Frappe-toi le coeur - Amélie Nothomb *** [RL 2017 #9]

Quoi de mieux que le nouvel AN pour célébrer la nouvelle année ? A ce propos, je vous souhaite une superbe année 2018 douce pour vous et vos proches, qu'elle vous apporte satisfaction et joie !

Frappe-toi le coeur par Nothomb

Image captée sur le site de Babélio


Je commence à comprendre le succès de Madame Nothomb qui tous les ans publie un roman assez vite lu et connaît un lectorat fidèle et patient. Frappe-toi le cœur ne déroge pas à la règle : l'analyse et la profondeur des personnages sont assez vite expédiées, exceptée la thématique de la maternité. Une période de sept années se déroule en deux pages : chez Amélie, pas de superflu ! Alors oui, ce nouvel opus est sympa à lire, idéal pour les transits liés aux transports en commun : un rien peut faire varier l'attention, ici pas de crainte de se perdre, il faut vraiment y mettre de la mauvaise volonté. 
Donc rien de lourd, rien d'assommant  et pour ainsi dire, pas de sentiment ou d'empathie dégagée à l'égard de l'héroïne, la noble Diane, déjà mature et sage à l'âge de deux ans (la récurrence d'être né(e) vieux/vieille est relativement fréquente chez l'auteure). On vit son brillant parcours malgré les embûches, malgré le manque originel, malgré des rencontres toxiques, sans une seule crainte. Cette foi en l'héroïne est développée par le zap' permanent de l'auteure :  les scènes qui se prolongent ne sont là que pour corréler une assertion intéressante et tout à fait discutable dans ce roman : pour être une mère aimante et équilibrée dans Frappe-toi le cœur, il faut soit refuser de mettre au monde un enfant, soit être grand-mère. Si Freud était là, il se questionnerait : Amélie a peut-être un message subliminal à transmettre à son lectorat féminin ou une cicatrice interne à refermer ? 
Car, oui, Frappe-toi le cœur parle avant de tout de mère(s) et pas qu'en bien, mais aussi d'émancipation féminine, avec une fin complètement affligeante dont je vous laisse la surprise. Dire que cette histoire n'apporte pas grand chose est faux : je le redis, la lire ne vous fera aucun mal, c'est même un redoutable page-turner dont on vient à bout après deux heures. Le texte est aéré et la police d'écriture suffisamment large : une réduction de pages aurait pu être envisagée sans casser l'écrit originel mais aurait réduit sérieusement le coût de ce roman (autour de 17 euros pour le broché neuf) pour un public qui l'aurait bien mérité. 
J'en viens à cette réflexion : qu'est-ce qui maintenant différencie la littérature d'Amélie Nothomb de celle de Marc Lévy ? Juste un prix : celui du grand prix de l'Académie française en 1999 pour Stupeur et Tremblements et ses premiers ouvrages d'une autre teneur/saveur. Et c'est tout. 
Éditions Albin Michel

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois