Interview Rozenn Illiano

Interview Rozenn Illiano

 

Bonjour.
Merci d'avoir accepté de répondre à mes questions.
^^
Tout d’abord, présentez-vous un peu.

Bien le bonjour, je m'appelle Rozenn, je suis une Bretonne de 32 ans qui fait plein de trucs (écriture mais illustration de temps en temps, et des bijoux).

Y a-t-il des auteurs qui ont bercé votre enfance/adolescence ?

Il n'y en a pas un en particulier. J'ai toujours lu plein de choses différentes : des contes, par exemple, ou des Chair de poule quand j'étais petite, puis plus tard des livres des collections Noir Mystère ou Peur Bleue chez J'ai lu (ça date !), puis beaucoup Stephen King aussi.

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Depuis combien de temps l'écriture est-elle devenue une part non négligeable de votre vie ?

L'écriture a toujours été là en sourdine, mais je m'y suis mise sérieusement il y a trois ans environ, et je m'y consacre à temps plein depuis un an.

Avez-vous des rituels lorsque vous écrivez ? Par exemple, écoutez-vous de la musique ou préférez-vous être au calme ?

Je n'ai pas de rituel à l'exception de la musique : je mets mon casque, je lance Deezer (toujours les mêmes playlists, même si ce n'est pas en accord avec ce que j'écris : j'ai besoin de bien connaître les titres que j'écoute pour mieux les occulter), et ça roule tout seul. De temps en temps, mon chat vient sur mes genoux mais comme je ne peux pas le faire venir sur commande…

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Quel est, en moyenne, le temps que vous consacrez à l'écriture dans une journée lambda ?
Je ne sais pas trop, quatre ou cinq heures. J'ai la chance de pouvoir m'y consacrer pleinement (mais pas d'en vivre), du coup l'écriture est pour moi comme un vrai travail : je bosse très sérieusement et je remplis mon quota même si je n'ai pas envie de m'y mettre.

Avez-vous l’ensemble de votre histoire en tête, ou il y a-t-il une grande part d’improvisation au fur et à mesure que les personnages prennent vie ?

Il m'est impossible de poser le moindre mot si je n'ai pas l'ensemble de l'histoire : j'élabore un plan avant de commencer la rédaction, je dois absolument savoir où je vais dans les grandes et moyennes lignes. C'est-à-dire qu'il me faut absolument la fin (pas de début si je n'ai pas de fin !), mais aussi les principaux et moins principaux événements, les liens de cause à effet, les évolutions des personnages… En général, ces derniers prennent vie dans ma tête et je ne fais que raconter ce que je vois mais pour pouvoir jouer telle ou telle scène intérieurement, je dois d'abord déterminer ce qui les mène à vivre cette histoire. Il m'arrive parfois de les laisser prendre le contrôle lors de scènes ou de dialogues, mais rien de plus (je suis un peu une maniaque du contrôle, pour tout dire).

Quelle est la première personne à lire ce que vous écrivez ?

En général, mon chéri et une de mes bêta-lectrices (coucou Sophie !).

Faites-vous appel à des bêta-lecteurs ?

Je demande à des lecteurs de m'aider, mais il ne s'agit pas de bêta-lecture dans le vrai sens du terme : je ne cherche pas à améliorer le texte mais juste à avoir un avis global sur le fond, ce qui ne nécessite pas de gros boulot (savoir si c'est cohérent, compréhensible, s'il reste des questions en suspens, etc). Quelquefois, j'ai aussi besoin d'un lecteur pour m'aider à traquer les dernières coquilles (et il en reste immanquablement malgré la dizaine de relectures à chaque texte !).

Comment et pourquoi en êtes-vous venue à choisir l’auto-édition ?

Le premier livre que j'ai auto-édité est un recueil de nouvelles que j'ai voulu faire pour le plaisir, pour me dire que je l'ai réalisé de A à Z toute seule comme une grande. Puis d'autres ont suivi mais il s'agissait encore de recueils de nouvelles, très difficiles à placer dans une maison d'édition classique. Ensuite… mon univers personnel s'est étendu. Toutes mes histoires sont reliées entre elles, et si pour le moment elles sont indépendantes les unes des autres, ce ne sera pas toujours le cas. Éditorialement, je ne suis pas sûre qu'un éditeur prenne le risque d'en publier la totalité : si mes calculs sont bons, ça fera une quinzaine de livres ! Ils sont souvent de genres différents, allant de la fantasy au fantastique, en passant par le post-apo. J'ai pensé que garder le contrôle là-dessus serait la meilleure des solutions.

Combien de livres avez-vous fait naître sous votre plume ?

Pour l'instant, j'ai auto-édité trois recueils de nouvelles, une novella et un roman, et publié un album illustré pour les enfants.

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Où peut-on se les procurer ?

On peut les acheter directement dans ma boutique (pratique pour avoir une dédicace !), et sur des plate-formes de vente comme Amazon, la Fnac, Kobo et Lulu. Et tout est détaillé sur mon site perso : onirography.com.

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Parlons maintenant d' « Elisabeta ». Pourquoi avoir choisi le thème des vampires ?

De base je ne suis pas particulièrement fan de vampires, dans le sens où je n'en raffole pas et où je ne suis pas une spécialiste. Mais ça faisait partie depuis longtemps de la liste des trucs que je voulais écrire pour voir comment je traiterai le sujet (sur la liste, il y a aussi un roman avec des anges, un thriller, un roman YA, etc). Elisabeta est la rencontre entre plein de choses différentes que j'aime beaucoup : ma fascination pour tout l'aspect ritualisé de l’Église, l'Italie, les poupées, l'ésotérisme, mais aussi les luttes contre les oppressions… Les vampires me paraissaient des créatures parfaites pour raconter tout ça.

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La poupée où est piégée l'âme d'Elisabeta.

Dans votre livre, on voit les vampires - pardon les immortels - sous un autre jour. Ici pas de gousses d'ail ni de chauves-souris. Avez-vous fait beaucoup de recherches et/ou certains détails viennent-ils exclusivement de votre imagination ?

Je me suis inspirée de tout ce que j'aimais chez les vampires des autres, et en ai fait un mélange à ma sauce. J'adore quand les vampires vivent dans des sociétés secrètes et très anciennes, quand tout répond à des codes et des rituels. Un des films de vampires que je préfère, c'est Underworld 3, par exemple. Pour autant, beaucoup de choses ont été inventées pour le roman, mais mon monde vampirique s'est construit avec les années et je serais bien incapable de dire comment tel ou tel détail m'est venu.

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J'ai aimé l'idée que certains animaux pouvaient devenir immortels et qu'ainsi on ne perde plus nos compagnons. Pourquoi ce choix et pourquoi un chat ? Pour son côté chasseur ? Comment pensez-vous qu'un herbivore aurait réagi ?

Il y a toujours (ou presque) un chat blanc dans mes histoires. :) C'est mon clin d’œil à Lilith, ma vieille chatoune toute blanche. Avec mon chéri, nous avons pris l'habitude de la faire apparaître dans nos projets importants (il est illustrateur, et le chat blanc apparaît dans quasiment tous ses livres et dans les jeux qu'il a illustrés). Dans mes romans, la plupart du temps elle apparaît juste comme ça, au détour d'une route, mais j'ai voulu lui donner un peu plus de place dans Elisabeta et l'idée de la rendre immortelle s'est imposée. Et c'est vrai que le côté chasseur convient particulièrement (j'avais l'image précise d'une tache de sang sur sa fourrure toute blanche). Pour ce qui est des autres animaux, je ne pense pas que l'immortalité fonctionne pour tous ; à mon avis, les herbivores ne sont pas adaptés et mourraient si on tentait de les rendre éternels (tout comme les jeunes enfants).

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Pourquoi avoir uniquement choisi des points de vue féminins, malgré les nombreux personnages masculins ?

J'ai voulu dès le départ écrire un roman féministe, avec des héroïnes qui cherchent à tout prix à retrouver leur liberté. Je ne voulais donc pas laisser la parole aux hommes. De plus, la plupart de mes autres histoires (les romans surtout) sont racontés du point de vue de personnages masculins, je voulais équilibrer.

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Une illustration de Saraï réalisée par Rozenn Illiano.


Retrouve-t-on un peu de vous dans vos personnages ?

Les deux héroïnes représentent clairement chacune une partie de moi : Giovanna pour le côté fonceuse bourrine qui va trop loin, et Saraï pour le découragement qui vient assez vite (ce qui est assez paradoxal, finalement). Je pense que tous mes personnages sont un bout de moi, mais je n'ai pas encore tout décrypté (est-ce à dire que l’œuvre d'un écrivain peut servir de matière à un psy ? Je pense, oui !).
Pour la petite pique envers Linkin Park, c'est un avis personnel ou seulement celui du personnage ? (Nan parce que j'avoue, j'aime beaucoup ce groupe...:p )

Ah, je suis contente qu'on me pose la question. :) En fait, Linkin Park fait partie de mes groupes préférés ! (Et je ne me remets pas de la mort de Chester Bennington) Je les évoque souvent dans mes histoires, certains de mes personnages les écoutent et dans Elisabeta, j'avais envie de rigoler et de faire l'inverse, d'avoir un personnage qui les adore et qui gave tout le monde avec sa musique.

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Et vous, vous plairait-il d'avoir la vie éternelle ?

Je signe direct.

Avez-vous d’autres projets littéraires ?

Beaucoup (trop ?). Comme je l'ai dit dans une précédente question, Elisabeta s'inscrit dans une gigantesque histoire, une quinzaine de romans que je commence tout juste à publier (Elisabeta est le premier). Une bonne partie est déjà écrite, le reste est planifié dans le carnet qui me sert de 'bible'… J'en ai peut-être pour dix ou quinze ans de boulot avant que tout soit publié.

Encore une fois, merci beaucoup d'avoir pris le temps de répondre à mes questions. ^^
Un dernier mot pour la fin ?

Merci beaucoup pour la lecture d'Elisabeta et pour cette interview, c'est toujours très agréable. :)

 

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Je remercie une fois encore Rozenn Illiano d'avoir eu la gentillesse, la rapidité et la patience de répondre à mes questions.
Si vous en avez, n'hésitez pas à (lui) poser des questions dans les commentaires. ;-)

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Bibliographie de Rozenn Illiano :

Le Chat qui avait peur des ombres
Le Rêve du Prunellier
Fêlures
Notre-Dame de la mer
Rouge
(Nouvelle dans l'anthologie Routes de légendes, légendes de la route)
18.01.16
Elisabeta


Livre lu

Elisabeta

 

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