Madame Bovary – Gustave Flaubert

Madame Bovary – Gustave Flaubert




Madame Bovary
Gustave Flaubert
Édition Folio,
2005
513 pages

Genre : Classique



Résumé :

Pour son malheur, Emma Bovary est née femme et vit en province. Mère de famille contrainte de demeurer au foyer, elle mène une existence médiocre auprès d’un mari insignifiant. Pourtant, Emma est nourrie de lectures romantiques et rêve d’aventures, de liberté et surtout de passion. L’ennui qui la ronge n’en est que plus violent, au point de la pousser à l’adultère.

Mon avis :

Ce classique a dû patienter pratiquement huit ans dans ma pile à lire avant que je ne me lance et il aurait sans doute attendu encore si je n’avais pas lu « Gemma Bovery » de Posy Simmonds il y a quelques temps, qui en est inspiré, et qui a relancé ma curiosité…

Même sans avoir lu ce livre on sait tous plus ou moins de quoi il parle et que l’histoire va suivre Emma qui se retrouve coincée dans un mariage qui ne la rend pas heureuse, et qu’elle va se lancer dans des histoires extra-conjugales pour espérer trouver le romantisme et la passion dont elle rêve…

Avant ma lecture j’avais peur de trouver la plume lourde et pompeuse, finalement le style est assez fluide, il y a bien quelques termes qui sont désuets (et expliqués en fin de livre, ce qui m’énerve parce qu’arrêter au milieu d’une page pour aller chercher une définition coupe le rythme) mais globalement la lecture est facile et plutôt agréable à ce niveau là.

Côté histoire je suis peut-être un poil plus mitigée, même si j’ai plutôt apprécié l’ensemble je l’ai aussi trouvé assez redondant, Emma est frustrée par la vie qu’elle mène, bien loin de ce qu’elle souhaitait, sa vie l’ennuie, son mariage la déprime et la maternité n’est pas du tout pour elle et elle se met donc à collectionner les amants et à dépenser sans compter pour combler le manque et au bout d’un moment je me suis un peu ennuyée, son portrait et sa déchéance m’ont intéressée, mais Emma ayant été nourrie aux histoires romantiques a des rêves précis quant à ce que devraient être sa vie et ses relations elle a un peu tendance à répéter les mêmes erreurs et il y a un côté assez lassant à cela, mais je peux le comprendre vu la dépression de l’héroïne, c’est un engrenage et cela pousse à nous enfoncer dans nos travers quand on en est atteint donc les quelques répétitions à ce niveau sont difficiles à éviter.

Comme je le disais c’est surtout la personnalité d’Emma qui m’a parlé, et d’ailleurs je ne comprends pas trop toute cette haine envers elle, sans l’avoir adorée (parce que je l’ai trouvée égoïste à certains moments) (normal de l’être quand on est dépressif en même temps j’ai envie de dire !) j’ai tout de même eu une certaine empathie pour elle, sans excuser son comportement envers son mari (auquel on ne peut pas reprocher grand chose, il est ennuyeux et un peu niais mais au fond il n’est pas mauvais) ni envers son enfant (qu’Emma trouve repoussant) je peux comprendre sa manière d’agir, elle avait beaucoup (surement trop) d’espérances quant à sa vie et elle se retrouve bloquée dans une situation qui ne la stimule pas et du coup elle va chercher de l’excitation ailleurs, cela ne mérite pas une médaille mais pas non plus d’être conduite au bucher, surtout qu’elle ne parvient pas à ses fins et qu’elle paie cher ses tentatives pour se sentir un peu mieux dans sa tête, entre Emma qui est certes difficile à vivre mais commet de mauvaises actions surtout parce qu’elle est malheureuse et ses amants qui se servent d’elle avant de la jeter moi ce n’est pas sur Emma que j’ai envie de cracher !

Je le redis mais je ne défends pas non plus Emma (pas complètement du moins), je l’ai parfois appréciée, parfois détestée, c’est un personnage complexe, pas foncièrement mauvais mais pas bon non plus, qui est surtout victime de ses grands rêves et collectionner les déceptions la fait plonger peu à peu, je suis peut-être indulgente car je me reconnais un peu en elle (mais rassurez-vous je ne rend pas malheureux mon mari) (de toute façon je n’ai pas de mari donc ça aide !), mais même si ce n’était pas le cas j’aurais probablement la même opinion sur elle.

Le roman est de façon générale cynique et critique, pas pour rien qu’il a fait scandale à l’époque, en gros le mariage c’est nul, la religion c’est pour les pèquenauds, la fidélité ne sert à rien… évidemment je résume cela avec la délicatesse d’un éléphant bourré, c’est tout de même bien plus subtil dans le livre et il y a encore bien d’autres choses qui en prennent pour leur grade et qu’on pourrait analyser en long, en large et en travers mais ce n’est pas mon job, je laisse ce plaisir aux étudiants qui doivent s’y coller (mouahaha), du coup si l’histoire d’Emma est assez simple tous les thèmes traités à côté rendent le bouquin bien plus intéressant sans être indigeste, et vu que je suis moi-même cynique et que j’ai tendance à partager certaines réflexions qui sont faites forcément le livre ne pouvait pas me laisser insensible sur ce point.

Bref je ne fais pas une chronique plus longue car je pense qu’à peu près tout a déjà été dit sur ce livre donc j’en ai surtout profité pour dire un peu de bien sur Emma qui en prend plein les dents mais qui est un personnage très bien écrit et très juste (et qui a le mérite de ne laisser personne indifférent du coup !).

Ma note : Madame Bovary – Gustave Flaubert


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois