David Bowie n’est pas mort, de Sonia David

David Bowie n’est pas mort, de Sonia David

AUTEUR: Sonia David
TITRE: David Bowie n’est pas mort
ÉDITEUR, ANNÉE: Robert Laffont, 2017
NOMBRE DE PAGES: 180 pages.

Dans le cadre des « Matchs de la rentrée littéraire » organisés par Priceminister, j’ai eu l’occasion de lire un roman dont le titre m’avait interpellé. Je ne pensais pas que ce livre allait me mettre mal à l’aise et éveillé une crainte que j’avais enfoui… Voici mon avis pour « David Bowie n’est pas mort » de Sonia David.

Résumé:
« Ma mère est morte. Mon père est mort. David Bowie est mort. Ce ne sont pas uniquement de mauvaises nouvelles. »

À un an d’intervalle, Anne, Hélène et Émilie perdent leur mère, puis leur père. Entre les deux, David Bowie lui aussi disparaît. Dans l’enfance d’Hélène, la  » soeur du milieu « , le chanteur a eu une importance toute particulière, dont le souvenir soudain ressurgit. Alors, elle commence à raconter… Sur les thèmes inépuisables de la force et de la complexité des liens familiaux, de la place de chaque enfant dans sa fratrie, voici un roman d’une déconcertante et magnifique sincérité. »

Pour la première fois, je débute une chronique sans une introduction amusante comportant une scène avec mes collègues ou avec ma famille. Je suis encore dans une sorte de maelstrom de sentiments que je n’arrive pas à me détacher. Commençons par le plus simple, l’impression générale sur ce roman.

Tout débute avec la réunion des trois sœurs dans l’appartement de leur défunte mère. Alors que l’on pourrait penser à des larmes et une ambiance teintée de tristesse, Hélène, la cadette de la fratrie et la narratrice,  nous renvoie à un sentiment de détachement. Au premier abord, cela surprend jusqu’à ce que l’on comprenne que la relation des filles avec leur mère n’était pas des plus tendres. Pourtant, à travers quelques rancunes et indifférences, on entrevoit la douleur qui semble se cacher derrière une carapace.
Un an après, c’est au tour de leur père de les quitter. Pour Hélène, la perte est plus douloureuse pour ce parent, certes, fantasque mais bien plus aimé.
Des questions se posent alors: comment faire face à leurs absences ? Comment gérer ses sentiments lorsque des souvenirs, dont vous en avez oublié l’existence, surgissent de façon inattendue ? Mais surtout que deviennent les liens d’une fratrie après cette épreuve ?
L’autrice y apportera une réponse pleine de sens et de justesse dans le dernier tiers de ce roman et cela, à travers la disparition de David Bowie.

Lire un roman qui traite du deuil est assez particulier. Je pense qu’il faut être dans de bonnes dispositions pour s’y lancer. Selon l’auteur, on peut ressentir soit un texte trop sombre ou au contraire, y ressortir avec une pointe d’espoir et le prendre comme une catharsis.
Pour ce roman, le style est simple, avec une touche de pudeur et ne tombe pas un instant dans le mélodrame. Heureusement ? Peut-être pas…
Le soucis, c’est que je n’ai pas vraiment ressenti d’empathie pour la narratrice et pour ce qu’elle vit durant une grande partie. J’ai eu l’impression de me heurter contre un mur de glace qui m’empêchait d’effleurer ses sentiments. Bien plus encore, j’étais détachée face à des personnages qui étaient trop lisses à mon goût. Cela peut paraître horrible de dire cela, mais à ce moment-là, il n’y avait aucun échange entre le roman et moi.

Sans vraiment me rendre compte et ne pouvant rien ressentir pour cette famille, j’ai mis la mienne en miroir et… J’ai eu mal. Mal au point d’arrêter ma lecture un moment, mal à ne pouvoir retenir une peur dont je ne veux pas faire face et que je ne désire même pas mettre de mot dessus.
Souvenirs, rires, pleurs, craintes, amour… Tout cela tournait dans ma tête, dans mon cœur. Je ne peux pas rentrer dans des détails, car cela est très intime. Mais j’ai été perturbé et j’ai laissé ce roman de côté pendant un bon moment. J’ai repris ma lecture que ce soir et je ressens encore ce tourbillon de sentiments. Mais je l’ai fini et après avoir tourné la dernière page, j’ai poussé un soupir. Je me suis dite alors à haute voix « Est-ce j’ai aimé? »

Conclusion:

Est-ce j’ai aimé ? Là encore, je ne sais quoi vous répondre. En mettant de côté mes sentiments les plus intimes, je peux vous dire que j’ai apprécié la plume de l’autrice qui est vraiment agréable et su mettre des mots sur les rapports parfois conflictuelles entre membres de la même famille et qu’il est parfois difficile de dire ce qu’on a sur le cœur à nos proches.

Mais certains détails me laissent sur un sentiment mitigé. Il y’a quelques longueurs qui cassent un peu le rythme de lecture et je n’ai rien ressenti pour des personnages trop lisses à mon goût… Jusqu’à la dernière partie. Celle qui prend écho dans la disparition de David Bowie.  C’est seulement à cet instant que le mur de glace s’est brisé et que j’ai ressenti les sentiments d’Hélène. Les miennes se sont calquées aux siennes un instant. Je comprenais enfin le titre. Mais ce fut trop court et c’est bien dommage…

Ce roman aura réussi à me faire passer par tout un éventail de sentiments. Et il y’en a peu qui ont réussit à faire cela. Mais je me doute bien que mon vécu a beaucoup joué dans cela. Peut-être n’aurais-je pas eu le même ressenti si ma vie avait été différente…



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