Tabitha Suzuma / Forbidden

Quelques infos sur le livre :

Tabitha Suzuma / ForbiddenForbidden

  • Auteur : Tabitha Suzuma
  • Serie : 
  • Genres : Romance
  • Editeur : Milady
  • Collection : 
  • Publication: 12/07/ 2017
  • Edition: Numérique
  • Pages : 380
  • Prix : 9,90€
  • Rating:   Tabitha Suzuma / Forbidden

Résumé :

 » Tu crois que personne ne peut te comprendre, mais tu te trompes. Tu n’es pas seul.
Ils disaient qu’on refusait de se mêler aux autres, qu’on n’avait pas d’amis. Mais ils se trompaient. On était là l’un pour l’autre. Il était ce que j’avais de plus précieux au monde.
Qu’est-ce qui leur permet de dire que notre amour est monstrueux ? On n’a fait de mal à personne.
Il est mon âme-sœur, ma raison d’être. Il est aussi indispensable à ma vie que l’air que je respire. J’ai toujours su que je l’aimais plus que tout au monde, et que l’amour que je lui portais n’était pas simplement fraternel. »

Maya et Lochan ne sont pas des adolescents comme les autres. Élevés par une mère alcoolique et instable, ils sont livrés à eux-mêmes et n’ont d’autre choix que d’élever seuls le reste de la fratrie. Forcés de devenir adultes plus tôt que prévu, ils se soutiennent dans l’adversité et finissent par tomber amoureux. Lochan se sent seul au monde, et Maya est la seule à pouvoir le comprendre. Conscient de la monstruosité de cet amour, Lochan est prêt à tout pour bâillonner le désir et les sentiments que sa sœur lui inspire. Mais comment résister alors que Maya a besoin de lui autant qu’il a besoin d’elle ? Est-ce un crime de s’aimer si fort ?

Avis de Ninie :

Tout d’abord je tiens à remercier Milady pour m’avoir offert l’opportunité de lire ce livre en m’accordant leur confiance.

Je ne sais pas trop par quoi commencer tellement je suis encore bouleversée par ma lecture, mais bouleversée dans le bon sens du terme parce que ça a été une lecture riche en émotions, que j’en ai ressenti un terrible désarroi et que j’ai même verser des larmes en terminant le dernier chapitre. J’ai lu ce livre parce que depuis quelques temps il fait beaucoup parler de lui, je savais très bien de quoi la lecture allait parler, donc je n’ai eu aucun a priori. Evidemment « âme sensible et non ouverte d’esprit » passer votre chemin!!

Je crois que je n’ai jamais lu une histoire aussi poignante et j’ai déjà quelques titres à mon actif, mais j’avoue qu’il est vraiment rare que je trouve un roman qui me fasse pleurer et avec celui-ci ça a été le cas. Cette histoire de famille m’a vraiment remuée les tripes. Pour ceux qui souhaitent entamer la lecture faites-le sans préjugés, ne lisez pas le résumé, ça risque de vous choquer et vous jugerez alors l’histoire pour quelque chose d’abominable, alors que c’est loin d’être le cas, puisqu’ils s’aiment en quoi font-ils quelque chose de mal ?

La vie de Maya et Lochan est difficile, à l’âge de 16 et 17 ans ils prennent soin de leurs frères et soeurs depuis que leur mère alcoolique a été abandonné par leur père, alors qu’il n’était que des jeunes enfants. Ces deux adolescents ont pris le rôle de parents et n’ont jamais pu vivre une adolescence normale. Il n’est pas facile de sortir avec des amis ou d’avoir un petit ami quand on doit s’occuper de ses frères et soeurs à tout heure de la journée ou de la nuit. Ces ados se sont vu propulser vers quelque chose dans lequel ils n’étaient pas coutumiers et ont du grandir plus vite que prévu, ne pouvant compter que l’un sur l’autre pour s’épauler. Menant de front, études, rôle de parents, et soutien ils finissent par avoir besoin l’un de l’autre tout autant avec les liens fraternels qui les lient, mais également amoureusement, mais si cela est strictement interdit par la loi. Toujours est-il que l’amour, ça ne se contrôle pas !

Tabitha Suzuma a écrit un livre qu’il me sera difficile d’oublier, elle a eu du courage de nous faire découvrir une histoire d’amour si différente de ce que nous lisons habituellement et pour cela, je ne peux que lui tirer mon chapeau. Sa plume est d’une efficacité et d’une maturité parfaite. Son récit a su mettre en lumière, la difficulté de vivre dans cette famille qui malgré l’abandon de leur mère à réussit à s’en sortir. Il faut de la force et du courage, de l’attention et du soutien et Maya et Lochan n’en ont pas manqués et c’est ce qui m’a fait oublier leur lien fraternel.

Je ne vais pas m’attarder plus longtemps sur mon avis, je dirais juste que c’est une fabuleuse et bouleversante découverte qui mérite amplement le coup de coeur que j’ai eu en lisant le roman. Si vous voulez découvrir une histoire qui sorte de l’ordinaire, tentez votre chance avec ce bouquin, mais ne le faites pas si vous êtes prompt à juger car vous risquer d’être déçue.

Extrait :

Je regarde les petites boules noires éparpillées sur le rebord de la fenêtre à la peinture blanche écaillée, et qui crisseraient sous les pas si l’on marchait dessus. Difficile d’imaginer qu’elles ont un jour été en vie ! Je me demande ce qu’on peut ressentir enfermé dans un bocal en verre sans air, à rôtir pendant deux longs mois sous un soleil de plomb, à voir l’extérieur où le vent agite les arbres verts, alors qu’on se heurte encore et encore à un mur invisible qui interdit accès à tout ce qui est réel, vivant et vital, et que, blessé, épuisé, vaincu par cet obstacle infranchissable, on finit par succomber. À quel moment une mouche renonce-t-elle à s’évader par une fenêtre fermée ? Son instinct de survie la pousse-t-il à continuer jusqu’à ce qu’elle en soit physiquement incapable, ou comprend-elle enfin, après s’être écrasée une fois de trop contre la vitre, qu’elle ne pourra jamais sortir ? À quel moment estime-t-on qu’il est temps de renoncer ?

Je détourne les yeux des minuscules carcasses et tente de me concentrer sur les nombreuses équations du second degré tracées au tableau. Je sens que je transpire ; des mèches de cheveux sont collées à mon front, ma chemise adhère à ma peau. Le soleil a cogné tout l’après-midi à travers les grandes baies et je suis précisément assis derrière l’une d’elles, à moitié aveuglé par ses rayons puissants. Le rebord de la chaise en plastique me rentre dans le dos, car je suis légèrement penché en arrière, une jambe étendue et le talon posé sur le petit radiateur contre le mur. Les poignets de ma chemise pendent autour de ma main, maculés d’encre, sales. La page blanche posée devant moi semble me considérer d’un air désespéré et, dans un état quasi léthargique, je me mets à résoudre les équations, d’une écriture à peine lisible. Le stylo glisse entre mes doigts moites, j’essaie de déglutir, mais j’ai la bouche si sèche que je n’y parviens pas…


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois