- Ça -

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Sur la photo ci-dessus, vous pouvez admirer ce qui doit être ma troisième édition du romanÇa, les deux premières ayant rendues l'âme, perdues leurs feuillets et ont vu leurs dos être cassés par un clown meurtrier en goguette. J'ai beau l'avoir lu (ainsi que les autres Stephen King) plusieurs fois, lorsque j'ai vu que la nouvelle adaptation sortait tout bientôt (j'aiiiii hâââââââââteeee), je me suis dit qu'une piqûre de rappel ne me ferait pas de mal. Et croyez-moi, non seulement ce ne fut pas de tout repos mais en plus, ce fut sacrément nécessaire car, à l'image de la bande des Ratés, j'avais presque tout oublié de cette sacrée aventure. Les chroniques de ces deux romans (ou des trois ou de l'unique, selon l'édition que vous possédez) sont multiples en ligne, mais comme vous avez plutôt apprécié celle de ma relecture du Fléau, je me suis WHY NOT ! C'est parti mon kiki, coulrophobes s'abstenir.

- Ça -

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Enfants, dans leur petite ville de Derry, Ben, Eddie, Richie et la petite bande du " Club des ratés ", comme ils se désignaient, ont été confrontés à l'horreur absolue : Ça, cette chose épouvantable, tapie dans les égouts et capable de déchiqueter vif un garçonnet de six ans... Vingt-sept ans plus tard, l'appel de l'un d'entre eux les réunit sur les lieux de leur enfance. Car l'horreur, de nouveau, se déchaîne, comme si elle devait de façon cyclique et régulière frapper la petite cité.

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Vous qui entrez ici, sachez une chose :Ça, fait peur. Ça m'a encore une fois terrifiée alors que je bouffe des films d'horreur au petit déjeuner (littéralement). Du coup, je me permets un petit gif, histoire qu'on mette les pendules à l'heure, que vous sachiez où vous mettez les pantoufles.

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Voilà voilà, le premier qui m'accuse de ne pas avoir assez prévenu qu'il regarde bien sous son lit avant d'aller se coucher ce soir, non mais !!

* Si vous êtes fâchés contre moi, sachez qu'écrire le reste de ma chronique avec ce gif n'est pas évident du tout et que je n'ai que ce que je mérite *


Ça fonctionne sur la base bien connue maintenant du "je fais des aller-retour dans le passé et dans le présent". D'un côté, nous avons les enfants, Bill, Ralph, Ben, Beverly, Eddy et Mick, découvrant le mal horrible qui hante leur ville, celui qui a tué le petit frère de Bill, meneur du groupe, et de l'autre, nous avons les mêmes mais avec quelques années de plus au compteur, 27 pour être exacte. Les adultes ont bien évolué et ont totalement oublié les semaines difficiles qu'ils ont passées à vouloir exterminer un monstre démoniaque ( pléonasme ? Je ne suis pas sûre...) mais, dommage pour eux, ils doivent y retourner, preuve qu'ils n'ont pas fait le boulot correctement la première fois (la malédiction du bâclage, les amis). Et, au fur et à mesure que leurs souvenirs remontent, nous lecteurs commençons à comprendre quel terrible mal habite les canalisations de Derry.

Derry est la ville de tous les maux pour King, c'est là que prennent vie beaucoup de ses histoires les plus terrifiantes et violentes, mais de tous ces récits, c'est Ça qui gagne la palme. Enfants mutilés, enfants brisés, adultes incompétents, ignorants et dépossédés de leur rôle sécurisant, bête qui ronge et qui possède les esprits simples et barbares, harcèlement scolaire avant l'heure puissance 10.000, rien ne vous sera épargné. Et pourtant, si l'horreur tient une place fondamentale, personne ne me fera croire qu'elle est gratuite. Au milieu de tout ça apparaît l'espoir, une belle histoire d'amitié comme on en voit peu et une ode à l'enfance et à ses croyances comme seul King sait les écrire.

Si vous avez lu quelques-uns de ses romans, vous remarquerez forcément que certaines thématiques reviennent souvent, la beauté de l'enfance est peut-être la première d'entre elles. Les 6 amis, chacun avec leur personnalité propre, leurs défauts et leurs qualités font la force de Ça et j'aurais bien du mal à en choisir un en particulier. Petit mot sur Beverly, seule fille du groupe, écrite avec force féminisme avant l'heure (j'ai toujours trouvé que Stephen King savait écrire de très bons personnages féminins), jeune fille en devenir, un brin casse-cou, loin du cliché de la gentille gamine aux genoux couronnés de croûtes. Là où Bill est le leader, elle est la colle qui maintient tout le groupe ensemble.

Comme d'habitude avec Stephen King, on prend son temps. On prend son temps pour poser le décor, le contexte, la psychologie des personnages principaux, secondaires et tertiaires. Mais, peut-être est-ce juste parce que je vénère le monsieur, mais ça passe tout seul, ce n'est, encore une fois, jamais gratuit. Grâce à son style, on s'attache à tout ce beau monde, on sait où l'on est, et le tout a beau être du fantastique pur jus, tout est limpide, crédible et prend forme bien comme il faut dans votre espace mental dédié à l'imagination.


Sur le monstre en lui-même, le Ça (meilleur nom du monde d'ailleurs, on est loin des deux frangins de Supernatural qui savent te nommer tout le bestiaire paranormal). Comme annoncé, oui, il fout sacrément les poils, les foies, la trouille, l'angoisse, la pétoche et les miquettes (non non, je n'ai pas tapé peur dans un dictionnaire de synonymes), la bestiole prend la forme de vos peurs les plus profondes, avec ça, comment voulez-vous que ça aille ? D'ailleurs, pour moi, ce serait une grosse guêpe, genre de la taille d'une Twingo. Rien que d'y penser, j'ai une espèce de nausée qui monte...

Plus le mystère apparaît, plus les souvenirs remontent pour nos héros, plus on veut en apprendre, que ce soit sur les capacités de Ça, sur son origine, sur ses pouvoirs, etc. Le tout est disséminé de façon fort judicieuse et hyper bien fichue. En toute objectivité. Si si.

* Et là, je suis en train de réaliser que j'écris une monstrueuse tartine... Il y a encore quelqu'un ? *

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Bon sang, je crois que j'aurais encore pu en écrire des caisses sur ce bouquin mais il faut savoir s'arrêter... Cette relecture fut un super moment, j'ai redécouvert le Stephen King qui m'a fait tomber amoureuse dès les premières phrases, dès les premières descriptions, celui qui possède le plus d'étagères à lui tout seul, celui qui me fait me ruiner en livres d'occasion dès que je vois une édition que je n'ai pas (pas un titre, non, une édition...) (oui, c'est pathologique), celui qui me file une excitation de lectrice au niveau de l'estomac, un gargouillis, une crampe, celle qui te dit que "Mazette, ça va envoyer du lourd", celle que je ne retrouve qu'avec les anciennes publications du maître lui-même, celle qui est repompée à outrance (mais pour notre plus grand plaisir dans des nouvelles séries comme Stranger Things). En gros, si vous n'avez peur d'avoir peur, si vous voulez découvrir le VRAI Stephen King, Ça est LE livre à lire. Sans conteste aucune. Et d'ailleurs, même si Ça ne vous plait pas, pensez aux conversations drolatiques que vous allez avoir en le lisant : "Tu lis quoi ?" "Ça" "Ben oui, j'vois bien, mais c'est quoi, le titre ?" "Ben, Ça" "Punaise, mais tu le fais exprès ? T'es vraiment pas sympa !" *pars bouder et vous fiche la paix pour continuer à lire*.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois