La salle de bal de Anna Hope

La salle de bal de Anna HopeLa salle de bal

Anna Hope

Traduit de l’anglais par Elodie Leplat

Gallimard

Août 2017

Lu sur liseuse

 

Une ou deux pages et… hop j’ai été emportée dans la danse ! Anna Hope maîtrise l’art de conter une histoire singulière avec pour arrière-plan la grande Histoire mais pas l’officielle, plutôt celle que l’on connaît mal, celle qui n’est pas étalée au grand jour.

Dépaysement assuré dans le temps et dans l’espace. Le Yorshire, en 1911, un asile d’aliénés, la misère, la tentation de l’eugénisme approuvée par un certain Winston Churchill. Trois personnages : John, Ella, deux pensionnaires, pas déments du tout, et puis le personnage ambigu, le médecin musicien Charles Fuller, pas sain d’esprit du tout. Le drame va se jouer entre ces trois personnages sur lesquels  la narration va être centrée, tour à tour.

J’ai avalé ce roman avec avidité, m’accordant peu de pauses, n’ayant qu’une hâte : suivre le parcours des personnages.

J’ai erré dans les longs couloirs sombres, j’ai semé, planté ou coupé le blé dans les champs aux côtés des hommes, j’ai dormi dans le dortoir des femmes, j’ai eu terriblement chaud cet été caniculaire 1911, je me suis assise sur une chaise à côté d’Ella dans la fameuse salle de bal si haute de plafond, j’ai étouffé dans l’atmosphère humide et brûlante de la laverie, j’ai écouté Charles Fuller jouer du violon, j’ai couru à côté d’Ella qui tentait de s’enfuir et qui s’est vautrée dans la boue sous les yeux ébahis de John… J’ai aimé qu’on me raconte une histoire si terrible soit-elle avec les mots justes, sans trop en faire, avec juste la présence des hirondelles pour symbole d’une liberté oubliée.

Si je devais émettre un bémol ce serait sur la fin du roman (avant l’épilogue) que j’ai trouvée un peu rapide, presque bâclée. Mais peut-être que je ne voulais pas quitter cet asile si vite.

Deuxième roman d’Anna Hope et toujours autant d’enthousiasme  de ma part. C’est une romancière, une vraie, capable de créer une atmosphère particulière et une tension certaine, de nous immerger dans un lieu sordide pour nous inciter à réfléchir sur la place accordée aux simples d’esprit, aux miséreux, aux malheureux.

Je continuerai à la lire.



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