Chroniques cinéma

Hello again ! Voici mes dernières découvertes en matière de films.

Tout d’abord, Damage de Louis Malle, avec Juliette Binoche et Jeremy Irons. C’est l’histoire d’une jeune femme qui vit une liaison passionnelle avec le père de son fiancé. Le jeu des acteurs est d’une extraordinaire intensité : tous deux semblent totalement possédés par un besoin magnétique, animal, qui va au-delà des convenances et des sentiments. C’est à la fois beau et dérangeant.

Le personnage de Juliette Binoche donne tout son sens au titre français au film, Fatale. Marquée dès son jeune âge par le suicide d’un frère jaloux avec lequel elle entretenait une relation fusionnelle, elle semble destinée à voir, dans sa vie, l’amour aller de pair avec la mort. Ce visage lisse, presque candide, offre un frappant contraste avec les extases violentes auxquelles elle se livre — sans parler de sa trahison… Elle apparaît lointaine et fascinante, tandis que Jeremy Irons dépeint une humanité déchirée, tourmentée par ses propres actes, mais incapable de résister à sa passion. Cette idylle tragique m’a vraiment fascinée.

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J’ai ensuite vu Monsieur Hire avec Michel Blanc et Sandrine Bonnaire, adapté du roman de Georges Simenon. Personne ne semble vraiment apprécier monsieur Hire, et lui non plus n’apprécie personne. Ce petit homme taciturne vit seul depuis des années dans le même appartement. Dans l’immeuble d’en face, tous les soirs, une fenêtre illuminée : la chambre d’Alice, qu’il regarde vivre de loin en écoutant de la musique classique… Jusqu’à ce qu’un jour, elle l’aperçoive. Ce jour va bouleverser leurs existences.

Là encore, j’ai adoré la performance des acteurs : Michel Blanc est tour à tour antipathique et bouleversant, vulnérable et inquiétant. La force de ses sentiments pour Alice se révèle peu à peu, alors que celle-ci joue un jeu ambigu qu’on ne comprend que petit à petit… Son trouble face à ce sobre observateur est pourtant réel. Il y a beaucoup d’humanité dans ce film, des apparences parfois trompeuses, des personnages avec leurs failles, leurs bassesses et leurs passions. Rien ne semble les destiner au départ à vivre des élans tragiques, et pourtant…

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Et enfin, 37,2 le matin avec Jean-Hugues Anglade et Béatrice Dalle. C’est l’histoire d’un couple passionnel, deux jeunes gens qui n’ont rien dans la vie à part l’autre. Zorg (Jean-Hugues Anglade) mène une petite vie tranquille jusqu’à ce que débarque la détonante Betty (Béatrice Dalle). Une fille apparemment toute simple, petite tête et joli corps, mais qui porte en elle un brin de folie insoupçonné. Betty rejette les contraintes de la société, les caprices de patrons un peu profiteurs,  le carcan de la normalité. Elle ne veut qu’être libre et heureuse avec son homme, le voir s’accomplir et être enfin respecté grâce à son goût pour l’écriture. Mais lorsque la réalité vient briser ses désirs, elle rue comme un cheval sauvage et laisse libre cours à sa violence intérieure. Une violence qui l’emportera sans cesse un peu plus loin, jusqu’à s’y perdre…

J’aime beaucoup les histoires tourmentées, et là j’étais servie. Le personnage de Betty est tout en instinct et passion, passant de la naïveté désarmante d’une enfant à des débordements allant jusqu’à l’hystérie. J’ai aimé sa simplicité, son impuissance face à des tourments intérieurs qu’elle ne comprend pas vraiment, une soif d’absolu qui n’arrive pas à se fixer. Le film monte en crescendo jusqu’au summum du déchirement — on se doute bien que cette histoire va mal finir, sans vraiment se douter du paroxysme qu’elle pourra atteindre. En même temps, il y a des moments de pure comédie, voire de délire, des moments de vie où on rit et fait l’amour sans rien demander d’autre. L’ensemble m’a beaucoup touchée.

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J’enchaîne avec quelques vieux films américains… À suivre !

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