- The Glass Magician -

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Souvenez-vous, il n'y a pas si longtemps (en février exactement), deux membres des Petits Pédestres Croustillants avaient fomenté une rébellion. Vexées comme une chèvre de ne pas avoir été conviées à une lecture commune, Mimine et Titine s'étaient isolées du reste du groupe et avaient lu ensemble le premier tome des aventures magiques de Ceony et son maître. Pour ce deuxième tome, leurs revendications ont été entendues par le syndicat pédestrien et la lecture commune eu lieu groupé. Heureusement parce que nous sommes passés à deux doigts de l'incident diplomatique, je vous prie de me croire ! Cette suite fut donc attendue avec impatience par l'ensemble de la et dès que l'éclaireur nous notifia sa présence sur (merci à eux et à Amazon Crossing au passage), vos courageuses aventurières se jetèrent dessus comme un nain sur une chope à bière.

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Trois mois après avoir rendu son cœur au magicien Emery Thanes, Ceony Twill est bien partie pour devenir Plieur. Malheureusement, toutes ses pensées ne sont pas uniquement tournées vers la magie du papier : bien qu'on lui ait prédit une histoire d'amour, Ceony n'a toujours pas réussi à dépasser la barrière étudiant-professeur qui la sépare d' Emery, en dépit de leur intimité grandissante.

Lorsqu' un magicien revanchard est persuadé que Ceony possède un secret, il fait le vœu de le découvrir... même si cela doit compromettre l'essence même de leur magie. Ceony comprend qu'elle devra trouver les vraies limites de ses pouvoirs quand ceux qu'elle aime le plus se retrouvent victimes d'une série d'attaques dirigées contre elle tout en faisant en sorte que son savoir ne tombe pas entre de mauvaises mains.

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L'ambiance que j'avais beaucoup appréciée dans le premier tome est de nouveau là. Le petit côté steampunk, avec son époque difficile à cerner, le système magique institutionnalisé, les personnages sympathiques et son atmosphère douce sont décidément bien agréables. Néanmoins, une fois passé le plaisir de retourner dans ce récit, je suis tombée de bien haut.

Pour vous contextualiser ma lecture (je suis persuadée que le machin a son importance), je vous rappelle que je suis en train d'écouter le premier tome de Cinquante nuances de Grey en livre audio. Quel rapport ? J'ai trouvé que la demoiselle ici présente, Ceony, tenait parfois plus d' Anastasia Steele, la rougissante et mordillante maîtresse du milliardaire bdsm, que de l'intrépide magicienne que j'avais rencontrée dans le premier tome. Oui, je sais, la comparaison est peut-être un peu bancale, mais bon sang ! Je ne l'ai pas reconnu du tout et elle a fini, au bout de seulement quelques pages, par m'agacer prodigieusement.

Ceony est IN LOVE FOREVER d'Emery, son ténébreux maître d'apprentissage. Si la romance ne s'était qu'enclenchée dans The paper magician, ici, Ceony ne peut le regarder sans ROUGIR, FRÉMIR et PALPITER de partout et ce, toutes les 10 lignes. Toute la première moitié des 200 et quelques pages est de cet acabit : "et qu'il est beau, et que je l'aime, et que je ne sais pas s'il m'aime", elle passe son temps à essayer de le nourrir et à le gronder parce qu'il ne dort pas assez. C'est bien connu que toute femme amoureuse se transforme en maman de l'être désiré. Problème freudien s'il en est. Et je peux vous jurer que la demoiselle a bien fait rager mon côté féministe avec ses réflexions du genre : "oula mais qu'est-ce qu'il mange mal, il faudrait vraiment qu'il se marie !" (en parlant d'un autre qu'Emery). Non, ma cocotte, il devrait juste apprendre à faire ses courses et peut-être envisager l'achat d'un La cuisine pour les nuls.

À cause de tant de rougissements et d'amour mal dégrossi, je dois vous avouer que j'ai perdu tout intérêt pour l'intrigue en tant que telle, qui n'est pourtant pas si mal. Mais TROP de choses m'ont gêné, beaucoup trop. Entre le vrai vilain d'origine indienne et dont l'auteur nous précise que, bien sûr, ce n'est pas parce qu'il est basané qu'il est méchant, "ils" ne sont pas tous comme ça (?!), ce qui m'a fait penser à cette fameuse phrase : "je ne suis pas raciste, j'ai un ami noir" et cette manie de transformer les hommes en petits enfants pour les tâches ménagères, ben PROUT, hein. Voilà, ça, c'est de l'argumentation.

Le tout va aussi beaucoup trop vite (même si j'en étais plutôt contente, ne me voyant pas m'infliger ça pendant 500 pages), rien n'a le temps de s'installer, des personnages apparaissent et disparaissent sans qu'on ait le temps de les connaitre et donc de s'attacher (et donc, on s'en tape) et les rebondissements se terminent avant d'avoir eu l'occasion de commencer. Dans The paper magician, j'avais adoré découvrir la poétique magie du papier et j'aurais vraiment aimé en apprendre plus sur elle et sur toutes les autres, hélas, on passe tellement vite sur la magie du verre que je serais bien en peine de vous expliquer en quoi elle consiste.

Et, circonstance aggravante s'il en est, j'ai eu l'impression que la traduction était franchement mauvaise : beaucoup de répétitions, de redondances, des machins pas crédibles (June nous faisait remarquer que "les crêpes du petit déj" étaient plus probablement des pancakes)... De toute façon, c'est soit ça, soit le style de l'autrice, ce qui n'est pas mieux.

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Vous l'avez compris, je n'ai PAS DU TOUT accroché à ce deuxième tome. Et j'en suis fortement déçue. En voulant construire une romance contrariée et délicate, à la manière de celle d' Ophélie et Thorn dans La Passe-Miroir, Charlie N. Holmberg en oublie complètement son intrigue et la personnalité des personnages. Je lirais sans doute le troisième et dernier tome, histoire de voir comment tout va se goupiller et se terminer, mais j'irais vers le machin sans beaucoup de gaieté de cœur. Je reste vraiment perplexe, beaucoup semblent l'avoir apprécié, je ne comprends vraiment pas ce qu'il s'est passé ici.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois