Vivre vite

Vivre Vite est une lecture commune avec Les mots de Junko. Son avis.

Vivre viteJames Dean avait 9 ans lorsque sa mère a succombé à un cancer. Il était très proche d’elle et, ensemble, ils partageaient le goût d’une existence artistique. Incapable de s’occuper de lui, son père a renvoyé Jimmy dans l’Indiana, chez son oncle et sa tante, Quakers, qui l’ont élevé comme leur propre fils. Jimmy fut d’ailleurs un vrai frère pour son cousin Marcus. Là-bas, il a découvert le théâtre – ses performances épataient tous les autres élèves, a eu sa première moto. Lorsque l’âge des études arriva, son père envoya Jimmy en faculté de droit en Californie. Mais l’envie de devenir acteur était trop forte. Sa première apparition à la télévision fut dans un spot pour Pepsi Cola. Jimmy entra à l’Actors Studio et, d’apparitions en apparitions, passa un jour un casting pour East of Eden, d’Elia Kazan. Le premier des trois films qu’il aura le temps de tourner avant de décéder au volant de sa Porsche 550 Spyder le 30 septembre 1955 alors qu’il se rendait à une course automobile à Salinas. Il n’avait pas 25 ans.

Étoile filante, légende, James Dean était un garçon cassé et fragile. « On n’a rien compris à James Dean si on n’a pas compris sa fragilité. C’était du verre. » Ses amis, les metteurs en scène et réalisateurs qui l’ont fait travailler, les acteurs qui lui ont donné la réplique ignoraient qu’ils n’étaient pas au bout de leurs surprises quand ils commençaient à travailler avec lui. Insomniaque, d’humeur changeante d’heure en heure, souvent ivre, expert pour changer ses lignes et arriver en retard sur scène juste pour faire monter le stress, Jimmy n’était pas toujours un cadeau. Mais il était extrêmement talentueux et « il y a des gens qui, même avec tous les défauts du monde, ont un charme fou. C’était son cas ».

Dans Vivre vite, Philippe Besson fait parler ceux qui l’ont connu, qui ont vécu au plus près de lui, qui l’ont observé. Ceux qui l’ont aidé, encouragé. Ceux qu’il agaçait au plus haut point, ceux dont il mettait les nerfs à l’épreuve mais qui avaient absolument besoin de lui. Ceux qui l’ont vu tel qu’il était. Mildred Dean, Marlon Brando, Natalie Wood, Dennis Stock, Sal Mineo, Elia Kazan, Nick Ray, Tennessee Williams, Elizabeth Taylor ou encore Pier Angeli s’expriment au moins une fois sur Jimmy. Jimmy lui-même se glisse entre ces différents témoignages. Il parle de ses doutes, de ses peurs, évoque ses questionnements, ses passions. Le tout forme un portrait intime plus que touchant. Pour les lecteurs qui connaissent ou qui ne connaissent pas Jimmy. Dans les deux cas, le cœur se serre un peu plus à chaque page. L’auteur l’a saisi, compris, lui rend ici un brillant hommage. Tout comme il salue le symbole de jeunesse et de liberté qu’il représente. Fallait-il encore une proposer une biographie ou quelque chose de semblable sur Jimmy Dean ? De manière à pouvoir se délecter d’un tel exercice littéraire, d’un tel saisissement à l’intérieur, oui, absolument oui.

Vivre vite

Présentation de l’éditeur :
Si célèbre soit-il, James Dean, symbole de la jeunesse éternelle, demeure toujours aussi insaisissable. Vivre vite, roman choral tout en nuances, dresse, à travers la voix de ses proches, le portrait intime d’un garçon de l’Indiana, inconsolable et myope, turbulent mais d’une beauté irrésistible, qui s’est donné à tous, sans jamais appartenir à personne: un acteur incandescent devenu, en trois films et un accident de voiture, une icône intemporelle.

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