Nouvelle politique sur les services presse (à mon grand regret)

Nouvelle politique sur les services presse (à mon grand regret)

Pour faire court et pour ceux qui n’ont pas le temps de lire la tartine, à compter d’aujourd’hui, “Les Nouvelles Plumes” ne prendront plus de Services Presse d’auto-édités sauf motivation particulière ou recommandations.

Les gens qui me connaissent savent que je suis une personne très à cheval sur les détails ( WYSIWYG comme me disent certains amis geeks).

J’ai lu beaucoup de blogs et honnêtement je n’en ai pas trouvé qui ait écrit une page partenariat aussi complète que la mienne. En la lisant il n’y a aucun doute sur ce qui vous attends si vous confiez votre oeuvre chérie au blog pour critique. Tout y est indiqué : note, diffusion, type de livre etc… Je vais jusqu’à demander aux auteurs de LIRE quelques critiques pour ETRE SUR que le ton correspond à ce qu’ils veulent.

Tout cela tout à fait bénévolement, je tiens à le rappeler.

Au début ça passait bien. Je n’ai reçu de messages incendiaires que d’auteurs dont, de toute façon, aucun blogueur n’aurait pu décemment proposer une bonne critique. Puis j’ai commencé à recevoir des mails d’auteurs qui me prenaient pour leur agence de publicité privée et se permettaient de me demander de CHANGER mes critiques parce que ça ne leur convenait pas, ça parlait trop de ci ou de ça, ça leur paraissait spoiler etc etc….

De bonne grâce, chaque fois que la demande est faite poliment, je relis la critique du point de vue de l’auteur et vois si, effectivement, il a raison. Même si je pense qu’il y a déjà de l’abus à ce niveau car mon avis est que la critique de blog n’est pas destinée à coller à la réalité du livre tel que l’auteur la perçoit mais tel que le lecteur l’a perçue. A moins bien sûr que ces auteurs ne s’amusent aussi à aller voir tous leurs lecteurs un par un pour leur demander de ne surtout pas dire à leur voisin que celui-ci est “un livre policier parce que sinon ça nuit à l’intrigue” ou “d’accepter qu’il est normal à notre époque que le héros ait tout ce qu’il veut puisqu’il est beau et riche car ça se passe ainsi de nos jours”.

Mais comme cela ne se fait pas d’insulter le lecteur qui achete le livre on se rabat sur le blogueur. D’autant plus si celui-ci est un Service Presse car certains considèrent, là, que ce n’est pas le blogueur qui rend le service de lire et critiquer le livre mais l’auteur qui fait au blogueur l’aumône d’un livre gratuit.

Connaissant, hélas, la nature humaine. j’avais dès le début du blog décidé que pas plus de 10% de mes livres seraient effectivement des services presse. Ce que je n’avais pas prévu, en revanche, c’était que, puisque je ne parle que des nouveaux auteurs, ces 10% viendraient en priorité des auteurs auto-édités.

Ah, l’auto-édition ! Quelle merveille ! Imaginez tous les outils qu’a pu apporter cette nouvelle façon de publier à ces écrivains doués littérairement et matures professionnellement mais qui n’étaient pas édités à cause de la saturation du marché !

Grâce à l’auto-édition j’ai pu découvrir des auteurs qui, honnêtement, auraient dû, dans le meilleur des mondes, figurer en tête de gondole de librairies et des gens charmants.

Malheureusement à côté de cela, certaines personnes qui n’auraient jamais eu la chance de se faire publier par une maison d’édition, non pas à cause de sa difficulté d’accès mais à cause de leur talent, se sont aussi engouffré dans la brèche. Pour un peu on se croirait, des fois, à la sélection de “The Voice” : tout le monde a le droit de participer mais que d’horreurs pour si peu de pépites !

Si en plus tata Marcelle et tonton Jean-Jacques lui ont dit que son livre était le meilleur et qu’il a eu un article dans le journal communal de “Tartempion en Oise” alors là, ça y est, l’écrivain auto-proclamé devient le nouvel Emile Zola ! Reste plus qu’à montrer son chef d’oeuvre au monde et en particulier aux blogueurs.

C’est à ce moment là que les choses se gâtent en général.

Habituellement je laisse passer. Comme je l’ai dit, il y a tellement de livres et de pépites à découvrir que ce n’est pas grave. Mais dernièrement la violence de ces personnes a réellement augmenté avec le temps et la présence du blog.

Hier, la ligne rouge a été franchie par un auteur qui avait reçu une bonne critique mais pas apprécié que je préfère son tome 1 à son tome 2. Elle ne s’est pas gênée d’utiliser le décès récent de mon père, m’informant qu’à ce moment là j’avais été bien contente qu’elle fasse preuve de compréhension….

Et encore, j’ai de la chance : insultes, harcèlement personnel, menaces de mort, famille de l’auteur, certains blogueurs font face à tout ça à la fois.

Sauf que force m’est de constater, en ce qui me concerne, que cela ne m’arrive JAMAIS avec les auteurs édités par des maisons d’édition. JAMAIS.

Alors que faire ? Abandonner les auto-édités et jeter le bébé avec l’eau du bain alors que c’est un vivier de nouvelles plumes et que ce sont eux qui ont le plus besoin de se faire connaître ? Pas question !

Mais j’ai décidé que dorénavant Les Nouvelles Plumes ne prendront plus de service presse d’auto-édités. Désormais, nous choisirons, les plumettes et moi, ce que nous avons envie d’acheter, de lire, de critiquer sans la pression du “je vous ai offert le livre alors…”. Il y en aura moins. On sera plus sélectifs et, bien sûr, beaucoup de bons auteurs passeront à la trappe mais tant pis.

Je suis assez fière du travail que je fais. Je ne me contente pas de lire et de critiquer, je diffuse sur les réseaux sociaux, sur les blogs généralistes, je parle un maximum des auteurs que j’ai aimé dans les groupes. Je fournis un travail de qualité ET mon blog me coûte de l’argent tous les mois. Mes plumettes travaillent. Elles ont un métier. Pourtant c’est toujours avec sourire et enthousiasme qu’elles lisent les livres que je leur propose.

On ne mérite pas d’être insultées, traitées de profiteuses par des auteurs médiocres et dont la tête (à défaut du talent) ne passe plus les portes tandis que de bons auteurs restent invisibles et attendent des mois qu’on puisse lire leur livre.

Puisqu’il semble que notre travail soit perçu comme une “contrepartie” à l’offre du livre alors, soit, nous n’accepterons plus de service presse d’auto-édités et lirons qui on veut, quand on veut et critiquerons comme on veut. Je travaillerai désormais avec les maisons d’éditions qui, à ce jour, se sont toutes, sans exception, montrées courtoises, professionnelles et m’ont laissé la liberté de m’exprimer ceci même quand c’était des services presse et que la critique de leur livre n’était pas ce qu’elles attendaient.

Nouvelle politique sur les services presse (à mon grand regret)


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