même domicile avec le peintre. Les auteurs soulignent alors combien cela avait pu faire jaser à l’époque.

J’ai réussi à apprécier le coup de crayon d’Efa. Les couleurs choisies, les jeux d’ombre et de lumière, sont tout simplement sublimes. En ce sens, il s’agit d’un bel hommage rendu à Claude Monet. Pour autant, impossible de résumer toute une vie en seulement quelques pages. Si j’aurais adoré que ce roman graphique insiste davantage sur les périodes de vie heureuses de l’artiste (je pense notamment à l’installation à Giverny, à la construction des jardins), je n’en tiens donc pas rigueur aux auteurs. Depuis plusieurs années, je rêve d’ailleurs de visiter Giverny. Ce sera peut-être chose faite au printemps. Je suis en tout cas follement impatiente de m’y rendre !

Un dossier a été inséré à la fin de cet ouvrage, ce qui est plutôt une bonne surprise. Efa met alors en parallèle certaines toiles du maître avec des petits clins d’œil glissés ici et là au fil des planches. J’ai grandement apprécié retrouver les œuvres originales. Et si Efa n’égale pas Claude Monet, j’ai trouvé l’idée intéressante. Je n’ai en revanche pas été convaincue par les textes explicatifs. Ils auraient mérité, pour moi, d’être plus étoffés et plus nombreux.

En bref, malgré quelques petits bémols, j’ai été séduite par ce roman graphique. Les couleurs jaillissent à chaque page. Le lecteur se plaira à rencontrer les contemporains de Monet (Bazille, Renoir, Manet, Berthe Morisot et bien d’autres), l’occasion d’avoir un regard sur les liens tissés entre ses hauts personnages du monde de la peinture et Monet, longtemps considéré comme chef de file du courant impressionniste. Ce roman graphique a de plus obtenu l’aval du directeur de la fondation Claude Monet, et celui du musée de Giverny. Alors n’hésitez plus, foncez !

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Lu dans le cadre d’une lecture commune avec Fanny, son avis est à découvrir ici 


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