Les deux vies de Baudouin, une BD de Fabien Toulmé

Les deux vies de Baudouin, une BD de Fabien ToulméLes deux vies de Baudouin

Fabien Toulmé pour le scénario et le dessin

Valérie Sierro pour les couleurs

Paru chez Delcourt le 15 février 2017

« On a deux vies et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une. » Confucius  (épigraphe de la BD).

Un trentenaire solitaire enfermé dans une vie monotone décide de commencer sa deuxième vie. Pour quelles raisons ? Il apprend qu’il n’en a plus pour longtemps à vivre et son frère (un médecin baroudeur séducteur) le pousse au train.

J’avais adoré Ce n’est pas toi que j’attendais et perplexe sur ce nouvel ouvrage, je me demandais… de quelle manière Fabien Toulmé allait-il transformer l’essai ?

Et bien… de manière un chouïa décevante… d’après moi.

Cette BD se lit facilement, elle est globalement sympathique, le dessin de Fabien Toulmé, est toujours simple mais efficace. Les couleurs sont appropriées à l’époque et au lieu. Bref ! On passe un bon moment de lecture.

Mais…

J’ai vu venir la fin avant qu’elle n’arrive. La chute est pourtant plaisante… pour qui ne l’a pas vue poindre le bout de son nez…

Les  personnages sont caricaturaux : un père autoritaire qui ne sait entrer en contact avec son fils qu’en l’humiliant ou en soulignant sa déception, un frère qui a tout réussi (sa vie professionnelle bien sûr puisqu’il est médecin sans frontières, sa vie privée puisqu’il séduit toutes les filles qu’il désire, il a de l’assurance à revendre, c’est un vrai donneur de leçons, assez exaspérant par moments), une mère inexistante bien sûr mais qui aime son fils, et enfin un personnage principal sans saveur, seul (ah bah non, il a un chat !!! comme tous les gens seuls et lugubres…), travailleur, qui s’ennuie et dont la vie parait bien terne au regard de celle de son frère. Les deux frères sont caricaturés à l’extrême, l’un a tout, l’autre rien et bien sûr… à la fin… retournement de situation…

Comme si on ne pouvait pas vivre à trente ans, seul, et heureux !

Le message de la bande dessinée est évidemment intéressant, il est résumé dans la phrase de Confucius mais ne pouvait-on pas l’aborder avec un peu plus de finesse ?

Bon, je viens de forcer le trait moi aussi (chacun son tour !), j’ai passé un moment très agréable à lire cette BD, mais c’est en la refermant que j’ai commencé à cogiter… y compris sur l’incohérence majeure du livre concernant la maladie du personnage principal… Mais je ne vais pas entrer dans les détails pour ne rien divulgâcher.

C’est tout de même une belle leçon de vie et les épisodes du passé qui éclairent la relation fraternelle au présent sont bien amenés. Et puis l’humour est présent, disséminé avec parcimonie, juste ce qu’il faut pour séduire une lectrice sceptique.

Jusqu’à présent je n’ai lu que des critiques très positives ! Je suis la seule à pinailler de cette façon… Mais j’aime ça !

Mo’ et Jérôme sont moins critiques que moi.



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