Cléopâtre, la reine fatale (T1)

Chronique « Cléopâtre, la reine fatale », tome 1

Scénario de Marie & Thierry Gloris, dessin de Joël Mouclier,

Public conseillé : Adultes / grands adolescents (à partir de 16 ans),

Style : Historique,
Paru aux éditions Delcourt, le 23 aout 2017, collection « Les reines de Sang », 14.95 euros,
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L’Histoire

Memphis, 51 av. J.-C. La grande maîtresse de la perfection, Cléopâtre VII Théa Philopator, va célébrer son mariage avec son frère, le divin Ptoléméé XIII Philopator, au temple de Karnak. Les festivités finies, les deux époux (qui se détestent), se retrouvent dans la chambre nuptiale. Mais, sous les plaisanteries de Cléopâtre, le “petit mari” n’arrive pas “à la saluer”…
A Alexandrie, le premier ministre Pothin rend des comptes à Rome. L’Egypte est endettée et doit rembourser en navires chargés de grains. Tandis que Ptolémé et Cléopâtre se disputent de plus belle, Jules-César franchit la rivière du Rubicon avec son armée, déclenchant ainsi une guerre civile…

Ce que j’en pense

La collection “Les Reines de Sang”, éditée chez Delcourt, s‘enrichit d’une nouvelle série. Après les portraits des personnages historiques français d’importance (Aliénor d’aquitaine et Isabelle), la série s’est ouverte vers l’exotisme avec “Tseu Hi”. Avec “Cléopâtre, la reine fatale”, Marie et Thierry Gloris (au scénario) et Joël Mouclier (au dessin) s’attaquent à une véritable icône de la féminité, dont le grand public ne connaît pas grand chose, si ce n’est sa beauté et sa relation avec Jules César qui a traversé les siècles.

Mais nous n’en sommes pas là. Thierry et Marie prennent leur temps et démarrent l’histoire au moment où la très jeune reine accède au pouvoir en épousant son frère, et devient ainsi “Pharaonne”. Même si l’union n’est pas consommée (ouf, la morale est presque sauve !), cette jeune femme à l’ambition dévorante rêve de devenir l’unique représentant du pouvoir suprême. La haine, qu’elle entretient pour son frère, est largement partagée et chaque protagoniste semble prêt au pire. Marie et Thierry nous racontent donc, de l’intérieur, cette lutte fratricide…
Au delà des destins de ces deux “dieux sur terre”, ils complètent le tableau en jetant un oeil sur Rome et ses conflits internes. Là-bas, Jules César a déclaré la guerre et s’apprête à affronter Pompée avec son armée ! Ces deux récits de pouvoirs s’entremêlent vers une destinée commune que Marie et Thierry tissent subtilement.

Cette nouvelle production Delcourt m’a séduit. Parfaitement documentée (j’imagine que c’est l’apport de Marie Gloris), le récit, quoique romancé, s’attache à être le plus réaliste possible. C’est une sorte de biographie sélective. Excepté les dialogues (très modernes), l’histoire nous plonge dans cette époque et cette culture éloignée. Frasques sexuels et jeux cruels, la façon de vivre à la cours d’Egypte nous est présentée dans toute sa crudité.

Au dessin, l’excellent Joël Mouclier, qu’on a pu apprécié dans le trait et/ou la mise-en-couleur sur de nombreux récits fantastiques (“Les enfants du Nil”, “Les remparts d’écume”, “Dragons”…), fait un magnifique travail ! Son trait fin et détaillé, de base classique, avec une très légère exagération pour les portraits, fait merveille dans la représentation réaliste de l’époque. Aussi à l’aise dans les palais qu’en décors naturels ou dans le détail des costumes et de l’architecture intérieure, son sens de la couleur m’a transporté. Les ambiances, très sensuelles, sont prégnantes et rendent honneur au récit de Thierry et Marie Gloris.

Cléopâtre, la reine fatale (T1)

Reines de sang – Cléopâtre, la Reine fatale T01


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois