Batman: White Knight #1

DC Comics a invité Sean Gordon Murphy à écrire une mini-série en 8 épisodes sur Batman. L'auteur est parti pour proposer quelque chose d'assez inédit puisque, dans Batman: White Knight, il inverse complètement les rôles des principaux protagonistes en faisant de Batman un super-vilain et du Joker un super-héros.

Le talent de Murphy en tant que dessinateur n'est plus à démontrer. Dès les premières pages, on voit qu'on se régaler d'un point de vue visuel. Cette pleine page avec la Batmobile s'approchant de l'asile d'Arkham est grandiose. En plus, la colorisation de Matt Hollingsworth crée une ambiance et nous invite à nous engouffrer dans cette histoire.

Le postulat de la série est relativement simple puisqu'il inverse le rôle entre Batman et le Joker. Le premier est montré dès les premières pages comme un ennemi enfermé à Arkham, l'autre comme le héros conduisant la Batmobile et qui s'est donné l'appellation de White Knight - "chevalier blanc" en français. Après l'introduction plutôt réussie, Murphy nous ramène un an auparavant lorsque Batman et Joker avaient le rôle qu'on connait aujourd'hui et il nous dévoile alors comment tout semble avoir basculé.

L'ambiance et l'histoire sont clairement une grande réussite, quasiment au niveau des dessins. Mais c'est plus dans la forme que cela pèche : l'épisode est très bavard et inutilement dense. Murphy balance un peu toute la sauce avec un discours politique à propos de la Police qui répond à la violence par la violence et une analyse - très réussie en plus bien que simpliste - de la relation entre Batman et le Joker. Je pense que même si ces deux notions viennent à motiver Jack Napier - alias le Joker - à devenir le chevalier blanc, elles viennent surtout à casser le rythme de l'épisode donnant l'impression que l'auteur n'aura plus rien à raconter pendant les 7 épisodes restant.

Du coup, autant l'ambiance et les possibilités qu'offrent l'histoires donnent vraiment envie de continuer la lecture au-delà de cet épisode, je reste un tantinet déçu. D'autant plus que ces thèmes ne sont pas forcément bien amenés, Murphy a une écriture poussive du Joker qui se met à avoir des débats philosophiques avant "l'accident".

Au-delà de ces reproches, l'épisode est agréable - j'insiste parce que ça l'est - avec des clins d'oeil à ce que Frank Miller a fait de bien avec Batman et à Batman: The Animated Series, cela sans être lourd tout en l'incluant ça manière habille à la structure de son épisode. Clairement, l'histoire complète a de bonnes bases pour nous plaire.

Batman: White Knight #1


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois