Sorciers

Le Roman

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Auteur : Lionel Cruzille

Titre : Sorciers - L'intégrale

Édition : Numériklivres

Date de parution : 3 août 2017

Genre : Fantastique

Nombre de Pages : 214

Mon Format de Lecture : Numérique

Service Presse (Simplement.pro) 

Mon Temps de Lecture : 4h

Résumé : Qui sont réellement les sorciers ? Quels sont leurs points communs ? Subissent-ils ou non leur pouvoir ? Reflet de la vie intérieure mystérieuse des sorciers, qu’elle soit sage, tourmentée ou intriquée dans l’Histoire, chaque nouvelle de ce recueil dévoile une facette de leur personnalité. On glisse dans leur peau, on voyage et on tremble avec eux.
Un Indien exorciste, un garçon qui voit ce que personne ne voit, un rasta Obeh plongé dans la violence jamaïcaine, un voyageur de l’étrange et... un curieux sortilège. Bienvenue dans le monde des SORCIERS ! SORCIERS est un recueil de nouvelles pas comme les autres, c’est un sort à lui seul.

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L'auteur

Lionel Cruzille

Sorciers

Courte Bio : Lionel Cruzille est essayiste et romancier. Explorateur du genre fantastique, il est l’auteur de nouvelles telles que la série « Sorciers », la trilogie du « Concile de Merlin » initialement écrite sous le pseudonyme Eloan Kroaz et la dystopie « 2048 », tous parus aux éditions NL (Numeriklivres). Il est également professeur de Qi gong et enseigne la méditation dans une approche laïque.

La Chronique

Quelques semaines après Halloween, replongeons-nous un peu dans l’ambiance avec une histoire de Sorciers.

Sorciers est en fait composé de quatre nouvelles (plus un “Sortilège”). Et même si c’est moi qui ai demandé à le lire et que j’avais bien lu le résumé, je ne m’attendais pas vraiment à ça ou à ce genre d’histoire. Mais c’est loin d’être grave, car ces nouvelles sont aussi différentes les unes des autres, qu’elles sont de qualité.

J’ai vraiment adoré la première nouvelle qui est très mystérieuse et merveilleusement bien compté. Je mets cependant un bémol au dernier chapitre, peut-être un peu long, à mon goût et qui, surtout, tranche beaucoup avec les autres, mais qui ne gâche en rien le plaisir de la lecture.

Ce qui m’a surpris en tout premier et ce qui prouve le talent de l’auteur, c’est le fait que, sans aucune indication, on sait que le narrateur n’est pas ne même entre la première nouvelle et la deuxième (entre toutes les nouvelles en fait). Bravo, ça ne devait pas être facile.

Ce que j’ai adoré, c’est qu’en fait, chaque nouvelle est une sorte de témoignage d’un moment précis ou d’une partie de vie et j’ai trouvé qu’on avait vraiment l’impression de lire un vrai journal intime, en quelque sorte, tant les mots étaient sincères.

J’avoue ne pas avoir de nouvelle que j’aime le moins, toutes sont assez différentes, mais bien menées. J’ai quand même été un peu perturbé par la dernière, qui est aussi la plus originale et je n’arrive pas vraiment à me décider si c’est la meilleure ou la pire, ce qui, à mon sens, prouve tout le talent de l’auteur.

Bref, j’ai passé un très bon moment avec Sorciers et la plume de l’auteur, mystique à souhait et qui, en plus, vous fera réfléchir sur des sujets variés. Ce n’est pas un coup de coeur, mais j’ai quand même beaucoup aimé.

(PS: Je tiens vraiment à m’excuser auprès de Numériklivres pour le gros retard de ma chronique et je tiens aussi à les remercier pour leur très bon travail d’éditeur - leurs livres numériques sont impeccables - et pour leur nombreux SP disponibles sur Simplement.pro.)

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Les Citations

Il leur était évident qu’il n’y avait pas d’autre façon de vivre que la leur. Ils le démontrait chaque jour. Nous étions des barbares et eux des gens bien nés, bien pensants, érudits, qui devaient voler au secours d’âmes plongées dans une ignorance sombre, et qu’ils se devaient de ramener dans le droit chemin. Et tandis que mon peuple s’éteignait, noyé dans l’alcool, la maladie et la pauvreté, ces nouveaux Américains pouvaient construire leurs maisons sur nos cadavres. Qui étaient les sauvages ? Qui avait massacré, volé et pillé l’autre ?

Au fil des heures, son état empira, encore et encore, et je demeurais à ses côtés, à prier comme je pouvais des Dieux que je trouvais froids et lointains. Pourquoi les blancs nous disaient-ils de faire ça ? Il me paraissait que leur Dieu était bien cruel et ce devait être le cas pour crucifier son propre fils, non ? Prier, et tout ça ne servait à rien, me dis-je.

Depuis que je suis né, j’ai ce genre d’informations qui me viennent en permanence sur les gens, les lieux, les histoires, parfois même à distance. On me parle de quelqu’un, pourtant physiquement absent, et, sans que je le veuille le moins du monde, un flot de détails coule en moi sur cette personne. Des noms, des couleurs, des émotions, des pans entiers de vie, tout ça rien qu’avec un simple prénom évoqué dans une discussion. Alors, lorsque j’ai l’individu face à moi, c’est carrément une autoroute, une radio, avec les goûts et les couleurs et la moindre information utile à la situation.

L’intérieur des gens est souvent plus laid que la belle coiffure et le sourire de façade que la bonne société s’échange.

Et si tout à chacun distinguait ce qui est leur est invisible, qu’y verraient-ils ? Une menace ? Une autre réalité ? J’imagine, un instant. Si nous ne voyions pas les oiseaux, ou les fourmis par exemple, et qu’un jour il nous était donné de les découvrir subitement, comment les percevrions-nous ? Comme un cadeau ou une malédiction ? En aurions-nous peur ? Chercherions-nous à les exterminer ou à en faire des alliés ? Peut-être les ignorions-nous comme nous le faisons en les voyant. Nous voyons les oiseaux. Tout le monde les voit. Je vois les esprits et les autres, non. Et alors ?

Comment faire autrement dans un monde qui te regarde de haut tout en t’ignorant dans un même geste ? Comment vivre avec la dignité lorsque ta famille garde les blessures de la honte et de l’humiliation, les horreurs de l’esclavage physique puis mental, depuis quatre ou dix générations ? Comme vivre avec confiance quand ton monde et son environnement direct est si incertain et si avili ? Et quand le monde entier te méprise et t’écrase ?

L’éternel présent, c’est un éternel cadeau, n’est-ce pas ce que nous dit cette belle langue française avec ce mot « présent » ?


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