Faux départ


Faux départ de Marion Messina aux éditions Le Dilettante
Faux départAurélie est fille d’ouvriers à Grenoble. Le bac en poche, elle veut poursuivre ses études. Surtout ne pas mener la même vie que ses parents qui ont toujours tiré le diable par la queue. Elle a d’autres aspirations. Elle s’inscrit en fac de droit plus pour les débouchés qu’offre cette filière que par goût.
« Si elle était née dans une autre CSP elle aurait poursuivi des études littéraires, mais elle avait choisi le droit pour rassurer ses vieux. Il y avait des débouchés lui disaient-ils, tout fiers de montrer leur connaissance du marché du travail. Elle avait déjà un crédit sur le dos pour financer son permis de conduire. Elle s’ennuyait terriblement. Au code, en cours, dans les soirées étudiantes où elle se forçait à aller pour se socialiser, avec ses voisins d’amphi, en séances de travaux dirigés, au milieu de ses parents, dans les transports en commun, dans les centres commerciaux. Elle avait dix-huit ans. »
Pour financer ses études, Aurélie trouve un petit boulot dans une entreprise de nettoyage en charge de la résidence universitaire. C’est là qu’elle rencontre Alejandro, un étudiant colombien venu terminer des études littéraires en France. La jeune fille tombe amoureuse du jeune sud-américain. Ils entretiennent une relation déséquilibrée. Pour lui, Aurélie est un passe-temps agréable mais il fuit tout type d’engagement.
« Cela faisait déjà quelques semaines qu’elle passait chez lui, uniquement pour faire l’amour. Ils ne parlaient que très peu, par pudeur et joie de ne pas avoir à faire semblant de mener des discussions de courtoisie. Les relations entre individus étaient toujours intéressées. Pour combler un vide, passer le temps ou faire l’amour. Nul besoin de parler si les personnes partagent le même objectif. »
Faux départ nous décrit la vie de ces deux étudiants précaires, insistant sur toutes leurs galères de manière radiographique. Les petits boulots, la séparation, la vie difficile à Paris, les soucis de logement, la précarité du monde du travail en début de carrière, rien ne nous est épargné.

Malgré un style vif très prometteur, ce roman ne m’a pas convaincu. Trop de pessimisme, nuit au propos, le rendant presque caricatural. Ce qui m’a manqué dans ce livre, ce sont les émotions. Les personnages semblent subir les situations passivement, sans réaction, j’ai eu beaucoup de mal à ressentir de l’empathie pour eux, à m’identifier à eux. Je suis resté au bord du chemin.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois