Boudicca – Jean-Laurent Del Soccoro

Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ? À la fois amante, mère et guerrière mais avant tout femme libre au destin tragique, Boudicca est la biographie historique et onirique de celle qui incarne aujourd’hui encore la révolte.


Je profite de mes dernières heures où j’ai encore internet pour écrire mon avis sur le superbe Boudicca de Jean-Laurent Del Soccoro. Je devrais pouvoir revenir vers le 1er février avec le plein de nouveaux livres, dont certains sont déjà en cours d’écriture.

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De Boudicca, reine celte, je ne connaissais que très peu de chose. Avec ce livre j’attendais donc de découvrir un personnage fort, en pleine invasion romaine très loin des clichés dévolus aux Celtes (hou affreux barbare). Je n’ai clairement pas été déçue par ce que j’y ai lu. J’ai lu beaucoup de billets sur cet auteur qui le couvrait de laurier et d’habitude, de mon côté, j’ai tendance à prendre plutôt peur d’auteurs autant congratulés. Mais en fait, c’est complètement mérité.

Le livre est plutôt court avec ces 280 pages, mais j’ai été très surprise parce que Jean-Laurent Del Soccoro a su écrire sur si peu de pages. On commence par la naissance de la princesse en pleine bataille entre son clan et un autre, alors que les dieux préparent le sacrifice qui fera gagner le clan de Boudicca. Et c’est une vraie bataille, très loin des stéréotypes auxquels on peut parfois avoir à faire, il y a beaucoup de souffrance, de courage et de valeur. Quelques pages qui donnent le ton !

Antedios est un roi qui doit tuer pour survivre ; ma mère, une femme qui va se battre pour donner la vie.

Tout au long, on découvre une culture unique où chaque femme et homme est sur le même pied d’égalité. Chez les Celtes, ce sont surtout les actions qui font la personne et non la naissance. Ainsi Boudicca doit très vite prouver qu’elle est femme qui est dans la capacité de gouverner son clan et le protéger. C’est une femme que j’ai apprise à connaître et qui – pour ainsi dire – est devenue un modèle d’indépendance qui n’a pas froid aux yeux même s’il faut aller à l’encontre de son peuple pour le protéger. Elle n’est pas parfaite, fait des erreurs et c’est justement ce qui l’a rend humaine, très loin de son rang de reine.

Mon père me lègue un royaume à défendre, une bataille à mener qu’il me faut remporter pour garder ma couronne comme il a dû le faire au début de son règne.

J’ai le sentiment que les reines perdront davantage si elles ne font rien pour défendre leur place dans ce moule que l’aigle veux façonner à son image.

De plus, l’auteur à créer des scènes dignes d’un film qui mériterait d’être mis en images tant c’est beau et détaillé. Pourtant, j’ai eu beaucoup de mal à m’adapter au « Je ». J’ai besoin d’être loin du personnage, de visualiser l’histoire comme étant extérieur et donc plus dans une forme de conte. Ce serait peut-être le seul bémol tant le reste a répondu à mes attentes.

Conclusion, un livre à lire pour son histoire et la (re)découverte des Celtes à travers cultes, batailles et mœurs. Mais aussi le courage qu’un peuple envahi peut avoir pour défendre ses terres face à l’envahisseur et à l’écrasement de sa culture. Un texte très imaginé qui m’aura complètement enchantée. J’ai désormais très envie de découvrir d’autres textes. 


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Edition ActuSf

Pages 280

Avril 2017


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