Iegor Gran : L’Ecologie en bas de chez moi

iegor granIegor Andreïevitch Siniavski, dit Iegor Gran, né en 1964, à Moscou, est un écrivain français. Il est le fils de l'écrivain dissident soviétique Andreï Siniavski. Arrivé en France à l'âge de dix ans, il fait des études d'ingénieur à l'Ecole centrale de Paris puis entreprend en parallèle à son travail d'ingénieur une carrière d'écrivain et choisit comme pseudonyme le nom de famille de sa femme. Depuis 2011 il est chroniqueur à Charlie Hebdo. L’Ecologie en bas de chez moi est sorti en 2011.

Sur la couverture il est écrit « récit » mais c’est « pamphlet » qui caractérise le mieux cet ouvrage. Et Iegor Gran n’y va pas avec le dos de la cuillère, s’attaquant sans complexe à ce courant devenu mondial, l’écologie et ses dérivés comme le recyclage, le compostage et cette expression « le réchauffement climatique » qui ne se limite pas au climat mais échauffe aussi les esprits : dès que quelqu’un dit un mot qui sort de la doxa adoptée par la majorité, la tempête se lève à l’horizon.

En fait, ce n’est pas tant l’écologie qui est dans sa ligne de mire que ce que certains en font. Les marchands du Temple en prennent pour leur grade, sociétés et multinationales aux marques bien connues nous fourguent désormais tous leurs produits avec des étiquettes vantant leurs présumés mérites écologiques, les stars du showbiz se battent pour être des égéries du concept et même vos voisins surveillent vos faits et gestes pour s’assurer que vous respectez les consignes venues de…. Venues de qui ? Bonne question !

Là encore l’auteur ne craint pas de déboulonner des figures connues (Yan-Arthus Bertrand), fouiner dans les rapports des experts… experts, vous avez dit experts, comme c’est bizarre car en y regardant de plus près, c’est moins évident. Iegor Gran se méfie de tous et de tout, du moins il n’accepte pas pour acquis tout ce qu’on raconte et certaines de ses remarques font mouche (dans les années 70 on nous promettait une glaciation, aujourd’hui c’est l’inverse). Alors les prévisions, les probabilités, tout cela le laisse plus que sceptique.

Pour autant, « je n’ai jamais nié le réchauffement climatique » clame-t-il, mais à mettre en évidence avec tant de lucidité les contradictions entre écologie théorique et vie quotidienne de chacun de nous, le lecteur grince des dents car il craint qu’un tel livre, bien que partant d’un bon sentiment - à savoir ne pas accepter la pensée unique – ne fournisse des armes à des gens comme heu…. Trump, par exemple.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois