Les filles de Roanoke · Amy Engel

Les filles de Roanoke · Amy Engel
Après le suicide de sa mère, la jeune Lane Roanoke, quinze ans, est envoyée au ranch de ses grands-parents, à Osage Flats, une petite ville du Kanas. Elle apprivoise cette famille qu’elle n’a jamais connue: une grand-mère distante, un grand-père doux comme un agneau et beau comme un dieu, et Allegra, sa cousine. La maison cossue est entretenue par une mauvaise cuisinière et un homme à tout faire quasi transparent. 

Durant cet été, Lane traîne avec Allegra et sa bande: Tommy, le gars fou amoureux d’Allegra, le beau Cooper avec qui elle baissera ses culottes. Elle fait de la glace avec son grand-père et regarde les photos des filles de Roanoke accrochées au mur.

À la fin de l’été, Lane prend ses jambes à son cou et fuit le plus loin possible. En Californie. Dix ans plus tard, Lane rentre au bercail après un appel de Papi. Allegra a disparu. Avec Tommy, devenu flic, Lane mène sa petite enquête pour retrouver sa cousine, et rebaisse ses culottes pour Cooper. Lorsqu’elle trouve l’anguille sous la roche, elle pète sa coche. Le rideau, à demi soulevé tout du long, se lève au complet: le mystère entourant les filles de Roanoke est révélé.Les filles de Roanoke · Amy Engel

Quand un roman m’exaspère, je fourre mes gants blancs dans un tiroir et j’y vais pas par quatre chemins. J'ai lu ce roman en rageant d’être aussi curieuse, en râlant que le fil de l’intrigue soit assez fort pour désirer poursuivre et connaître le fin mot de l'histoire. Qui est le grand-méchant loup de cette histoire? Le grand-père, bien sûr. Tout du long, l’horreur se tapit derrière les rideaux de la maison. Étant curieuse de nature, fouineuse sur les bords, j’ai pas de problèmes avec ce qui se passe derrière les portes fermées. J’aime bien regarder par le trou des serrures. Mais là, j’ai enragé de me douter de ce qui s’en venait, de me dire que ça n’avait crissement pas de bon sens.Les chapitres alternent entre passé et présent, entrecoupés ici et là de courts passages sur l’histoire (tragique, évidemment) de chacune des filles de Roanoke. L’arbre généalogique est rempli de femmes ravissantes, sombres et ténébreuses. Certaines ont disparu. La plupart sont mortes. Toutes les femmes de ce roman sont méchantes, tordues, sauvages et arrogantes. Pas moyen de s’attacher à aucune d’entre elles. Tommy et Cooper (surtout Cooper) sont sympathiques, mais qu’ils s’attachent à ces filles tyranniques et tortionnaires les rendent cons. Et que dire de ce Papi... et de cette mamie. C'en est trop pour moi!J’en ai perdu des bouts, je me suis creusée les méninges pour comprendre. Et je n’ai pas tout compris. V’là un roman malsain, toxique. Si au moins il amenait des réponses, une meilleure compréhension de l’inacceptable. Je n’en ai pas trouvées. L’abject est gratuit et c’est ce qui m’indispose. J’aime les histoires tordues, mais y’a toujours ben des maudites limites. Ce roman me reste en travers de la gorge comme un noyau de cerise coincé. Bon ben, la madame était pas contente de sa lecture! Scusez ma parlure québécoise accentuée. Ça sort de même quand je m’emporte! C'est ça qui est ça. Next, pis vite…

On lit, en quatrième de couverture: «Amy Engel distille avec talent le poison des non-dits, dans la lignée des grands romans de Joyce Carol Oates.» Ah ben non, pas pantoute!

Rebecca et Virginie sont nettement plus indulgentes que moi.
Quelqu'un veut mon exemplaire? C'est avec un immense plaisir que je vais m'en débarrasser!
Les filles de Roanoke, Amy Engel, trad. Mireille Vignol, Autrement, 351 pages, 2017.