Les derniers jours de l’émerveillement – Graham Moore

New York, 1888. Les lampadaires à gaz éclairent les rues de la ville, l’électricité en est à ses balbutiements. Celui qui parviendra à en contrôler la distribution sait déjà qu’il gagnera une fortune considérable et sa place dans l’histoire. Deux hommes s’affrontent pour emporter la mise : Thomas Edison et George Westinghouse. Tous les coups sont permis. Lorsqu’un jeune avocat, Paul Cravath, aidé par le légendaire Nikola Tesla, se mêle à ce combat homérique, il va bientôt se rendre compte qu’autour de lui toutes les apparences sont trompeuses et que chacun a des intentions cachées.


Je signale une claque littéraire qu’il faut s’empresser de lire. Le mois de Janvier est décidément un très bon mois puisque je vais de surprise en surprise et celui-ci est pour le moment le meilleur, en matière de roman, bien sûr.

Dès l’annonce de sa sortie, j’étais impatiente telle une enfant attendant ses cadeaux. Tout avait l’air parfait, du XIXe, Tesla et surtout la fée électricité. La grande et merveilleuse électricité, fruit de tant d’avancement qui a permis d’autres découvertes. De plus, l’auteur est scénariste et est celui qui a écrit l’adaptation d’Imitation Game. Autant dire que j’étais enchantée avant même d’avoir commencé.

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Dans les Derniers Jours de l’Emerveillement, on suit Paul Cravath, jeune diplômé avocat qui se fait contacter par M.Westinghouse afin de lui faire gagner le procès l’opposant au non moins célèbre Edison. Rien que ça. De déconvenue, aux tentatives de meurtre, en passant par les plus belles inventions de cette fin de siècle, les 521 pages s’enchaînent avec aisances et plaisir. On découvre une guerre à la fois commerciale, scientifique et mondaine. Chaque personnage y voit ses intérêts et personne n’est réellement neutre, car pour beaucoup, il en va de leur réputation là où d’autre y voit un ascenseur social.

Ainsi surgissent les découvertes. Il n’y a pas d’éclair de génie. Pas d’inspiration divine. La main de Dieu ne vient pas toucher l’index tendu. C’est du travail.

Ce fut tout simplement passionnant de connaître chaque difficulté à l’élaboration pour quelque chose qui nous semble aujourd’hui naturelle. Où aujourd’hui, un simple bouton illumine une pièce, en 1888, c’était beaucoup d’expérimentation et parfois de morts. L’auteur en rend très bien compte, car il s’est beaucoup appuyés sur les journaux de l’époque, et les écrits d’Edison ainsi que tous ces inventeurs. C’est un livre qui rend justice à ces oubliés ou ceux que l’histoire à rendu moindre. C’est peut-être à ce jour, un des meilleurs livres à contexte historique que j’ai pu lire. Aucun moment de répit et peu, voir une absence totale de longueur. Chaque chapitre possède un intérêt, soit à faire avancer l’histoire, soit à comprendre l’époque. C’est un juste mélange de fiction et de réel comme j’aime.

En conclusion, un livre coup de cœur sans défaut, qui nous emmène au royaume pas si merveilleux des inventeurs où le mot « coup bas » règne en maître. C’est maîtrisé, rêveur et très lumineux. Les derniers jours de l’émerveillement de Graham Moore est assurément à mettre dans toutes les mains.  

Un filament porté à incandescence le révélait à lui-même tel qu’il ne serait jamais imaginé.


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Edition Cherche-midi

Pages 521

Sortie 7 septembre 2017


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