Flora, jeune architecte engagée dans un grand cabinet barcelonais, se voit confier son premier grand chantier. Pour construire la maison de rêve d’une famille aussi riche qu’exigeante, la débutante va devoir allier diplomatie, force de conviction et moral à toute épreuve. Parce que le chantier, des premières ébauches à la pose de la dernière pierre, n’aura rien d’un long fleuve tranquille.« Les ennuis juridiques, les clients compliqués, les assurances, la comptabilité, les problèmes de chantier, la recherche d’artisans, les délais qu’on ne tient pas, les gros coups de stress, les accidents de chantier, les malfaçons… », le scénariste Fabien Grolleau s’est inspiré de sa propre expérience d’architecte DPLG (Diplômé Par Le Gouvernement) pour mettre en scène les premiers pas balbutiants d’une consœur écartelée entre ses convictions et la dure réalité d’un métier où le client a (presque) toujours le dernier mot.
Tous les problèmes rencontrés au cours d’une carrière semblent être rassemblés sur ce seul chantier. Du coup l’ensemble apparaît parfois un poil caricatural mais au final le récit est instructif et Flora terriblement attachante. Clément C. Fabre, découvert avec « Explicite : carnet de tournage », garde un univers graphique proche de celui de Julien Neel (Lou !). Son trait souple va à l’essentiel et offre une rafraîchissante spontanéité pleine de peps. Pas l’album du siècle mais une lecture agréable qui m’a permis de découvrir la réalité d’un métier aux multiples facettes, de la plus clinquante à la plus terre-à-terre. Reste à savoir s’il m’en restera grand-chose dans quelques temps…
Le chantier de Fabien Grolleau et Clément C. Fabre. Marabout, 2018. 120 pages. 17,95 euros.
Toutes les BD de la semaine sont à retrouver chez Stephie.
